F r i s e d 1 U n e
CHEMINÉE EN PIERRE de FLORENCE, ÉCOLE de DoNATELLO, COMMENCEMENT
(South Kensington Muséum.) — Fac-similé d'un dessin de John Watkins.
du xvi" siècle.
DE L' « ILLUSTRATION » DES LIVRES A FLORENCE
PAR LA GRAVURE EN BOIS
- XVe SIÈCLE -
Relativement peu nombreuses, les gravures en bois
forment, dans l'ensemble des illustrations publiées en Italie
au xve siècle, une série d'autant plus intéressante que le
mode d'exécution est ici plus particulier et que, une fois
l'usage établi pour les graveurs florentins de recourir
comme moyen d'effet principal à des contrastes entre le
blanc pur des figures et le ton noir des objets environ-
nants, comme dans Y Allégorie sur la brièveté de la vie,
par un graveur anonyme, que nous reproduisons ici, c'est
d'un commun accord qu'ils s'y conforment et avec une
remarquable persistance qu'ils travaillent à le maintenir,
même à l'époque où les progrès accomplis ailleurs, à
Venise par exemple, sembleraient devoir le faire tomber
en désuétude. Non seulement la plupart des vignettes
jointes aux Traités ou aux Sermons de Savonarole sont
gravées avec ce parti pris de chiaro-scuro, avec ces oppo-
sitions systématiques de tons foncés dans les terrains ou dans les fonds, et de corps en pleine
lumière', mais les planches que contiennent des livres publiés à Florence après la fin du xve siècle
sont conçues dans le même esprit et gravées suivant les mêmes procédés. Celles qui accompagnent
le texte d'un ouvrage imprimé en i5o8, le Quatriregio2 par Federico Frezzi, évêque de Foligno,
fournissent un témoignage concluant de cette permanence de la tradition et de l'empire qu'elle
exerçait encore sur les graveurs florentins contemporains d'Albert Durer et de Marc-Antoine.
1. 11 suffira de citer, entre bien d'autres planches traitées de la même manière, celle qui représente Jésus-Christ au jardin des Oliviers
cl le Portement de croix dans le Tractato o vero sermone délia oratione, imprimé à Florence par Antonio Mischomini, 1492; la Mort
planant au-dessus de quatre figures étendues à terre, la Mort montrant d'une main le ciel et, de l'autre, l'enfer à un jeune homme, Un Mourant
assisté par un moine dominicain, dans le Discours sur l'art de bien mourir, discours dont Savonarole lui-même avait recommandé l'impression
dans la péroraison du premier de ses sermons sur Ezéchiel pendant l'Avent de 1496, en insistant « pour qu'on y ajoutât des figures, afin
que les Florentins pussent se pénétrer des vérités qu'il avait mises en lumière »; enfin Un Fidèle priant dans une chapelle et Un homme et
une femme en prière devant un autel, dans le Traité de l'oraison mentale. Tous les détails relatifs à la publication des divers opuscules de
Savonarole et aux vignettes dont ils sont ornés ont été d'ailleurs soigneusement recueillis par M. Gustave Gruyer dans un ouvrage intitulé :
les Illustrations des écrits de Jérôme Savonarole, Paris, 1879, et le mieux est de renvoyer, pour plus d'informations, le lecteur à cet ouvrage
tout spécial.
2. Quatriregio de! decorso délia-uita humana di Messer Federico fatre dell' ordine di Sancto Domenico eximio maestro in sacra thcologia
et gia Vescovo délia cipta di Fuligno, in-f". On lit sur le recto du dernier feuillet: Finisce el libro decto cl Quatriregio... impresso in Firenje
a di XXVI di Luglio M. D. VIII. Ad petitione di Ser Piero Pacini di Peseta.
fentiâ patics/atcp miïimâ&ncminen
La Reine de Saba.
Vignette tirée du livre De claris mulicribus.
