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L'ART.
à la Phénicie. On le voit, M. G. Perrot suit dans son œuvre la méthode historique, c'est-à-dire
commence ses études par les monuments ayant une date, une inscription, une provenance
certifiée par les textes classiques. Fait-il une part suffisante à la méthode archéologique qui par
la simple comparaison des monuments pourrait à elle seule établir l'histoire de l'art ? Un
tumulus ou un simple fétiche barbare,
élevé péniblement par une tribu de sau-
vages modernes, éclaire mieux les débuts
et la marche de l'art que l'œuvre plus
parfaite d'une nation antique exception-
nellement développée. Étudier la bran che
mère, ne pas détacher la tige avant de
posséder la connaissance parfaite de la
grande ligne des essais et des besoins
qui généralisent l'humanité, voilà le
système de l'archéologie préhistorique
que les historiens classiques sont si
ardents à combattre. Aussi M. G. Perrot
est-il obligé d'avouer que la « critique,
à mesure que sa méthode se perfec-
tionne, a beau redoubler d'attention et
se faire de plus en plus observatrice et
perspicace, le fil de toutes ses transmis-
Ifîlll^^.ff^'l s'ons et ^e toutes ses imitations lui
;ii!^ira^E=i:si' échappe plus d'une fois et se brise entre
Nem-Hotep. ses mains. » Nem-Hotep.
Statuette en calcaire. Boulaq. ^ i • . , 1 „. „,.;,. Statuette en calcaire. Boulaq.
H Cela arrive surtout quand on suit
(Gravure tirée de VHistoire de l'art : \ , (Gravure tirée de VHistoire
l'Égypte.) exclusivement la méthode historique dont de Vart. rÉgypte.)
l'ordre est souvent factice, et qu'on s'en
tient aux renseignements donnés par des textes parfois incertains, en écartant ou plutôt en
diminuant la part de l'archéologie. Celle-ci, d'après nous, enseigne que presque partout l'art est
né du sol même, du climat, des besoins; qu'il a suivi une voie progressive, souvent forcée, et
qu'il s'est développé simultanément dans plusieurs pays. Pour montrer les débuts de l'art, en
Egypte aussi bien qu'en Chaklée, il faut prendre dans l'espace ce que l'on ne trouve pas dans
le temps.
Emile Soldi.
(La suite prochainement.)
Le Directeur-Gérant : EUGÈNE VÉRON.
L'ART.
à la Phénicie. On le voit, M. G. Perrot suit dans son œuvre la méthode historique, c'est-à-dire
commence ses études par les monuments ayant une date, une inscription, une provenance
certifiée par les textes classiques. Fait-il une part suffisante à la méthode archéologique qui par
la simple comparaison des monuments pourrait à elle seule établir l'histoire de l'art ? Un
tumulus ou un simple fétiche barbare,
élevé péniblement par une tribu de sau-
vages modernes, éclaire mieux les débuts
et la marche de l'art que l'œuvre plus
parfaite d'une nation antique exception-
nellement développée. Étudier la bran che
mère, ne pas détacher la tige avant de
posséder la connaissance parfaite de la
grande ligne des essais et des besoins
qui généralisent l'humanité, voilà le
système de l'archéologie préhistorique
que les historiens classiques sont si
ardents à combattre. Aussi M. G. Perrot
est-il obligé d'avouer que la « critique,
à mesure que sa méthode se perfec-
tionne, a beau redoubler d'attention et
se faire de plus en plus observatrice et
perspicace, le fil de toutes ses transmis-
Ifîlll^^.ff^'l s'ons et ^e toutes ses imitations lui
;ii!^ira^E=i:si' échappe plus d'une fois et se brise entre
Nem-Hotep. ses mains. » Nem-Hotep.
Statuette en calcaire. Boulaq. ^ i • . , 1 „. „,.;,. Statuette en calcaire. Boulaq.
H Cela arrive surtout quand on suit
(Gravure tirée de VHistoire de l'art : \ , (Gravure tirée de VHistoire
l'Égypte.) exclusivement la méthode historique dont de Vart. rÉgypte.)
l'ordre est souvent factice, et qu'on s'en
tient aux renseignements donnés par des textes parfois incertains, en écartant ou plutôt en
diminuant la part de l'archéologie. Celle-ci, d'après nous, enseigne que presque partout l'art est
né du sol même, du climat, des besoins; qu'il a suivi une voie progressive, souvent forcée, et
qu'il s'est développé simultanément dans plusieurs pays. Pour montrer les débuts de l'art, en
Egypte aussi bien qu'en Chaklée, il faut prendre dans l'espace ce que l'on ne trouve pas dans
le temps.
Emile Soldi.
(La suite prochainement.)
Le Directeur-Gérant : EUGÈNE VÉRON.