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Revue des beaux-arts de France — Nr. 1-6.1942/​1943

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Nr. 1 (Octobre-Novembre 1942)
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Portrait d'artistes
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Dorival, Bernard: Vuillard
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https://doi.org/10.11588/diglit.48495#0017

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VUILLARD

des gris, le charme précieux des arabesques « modern-style », l’instinct de la décoration
intime, même intimiste, l’art de la suggestion qui ouvre la porte au rêve, sans que la toile
en perce une fenêtre dans le mur, toutes les qualités, en somme, qui faisaient le prix de
ces charmants Parcs parisiens de 1894. Surprenant Méphistophélès, le genre décoratif ren-
dait au vieillard ses vingt ans.
C’est que l’œil de l’artiste gardait sa fraîcheur juvénile. Les esquisses en font foi,
qui disent sur cet homme secret des confidences capitales. Confidences d’abord sur certains


Édouard Vuillard. — U industriel à sa table de travail.

de ses goûts, pour le paysage par exemple, que les œuvres achevées ne révèlent guère. Mais
confidences surtout sur sa vision première, qui conserva toujours la même nature profonde.
Fait étrange ! Ce peintre pour qui, dans sa maturité, finir une œuvre, c’était la charger de
détails et la rapprocher presque trop du modèle, jette, même alors, sur la nature le regard
de ses débuts, un regard synthétiste qui excelle à en saisir d’abord les grandes lignes, les
caractères significatifs, la vie. secrète, le style caché. Pa Petite Place, peinte vers 1935 et la
Promenade dans le port, son aînée de vingt-cinq ans,trahissent le même œil et la même main;
et s’il y a plus de frémissement dans le Sacré-Cœur vu de la place Vintimille (vers 1935) que dans
le Cargo à quai (1910), c’est qu’entre les deux Vuillard a appris des impressionnistes l’art
de conserver à la nature sa fleur. Le pastel, qu’il emploie volontiers dans ces esquisses, lui

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