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Journal de la marbrerie et de l'art décoratif: bimensuel — 1.1903-1904 (Nr. 1-28)

DOI issue:
Nr. 9 (1er Mars 1904)
DOI article:
Biographie, [2]: Xavier Schœllkopf
DOI article:
Flexibilité du marbre
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https://doi.org/10.11588/diglit.17192#0080

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collaborateur de Schoellkopf et qui tient une
grande place dans ses œuvres. Pour faire
du moderne, il faut modeler son idée : le
dessin ne donne qu'une indication, et sur le
même dessin chaque sculpteur produira un
travail différent. M. Rouillière s'est particu-
lièrement assimilé le genre de Schoellkopf

qu'il parfait avec un rare et délicat enten-
dement.

Xavier Schoellkopf nous a promis de don-
ner au Journal cle la Marbrerie quelques créa-
tions, pendules, colonnettes, encriers, etc.

Nous sommes heureux d'annoncer cette
bonne fortune à nos lecteurs.

JFIîEXIJSIJtlJÉ DIT

Un phénomène très connu est que tous les objets
en bois, les planches, les portes, les fenêtres, etc.,
fléchissent sur eux-mêmes. Le fait doit être attribué
à la texture fibreuse du bois; les fibres se rétrécis-
sent ou s'allongent sous l'influence de la sécheresse
ou de l'humidité. Le menuisier, le charpentier,
l'ébéniste doivent tenir compte de cette propriété
dans leurs travaux.

Mais ce que l'on ignore généralement,
c'est que les pierres, soumises à des in-
fluences naturelles, possèdent également la
propriété de fléchir, mais dans une mesure
bien moindre, si minime même que cela
n'entre pas en considération dans le travail
des pierres et marbres.

Nous ne parlons donc de la chose qu'au
point de vue de la curiosité.

Les savants ne sont pas encore d'accord
sur les causes auxquelles on attribue la
flexibilité du marbre.

Un correspondant du Scientific American,
croyant avoir découvert le phénomène, envoya
dernièrement à la rédaction de ce journal la photo-
graphie que nous reproduisons ci-contre, représen-
tant une plaque de marbre déformée par le temps.
Yoici la description qu'il en donne :

« A l'est de la vieille église de Rock Creek Friedhof,
près de la Maison des Invalides, à Washington, on
peut voir un phénomène qui, autant que je sache,
est unique dans son genre. Une tranche de marbre
qui, primitivement, était complètement unie, a peu
à peu fléchi sous son propre poids dans le courant
d'un demi-siècle, et a pris partiellement la forme
d'une auge.

» Cette pièce a 5 centimètres d'épaisseur,89 centi-
mètres de largeur et 1 m. 78 de longueur. Les deux
bornes sur lesquelles repose la tranche ont environ
35 centimètres de hauteur et 18X18 de section.Elles
sont éloignées l'une de l'autre de 1 m. 32.

» La flexion est telle que les extrémités de la

tranche, primitivement à plat sur les bornes, se sont
relevées de 2 1/2 centimètres.

» A 30 centimètres des bouts, l'affaissement est
de 3 centimètres; à 60 centimètres, il est de 6 centi-
mètres; au centre, de 9 centimètres.

» Le mesurage très exact n'a pu être fait par
suite de la rugosité de la surface de pierre ayant
subi les actions atmosphériques.

» Une inscription portant la date de 1853 fait
supposer que la pièce est placée là depuis un demi-
siècle. Des observations faites dans les vingt der-
nières années ont démontré que la flexion a
augmenté graduellement.

» La tranche est en marbre blanc. La face infé-
rieure présente de petites crevasses semblables à
celles qu'on remarque dans le plâtre. »

Le phénomène est surtout intéressant parce qu'il
fait ressortir l'extrême cohésion du marbre.

Il n'est pas rare de trouver des exemples ana-
logues dans les vieux cimetières.

Pour recueillir l'avis d'un connaisseur sur le cas
de Washington, le Scientific American s'adressa
au directeur de 1' « United States Geological Sur-
vey ». Celui-ci renvoya au volume de « Tenth
Census Reports », qui contient quelques notes de
Aley A. Julien sur des cas analogues observés en
Europe, car d'éminents géologues s'en sont déjà
occupés.
 
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