L' art: revue hebdomadaire illustrée (9.1883 (Teil 2))

AQUARELLISTES FRANÇAIS ET ÉTRANGERS

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Une réaction que tous les juges clairvoyants avaient prévue dès la première
année a signalé la Cinquième Exposition de la Société d'Aquarellistes français.
Cette petite église a vu sa vogue, sa très grande vogue, subir un très signi-
ficatif temps d'arrêt. L'engouement a complètement pris fin et Ton s'est mis,
au lieu de se pâmer par genre et par habitude, à examiner chaque œuvre à
froid et à ne se prononcer qu'en parfaite connaissance de cause.

11 en était grand temps, dans l'intérêt même de la Société et plus encore
de l'art qu'elle a la prétention de représenter par une élite.

La vérité qui ne fait plus aujourd'hui question, tant elle est apparue dans
toute sa nudité, c'est que cette petite coterie, si fermée qu'elle soit, compte
beaucoup plus de membres que de réels aquarellistes.

L'aquarelle, la vraie aquarelle si merveilleusement incarnée au Louvre
dans ces quelques rapides coups de pinceau d'une si extraordinaire justesse qui
ont suffi à Bonington pour reproduire le chef-d'œuvre sculptural de Verrocchio,
ce bronze qui immortalise à Venise le Colleone, cette aquarelle, la seule qui
soit digne d'un artiste, la plupart des chefs de file de la Société d'Aquarel-
listes français n'en savent pas le premier mot et, chose désolante à constater,
ne s'en douteront jamais, tant ils ont fait fausse route et tant il est évident
que jamais ils ne s'en dépêtreront. Le pli est en effet pris clans les pires

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Tome XXXIII.

Encadrement composé et dessiné pour « l'Art » par J.

Habert-Dys.