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Monceaux, Henri: Les sculptures du Château du Fleurigny, [2]
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19295#0132
Frise composée et dessinée par P. A. Ducerceau.
LES
SCULPTURES DU CHATEAU DE FLEURIGNY
(fin)
l'intérieur du château de Fleurigny
se trouve une chapelle extrême-
ment intéressante au point de vue
de l'histoire de l'art et que nous
engageons les fervents de la
Renaissance à visiter.
Nous ne sommes plus ici, en
effet, en face de sculptures exé-
cutées d'après un plan architectural
débattu à l'avance. La fantaisie la
plus effrénée a pris la place de
la régularité et du convenu, et
l'artiste , traitant le monument
comme sa chose et son bien, s'est
laissé aller à toute sa fougue, à
>b toute son originalité, sans se préoc-
cuper ni de l'édifice religieux qu'il
avait à décorer, ni du temps que
lui prendraient ses sculptures déli-
Lettre ornée relevée sur le terrier de Fleurigny établi en 1553, CateS et SeS pi*odi°*ieUX tOUTS de
force.
Commençons par les décrire rapidement, nous nous occuperons ensuite de leur auteur.
Ainsi que nous l'avons vu, l'aile gauche du château, par suite de la disparition d'une partie
des bâtiments, est terminée par la chapelle dont le pignon est surmonté d'un petit clocher portant
une girouette en forme de serpent, laquelle produit un singulier effet.
Cette chapelle est très ancienne; sa fondation, sous le vocable de Saint-Jean, remonte à
l'année i322, époque à laquelle Jehan Lejay, seigneur de Fleurigny, rentré de l'armée après la
paix d'Arras, obtint de l'archevêque de Sens, Guillaume de Melun, et du pape Clément VI,
l'autorisation de l'ouvrir. Le chapelain, chargé de dire trois messes par semaine, reçut une
dotation de 11 livres 12 sous 10 deniers de rente, somme qui, en raison de la rareté du numéraire
à cette époque, était considérable.
C'est à dessein que nous constatons l'ancienneté de cette chapelle au delà du xvi° siècle,
afin de confirmer cette ancienneté par un fait qu'il nous a paru intéressant de relever. Dans la
1. Voir l'Art, cf année, tome II, page 66.
LES
SCULPTURES DU CHATEAU DE FLEURIGNY
(fin)
l'intérieur du château de Fleurigny
se trouve une chapelle extrême-
ment intéressante au point de vue
de l'histoire de l'art et que nous
engageons les fervents de la
Renaissance à visiter.
Nous ne sommes plus ici, en
effet, en face de sculptures exé-
cutées d'après un plan architectural
débattu à l'avance. La fantaisie la
plus effrénée a pris la place de
la régularité et du convenu, et
l'artiste , traitant le monument
comme sa chose et son bien, s'est
laissé aller à toute sa fougue, à
>b toute son originalité, sans se préoc-
cuper ni de l'édifice religieux qu'il
avait à décorer, ni du temps que
lui prendraient ses sculptures déli-
Lettre ornée relevée sur le terrier de Fleurigny établi en 1553, CateS et SeS pi*odi°*ieUX tOUTS de
force.
Commençons par les décrire rapidement, nous nous occuperons ensuite de leur auteur.
Ainsi que nous l'avons vu, l'aile gauche du château, par suite de la disparition d'une partie
des bâtiments, est terminée par la chapelle dont le pignon est surmonté d'un petit clocher portant
une girouette en forme de serpent, laquelle produit un singulier effet.
Cette chapelle est très ancienne; sa fondation, sous le vocable de Saint-Jean, remonte à
l'année i322, époque à laquelle Jehan Lejay, seigneur de Fleurigny, rentré de l'armée après la
paix d'Arras, obtint de l'archevêque de Sens, Guillaume de Melun, et du pape Clément VI,
l'autorisation de l'ouvrir. Le chapelain, chargé de dire trois messes par semaine, reçut une
dotation de 11 livres 12 sous 10 deniers de rente, somme qui, en raison de la rareté du numéraire
à cette époque, était considérable.
C'est à dessein que nous constatons l'ancienneté de cette chapelle au delà du xvi° siècle,
afin de confirmer cette ancienneté par un fait qu'il nous a paru intéressant de relever. Dans la
1. Voir l'Art, cf année, tome II, page 66.