100
L'ART.
X. Campus Martius (1762). 54 planches.
XI. Antichita d'Albano (1764). 55 planches.
XII-XIII. Vasi, Candelabri (1778). 114 planches. Quelques
exemplaires renferment 127 planches.
XIV. Colonna Trajana, Colonne Colcide, Colonne d'Antonin
(1770). 21 planches.
XV. Ruines extérieures (Pœstum). 21 planches.
XVI-XVII. Vedute di Roma. i3j planches.
XVIII. Choix de statues. 41 figures.
XIX. Theatro d'Hercolano (1783). 10 planches.
XX. Manière d'orner les cheminées (1769). 6g planches.
XXI. Varia; Tabula', avec frontispice. 28 planches. Cer-
tains exemplaires de ce recueil comprennent 48 planches sous
le titre Recueil de dessins, d'après Guerchin.
XXII. Schola Italica (1773). 40 planches.
XXIII. Recueil de diverses gravures.
XXIV. Amours de Jules Romain (gravés par Giroli). 16 plan-
ches. — Zodiaque des Borgia, d'après Raphaël. 12 planches.
XXV. Cabinet de Jules II, d'après Raphaël. 14 planches.
— La Farnésine. 18 planches.
XXVI. Villa Altoviti (Vasari). i3 planches.
Le classement par volumes indiqué par le bibliographe
Brunet soit pour l'édition originale, soit pour l'édition
moderne, n'est pas toujours rigoureusement exact. Ainsi les
Prisons, sur lesquelles nous nous étendrons plus longuement
que sur les autres recueils, forment à elles seules un respec-
table volume. La même remarque peut s'appliquer à divers
autres ouvrages groupés dans le même numéro dans la liste
ci-dessus.
Mais avant de décrire les frontispices des œuvres de
Piranèse qui sont merveilleux, il faut au moins regarder
quelques instants les initiales du texte qui ne sont pas moins
admirables.
Gravées à l'eau-forte et tirées dans le texte, elles sont
toutes d'une ingéniosité charmante et d'une exécution vive et
enjouée.
Il y a des D formés de ceinturons entourant un glaive
antique, tandis que d'autres encadrent une louve allaitant
Romulus et Rémus, ou que pour d'autres encore un buste
antique occupe le milieu de la lettrine dont une moitié est
formée d'une moulure décorée de riches motifs, tandis que
dans la partie inférieure les claveaux en briques achevant le
demi-cintre contrastent étrangement par leurs rugosités et
leur aspect fruste et délabré avec la richesse de revêtement
de la moulure ornée.
Plus loin un A est formé de carquois de bucrànes et de
paquets de javelots, un V est décoré d'une tiare et de clefs au
chapiteau composite, une S se détache sur une proue de
galère en forme de bec d'aigle et sur les flancs de laquelle est
sculpté un cheval marin en haut-relief.
Dans un tout autre genre, mais composé d'une façon non
moins ingénieuse, un P est posé en avant d'un temple en ruines
près duquel grouille une véritable multitude de figurines
microscopiques ; un N est formé des dalles gigantesques d'un
aqueduc brisé, un L (de forme italique) détache une fière
silhouette sur un splendide champ de Mars antique dont les
temples restaurés, les obélisques et les colonnes votives sur-
montées de statues se déroulent en perspective infinie.
Ailleurs c'est un I gigantesque simplement placé en avant
d'une vue sur le Mont Capitolin.
Mais dans toutes ces eaux-fortes de quelques centimètres
carrés, on sent une furie d'exécution mêlée à une sorte de
mignardise de pointe qui en rend les détails amusants au plus
haut point. Les lointains, les ornementations, les parties déli-
cates de la lettrine sont tracés d'une pointe fine et précise;
les ombres portées, les parties abruptes au contraire sont indi-
quées par des traits larges et tremblés, hardiment mordus et
dont les noirs chatoyants font vibrer avec intensité les fines
égratignures qui leur , sont juxtaposées.
Après les lettrines, les culs-de-lampe, qui ne sont pas moins
habilement compris, mériteraient eux aussi de nous arrêter
longtemps. Les uns se composent principalement de fragments
d'architecture, de vestiges du temple de Jupiter Capitolin, par
exemple. Les autres représentent des perspectives sans fin
d'aqueducs à demi ruinés.
Leurs nombreuses arcades vues en raccourci reposent sur
des pilastres à bossages. Au premier plan sont amoncelés des
fragments frustes et presque informes où se devinent encore
cependant les rares vestiges d'une luxueuse ornementation; et
parmi eux circulent de nombreuses et élégantes figurines dont
quelques-unes gravissent ces amas de ruines au milieu
desquelles poussent de maigres pins au tronc noueux, enlacés
de ronces et de lierres.
Mais une description de chaque vignette nous entraî-
nerait insensiblement à cataloguer l'œuvre complet du maître,
et il est temps de nous arracher à ces microscopiques eaux-
fortes pour aborder la description des grandes planches qui
figurent en tête des différents recueils dont nous avons donné
la liste.
(La suite prochainement.) Jules Adeline.
NOTRE EAU-FORTE
Cette livraison est accompagnée d'une nouvelle planche de M. Lucien Gautier, continuant la série des vues de Paris, qu'il a
commencée pour l'Art. Cette planche représente l'Eglise Saint-Médard, à Paris.
Le Directeur-Gérant : EUGÈNE VÉRON.
