DOI Heft:
Nr. 12 (16 Avril 1904)
DOI Artikel:Biographie, [3]: Jef Lambeaux
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statuaires de la Renaissance autour de qui
s'agitait alors une foule de disciples, d'arti-
sans, d'admirateurs et de courtisans, on ne
peut mieux pénétrer le prestigieux talent de
Lambeaux, synthétiser sa production déjà
colossale, par les esquisses, les études, les
maquettes de ses oeuvres réunies ici, depuis
le Baiser, YIvresse, la Folle Chanson, jusqu'aux
Passions humaines et à ce prestigieux Faune
mordu, qui n'est autre que le viol audacieuse-
ment idéalisé, magnifié! Sculpteur roman-
tique, décoratif, coloriste, improvisateur
merveilleux, voulant d'abord la vie et l'ex-
loppement historique de l'art en Belgique.
Avant lui, on en était encore en ce pays,
avec Fraikin et la théorie des Geefs et de
leurs imitateurs, à la recherche doctrinale du
Style. Canova et Thorwaldsen passaient poul-
ies modèles éternels à imiter, apôtres de la
« Beauté en soi » et des formules abstraites
des esthéticiens. Un des premiers, Lambeaux
démontra superbement que la vie, le mouve-
ment étaient les essentielles qualités du
statuaire; que le marbre devait vivre, parler,
palpiter; que Rome n'était pas l'Italie entière;
qu'il fallait s'arrêter à Florence et y étudier
J. Lambeaux, sculpteur.
pression, recherchant moins la profondeur
que l'éclat, le style que le mouvement, pétris-
sant le marbre d'une main fiévreuse, Lam-
beaux est bien la plus exubérante, la plus
hautaine personnalité de l'école de sculp-
ture belge moderne. Artiste génial, tumul-
tueux, tout en instinct, en émotion, chez
qui l'énergie atteint au paroxysme. Providen-
tielle a été son apparition, jadis, dans le déve-
Fragment des « Passion» humaines ».
Donatello et la lignée glorieuse des maîtres
du xve siècle. Ainsi Lambeaux nous indiqua
le chemin du retour à la nature, à la vie, au
mouvement, à la passion. C'était l'affran-
chissement de l'art, sa liberté et l'écarte-
ment définitif' des vieux bonzes et des an-
tiques formules.
* * *
statuaires de la Renaissance autour de qui
s'agitait alors une foule de disciples, d'arti-
sans, d'admirateurs et de courtisans, on ne
peut mieux pénétrer le prestigieux talent de
Lambeaux, synthétiser sa production déjà
colossale, par les esquisses, les études, les
maquettes de ses oeuvres réunies ici, depuis
le Baiser, YIvresse, la Folle Chanson, jusqu'aux
Passions humaines et à ce prestigieux Faune
mordu, qui n'est autre que le viol audacieuse-
ment idéalisé, magnifié! Sculpteur roman-
tique, décoratif, coloriste, improvisateur
merveilleux, voulant d'abord la vie et l'ex-
loppement historique de l'art en Belgique.
Avant lui, on en était encore en ce pays,
avec Fraikin et la théorie des Geefs et de
leurs imitateurs, à la recherche doctrinale du
Style. Canova et Thorwaldsen passaient poul-
ies modèles éternels à imiter, apôtres de la
« Beauté en soi » et des formules abstraites
des esthéticiens. Un des premiers, Lambeaux
démontra superbement que la vie, le mouve-
ment étaient les essentielles qualités du
statuaire; que le marbre devait vivre, parler,
palpiter; que Rome n'était pas l'Italie entière;
qu'il fallait s'arrêter à Florence et y étudier
J. Lambeaux, sculpteur.
pression, recherchant moins la profondeur
que l'éclat, le style que le mouvement, pétris-
sant le marbre d'une main fiévreuse, Lam-
beaux est bien la plus exubérante, la plus
hautaine personnalité de l'école de sculp-
ture belge moderne. Artiste génial, tumul-
tueux, tout en instinct, en émotion, chez
qui l'énergie atteint au paroxysme. Providen-
tielle a été son apparition, jadis, dans le déve-
Fragment des « Passion» humaines ».
Donatello et la lignée glorieuse des maîtres
du xve siècle. Ainsi Lambeaux nous indiqua
le chemin du retour à la nature, à la vie, au
mouvement, à la passion. C'était l'affran-
chissement de l'art, sa liberté et l'écarte-
ment définitif' des vieux bonzes et des an-
tiques formules.
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