Journal de la marbrerie et de l'art décoratif: bimensuel (1.1903-1904 (Nr. 1-28))

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le poids, exprimant un sentiment plus ma-
laisé que gracieux.

Le groupe « Satyre et Bacchante » est un
beau morceau de vie, aux lignes voluptueuses
dignes de nos maîtres flamands, du Jef Lam-
beaux avec de l'esprit latin. La photographie
que nous donnons est celle de la composition
originale en plâtre récemment conçue, l'œu-
vre n'ayant encore, jusqu'à présent, é1<;
reproduite ni en marbre ni autrement.

Enfin, le banc de jardin : « la Danse ».

Ce sujet nous permet de relever le reproche
fait généralement aux sculpteurs italiens : le
manque d'idée. L'ensemble est ravissant
d'élégance et de charme, tout s'enchaîne : les
bras du banc, formés par les satyres condui-

sant les danses représentées par le bas-relief
du dossier, forment avec celui-ci un tout, un
ensemble entraînant, plein de nerf et de vie.
Il semble que les sujets vont se détacher de la
matière froide, s'animer, sortir de leur cadre
comme les héros des légendes ou des contes
de fées ; on croirait entendre les tambourins
résonner.

La sculpture italienne a été dépréciée par
ses nomades, déchets d'exposition ayant

quelques piètres modèles répétés éternelle-
ment et vendus à vil prix; mais,quand 011 voit
des œuvres telles que celles que nous présente
Battelli,on comprend que la patrie de maîtres
immortels perpétue par ses enfants les hautes
traditions artistiques.