ire Année. — N° 12
16 Avril 1904
Journal Marbrerie
et èe V Art décoratif
Bureaux: 12, Boulevard Poissonnière, Paris (IX)
Bimensuel, paraissant^ le 1er etj_ 1^ 16 de chaque mois
BIOGRAPHIE
1EF J.SMJ3ESÎIX
Il y a quelques jours, nous rencontrions à
Bruxelles l'illustre statuaire qui veut bien
nous honorer de sa
sympathie. Nous
n'avions pas échangé
dix mots, qu'il nous
félicitait de la publi-
cation de notre jour-
nal :
— « Je le lis avec
plaisir et attention,
nous dit-il. Vous trai-
tez avec compétence
et un intérêt renou-
velé des questions
importantes pour les
artistes. Pour nous
spécialement, les sta-
tuaires, qu'est le
marbre, sinon la ma-
tière première essen-
tielle, que nous devons
nous appliquer à as-
souplir, à vivifier?...
Venez donc me voir.
Nous causerons. J'ai
dans mon atelier des
choses qui aurontpour
vous un charme par-
ticulier... »
Nous n'eûmes garde
d'oublier l'aimable
invitation du maître.
Lambeaux habite toujours Saint-Gilles. Jadis,
dans cette pittoresque Hollestraat que de
hardis explorateurs découvrirent il y a une
quinzaine d'années, aux contins de la cité
naissante, en pleine campagne, au seuil de
sentiers herbus qui au
printemps menaient
vers Uccle les amou-
reux épris de grand
air. Aujourd'hui, en
plein quartier cossu
et distingué, rue du
Tyrol, entre la prison
gothique et la babylo-
nienne maison com-
munale, en un ate-
lier-musée que lui a
élevé sa commune
d'adoption, traitant
l'artiste glorieux
comme les grands
Florentins l'étaient
sous les Médicis. Ce
n'est plus la modeste
bâtisse de jadis, au
toit coupé d'un large
lanterneau,à l'origine
ancien et vulgaire
o
refuse au fond du ma-
gasin d'un marchand
de houille. Rue du
Tyrol, c'est un palais
qui survivra à l'ar-
tiste, en perpétuant
sa mémoire par les
souvenirs visibles
qu'y aura accumulés son génie; un temple,
un sanctuaire d'art digne de l'auteur de tant
d'œuvrespuissantes, personnelles et célèbres.
16 Avril 1904
Journal Marbrerie
et èe V Art décoratif
Bureaux: 12, Boulevard Poissonnière, Paris (IX)
Bimensuel, paraissant^ le 1er etj_ 1^ 16 de chaque mois
BIOGRAPHIE
1EF J.SMJ3ESÎIX
Il y a quelques jours, nous rencontrions à
Bruxelles l'illustre statuaire qui veut bien
nous honorer de sa
sympathie. Nous
n'avions pas échangé
dix mots, qu'il nous
félicitait de la publi-
cation de notre jour-
nal :
— « Je le lis avec
plaisir et attention,
nous dit-il. Vous trai-
tez avec compétence
et un intérêt renou-
velé des questions
importantes pour les
artistes. Pour nous
spécialement, les sta-
tuaires, qu'est le
marbre, sinon la ma-
tière première essen-
tielle, que nous devons
nous appliquer à as-
souplir, à vivifier?...
Venez donc me voir.
Nous causerons. J'ai
dans mon atelier des
choses qui aurontpour
vous un charme par-
ticulier... »
Nous n'eûmes garde
d'oublier l'aimable
invitation du maître.
Lambeaux habite toujours Saint-Gilles. Jadis,
dans cette pittoresque Hollestraat que de
hardis explorateurs découvrirent il y a une
quinzaine d'années, aux contins de la cité
naissante, en pleine campagne, au seuil de
sentiers herbus qui au
printemps menaient
vers Uccle les amou-
reux épris de grand
air. Aujourd'hui, en
plein quartier cossu
et distingué, rue du
Tyrol, entre la prison
gothique et la babylo-
nienne maison com-
munale, en un ate-
lier-musée que lui a
élevé sa commune
d'adoption, traitant
l'artiste glorieux
comme les grands
Florentins l'étaient
sous les Médicis. Ce
n'est plus la modeste
bâtisse de jadis, au
toit coupé d'un large
lanterneau,à l'origine
ancien et vulgaire
o
refuse au fond du ma-
gasin d'un marchand
de houille. Rue du
Tyrol, c'est un palais
qui survivra à l'ar-
tiste, en perpétuant
sa mémoire par les
souvenirs visibles
qu'y aura accumulés son génie; un temple,
un sanctuaire d'art digne de l'auteur de tant
d'œuvrespuissantes, personnelles et célèbres.