UN VOYAGE ARTISTIQUE AU PAYS BASQUE. 257
s'étendant comme une immense glace encadrée de rochers. Voici la France semblable à un jardin
bien cultivé, avec des fleurs, des rivières, des plaines étendues et des montagnes. Au loin, le
regard atteint l'embouchure de la Gironde, la Teste, Royan, les Landes, les Hautes-Pyrénées,
les Pyrénées-Orientales avec leurs pics neigeux, et l'Océan étalant son immensité paraît, à
l'horizon, dominer tout le continent. Mais quel beau spectacle! Le soleil est prêt à se plonger
dans les flots : ses rayons, en les frappant, leur donnent l'aspect d'un métal en fusion et, dans
le ciel, les quelques nuages qui y sont épars revêtent les brillantes couleurs du prisme... »
L'enthousiasme, cette fois, nous paraît justifié pleinement. Il est certain que, vue de la
Rhune, la mer est d'un effet magique et souverain : non point azurée comme la Méditerranée,
mais grise et verte et légèrement jaunie à l'horizon, elle s'empourpre par places et reluit comme
un rubis sous les rayons du soleil couchant. En y songeant à distance et en écrivant ces lignes,
notre première impression se réveille en nous, vivante et sensible, et d'admirables vers de
Wordsworth nous reviennent à la mémoire :
The howling seas, the sounding fall, the tall rock,
The mountain and the deep and gloomy wood,
Their colours, and their forms, weere then to me
An apetite, a feeling and a love...
Octave Lacroix.
(La suite prochainement.)
MADEMOISELLE LUCIE CONTOUR1
En 1881, lors de l'Exposition de Lille, M. Paul Leroi signalait le très remarquable début d'une jeune fille, M110 Lucie
Contour, qui maniait le burin avec une surprenante maestria. Le jury du Salon de 1883 vient de ratifier le jugement de notre
collaborateur en médaillant la seconde planche de cette artiste. Cette eau-forte, commandée par l'Art, représente le tableau
d'Emile Renard, la Grand'Mère, qui est au Musée du Luxembourg.
i. Voir l'Art, 7e année, tome IV, page 278.
Tome XXXIII. 39
s'étendant comme une immense glace encadrée de rochers. Voici la France semblable à un jardin
bien cultivé, avec des fleurs, des rivières, des plaines étendues et des montagnes. Au loin, le
regard atteint l'embouchure de la Gironde, la Teste, Royan, les Landes, les Hautes-Pyrénées,
les Pyrénées-Orientales avec leurs pics neigeux, et l'Océan étalant son immensité paraît, à
l'horizon, dominer tout le continent. Mais quel beau spectacle! Le soleil est prêt à se plonger
dans les flots : ses rayons, en les frappant, leur donnent l'aspect d'un métal en fusion et, dans
le ciel, les quelques nuages qui y sont épars revêtent les brillantes couleurs du prisme... »
L'enthousiasme, cette fois, nous paraît justifié pleinement. Il est certain que, vue de la
Rhune, la mer est d'un effet magique et souverain : non point azurée comme la Méditerranée,
mais grise et verte et légèrement jaunie à l'horizon, elle s'empourpre par places et reluit comme
un rubis sous les rayons du soleil couchant. En y songeant à distance et en écrivant ces lignes,
notre première impression se réveille en nous, vivante et sensible, et d'admirables vers de
Wordsworth nous reviennent à la mémoire :
The howling seas, the sounding fall, the tall rock,
The mountain and the deep and gloomy wood,
Their colours, and their forms, weere then to me
An apetite, a feeling and a love...
Octave Lacroix.
(La suite prochainement.)
MADEMOISELLE LUCIE CONTOUR1
En 1881, lors de l'Exposition de Lille, M. Paul Leroi signalait le très remarquable début d'une jeune fille, M110 Lucie
Contour, qui maniait le burin avec une surprenante maestria. Le jury du Salon de 1883 vient de ratifier le jugement de notre
collaborateur en médaillant la seconde planche de cette artiste. Cette eau-forte, commandée par l'Art, représente le tableau
d'Emile Renard, la Grand'Mère, qui est au Musée du Luxembourg.
i. Voir l'Art, 7e année, tome IV, page 278.
Tome XXXIII. 39