L'ART.
X. Campus Martius (1762). 54 planches.
XI. Antichita d'Albano (1764). 55 planches.
XII-XIII. Vasi, Candelabri (1778). 114 planches. Quelques
exemplaires renferment 127 planches.
XIV. Colonna Trajana, Colonne Colcide, Colonne d'Antonin
(1770). 21 planches.
XV. Ruines extérieures (Pœstum). 21 planches.
XVI-XVII. Vedute di Roma. i3j planches.
XVIII. Choix de statues. 41 figures.
XIX. Theatro d'Hercolano (1783). 10 planches.
XX. Manière d'orner les cheminées (1769). 6g planches.
XXI. Varia; Tabula', avec frontispice. 28 planches. Cer-
tains exemplaires de ce recueil comprennent 48 planches sous
le titre Recueil de dessins, d'après Guerchin.
XXII. Schola Italica (1773). 40 planches.
XXIII. Recueil de diverses gravures.
XXIV. Amours de Jules Romain (gravés par Giroli). 16 plan-
ches. — Zodiaque des Borgia, d'après Raphaël. 12 planches.
XXV. Cabinet de Jules II, d'après Raphaël. 14 planches.
— La Farnésine. 18 planches.
XXVI. Villa Altoviti (Vasari). i3 planches.
Le classement par volumes indiqué par le bibliographe
Brunet soit pour l'édition originale, soit pour l'édition
moderne, n'est pas toujours rigoureusement exact. Ainsi les
Prisons, sur lesquelles nous nous étendrons plus longuement
que sur les autres recueils, forment à elles seules un respec-
table volume. La même remarque peut s'appliquer à divers
autres ouvrages groupés dans le même numéro dans la liste
ci-dessus.
Mais avant de décrire les frontispices des œuvres de
Piranèse qui sont merveilleux, il faut au moins regarder
quelques instants les initiales du texte qui ne sont pas moins
admirables.
Gravées à l'eau-forte et tirées dans le texte, elles sont
toutes d'une ingéniosité charmante et d'une exécution vive et
enjouée.
Il y a des D formés de ceinturons entourant un glaive
antique, tandis que d'autres encadrent une louve allaitant
Romulus et Rémus, ou que pour d'autres encore un buste
antique occupe le milieu de la lettrine dont une moitié est
formée d'une moulure décorée de riches motifs, tandis que
dans la partie inférieure les claveaux en briques achevant le
demi-cintre contrastent étrangement par leurs rugosités et
leur aspect fruste et délabré avec la richesse de revêtement
de la moulure ornée.
Plus loin un A est formé de carquois de bucrànes et de
paquets de javelots, un V est décoré d'une tiare et de clefs au
chapiteau composite, une S se détache sur une proue de
galère en forme de bec d'aigle et sur les flancs de laquelle est
sculpté un cheval marin en haut-relief.
Dans un tout autre genre, mais composé d'une façon non
moins ingénieuse, un P est posé en avant d'un temple en ruines
près duquel grouille une véritable multitude de figurines
microscopiques ; un N est formé des dalles gigantesques d'un
aqueduc brisé, un L (de forme italique) détache une fière
silhouette sur un splendide champ de Mars antique dont les
temples restaurés, les obélisques et les colonnes votives sur-
montées de statues se déroulent en perspective infinie.
Ailleurs c'est un I gigantesque simplement placé en avant
d'une vue sur le Mont Capitolin.
Mais dans toutes ces eaux-fortes de quelques centimètres
carrés, on sent une furie d'exécution mêlée à une sorte de
mignardise de pointe qui en rend les détails amusants au plus
haut point. Les lointains, les ornementations, les parties déli-
cates de la lettrine sont tracés d'une pointe fine et précise;
les ombres portées, les parties abruptes au contraire sont indi-
quées par des traits larges et tremblés, hardiment mordus et
dont les noirs chatoyants font vibrer avec intensité les fines
égratignures qui leur , sont juxtaposées.
Après les lettrines, les culs-de-lampe, qui ne sont pas moins
habilement compris, mériteraient eux aussi de nous arrêter
longtemps. Les uns se composent principalement de fragments
d'architecture, de vestiges du temple de Jupiter Capitolin, par
exemple. Les autres représentent des perspectives sans fin
d'aqueducs à demi ruinés.
Leurs nombreuses arcades vues en raccourci reposent sur
des pilastres à bossages. Au premier plan sont amoncelés des
fragments frustes et presque informes où se devinent encore
cependant les rares vestiges d'une luxueuse ornementation; et
parmi eux circulent de nombreuses et élégantes figurines dont
quelques-unes gravissent ces amas de ruines au milieu
desquelles poussent de maigres pins au tronc noueux, enlacés
de ronces et de lierres.
Mais une description de chaque vignette nous entraî-
nerait insensiblement à cataloguer l'œuvre complet du maître,
et il est temps de nous arracher à ces microscopiques eaux-
fortes pour aborder la description des grandes planches qui
figurent en tête des différents recueils dont nous avons donné
la liste.
(La suite prochainement.) Jules Adeline.
NOTRE EAU-FORTE
Cette livraison est accompagnée d'une nouvelle planche de M. Lucien Gautier, continuant la série des vues de Paris, qu'il a
commencée pour l'Art. Cette planche représente l'Eglise Saint-Médard, à Paris.
Le Directeur-Gérant : EUGÈNE VÉRON.