Ferrare, 1497.
CHEMINÉE EN PIERRE de FLORENCE, ÉCOLE de DoNATELLO, COMMENCEMENT
(South Kensington Muséum.) — Fac-similé d'un dessin de John Watkins.
du xvi" siècle.
DE L' « ILLUSTRATION » DES LIVRES A FLORENCE
PAR LA GRAVURE EN BOIS
- XVe SIÈCLE -
Relativement peu nombreuses, les gravures en bois
forment, dans l'ensemble des illustrations publiées en Italie
au xve siècle, une série d'autant plus intéressante que le
mode d'exécution est ici plus particulier et que, une fois
l'usage établi pour les graveurs florentins de recourir
comme moyen d'effet principal à des contrastes entre le
blanc pur des figures et le ton noir des objets environ-
nants, comme dans Y Allégorie sur la brièveté de la vie,
par un graveur anonyme, que nous reproduisons ici, c'est
d'un commun accord qu'ils s'y conforment et avec une
remarquable persistance qu'ils travaillent à le maintenir,
même à l'époque où les progrès accomplis ailleurs, à
Venise par exemple, sembleraient devoir le faire tomber
en désuétude. Non seulement la plupart des vignettes
jointes aux Traités ou aux Sermons de Savonarole sont
gravées avec ce parti pris de chiaro-scuro, avec ces oppo-
sitions systématiques de tons foncés dans les terrains ou dans les fonds, et de corps en pleine
lumière', mais les planches que contiennent des livres publiés à Florence après la fin du xve siècle
sont conçues dans le même esprit et gravées suivant les mêmes procédés. Celles qui accompagnent
le texte d'un ouvrage imprimé en i5o8, le Quatriregio2 par Federico Frezzi, évêque de Foligno,
fournissent un témoignage concluant de cette permanence de la tradition et de l'empire qu'elle
exerçait encore sur les graveurs florentins contemporains d'Albert Durer et de Marc-Antoine.
1. 11 suffira de citer, entre bien d'autres planches traitées de la même manière, celle qui représente Jésus-Christ au jardin des Oliviers
cl le Portement de croix dans le Tractato o vero sermone délia oratione, imprimé à Florence par Antonio Mischomini, 1492; la Mort
planant au-dessus de quatre figures étendues à terre, la Mort montrant d'une main le ciel et, de l'autre, l'enfer à un jeune homme, Un Mourant
assisté par un moine dominicain, dans le Discours sur l'art de bien mourir, discours dont Savonarole lui-même avait recommandé l'impression
dans la péroraison du premier de ses sermons sur Ezéchiel pendant l'Avent de 1496, en insistant « pour qu'on y ajoutât des figures, afin
que les Florentins pussent se pénétrer des vérités qu'il avait mises en lumière »; enfin Un Fidèle priant dans une chapelle et Un homme et
une femme en prière devant un autel, dans le Traité de l'oraison mentale. Tous les détails relatifs à la publication des divers opuscules de
Savonarole et aux vignettes dont ils sont ornés ont été d'ailleurs soigneusement recueillis par M. Gustave Gruyer dans un ouvrage intitulé :
les Illustrations des écrits de Jérôme Savonarole, Paris, 1879, et le mieux est de renvoyer, pour plus d'informations, le lecteur à cet ouvrage
tout spécial.
2. Quatriregio de! decorso délia-uita humana di Messer Federico fatre dell' ordine di Sancto Domenico eximio maestro in sacra thcologia
et gia Vescovo délia cipta di Fuligno, in-f". On lit sur le recto du dernier feuillet: Finisce el libro decto cl Quatriregio... impresso in Firenje
a di XXVI di Luglio M. D. VIII. Ad petitione di Ser Piero Pacini di Peseta.
fentiâ patics/atcp miïimâ&ncminen
La Reine de Saba.
Vignette tirée du livre De claris mulicribus.
Ferrare, 1497.