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Adeline, Jules: Les frontispices de Piranèse, [4]
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19295#0310
LES FRONTISPICES DE PI RANÈSE'
La colonne Antonine surmontée de la statue de saint
Pierre, que Piranèse a reproduite dans ce même volume dans
une planche de plus de deux mètres de haut, est accompagnée
de vues du piédestal avec l'Apothéose d'Antonin le Pieux et
de Faustine. Les lointains sont formés de maisons à quatre
étages aux toitures aplaties, les rues sont sillonnées de
muletiers, de portefaix, de carrosses et de cavaliers, et au
milieu de la place, dont le sol mal dressé est labouré
d'ornières, s'élève comme une masse le piédestal dont une
face est plongée dans l'ombre et qui détache sa silhouette
imposante et presque terrifiante sur un fond lumineux.
La planche qu'on trouve après celle-ci contient une ins-
cription de trois lignes (Divo Antonino...); c'est une sorte de
frontispice, ceci soit dit en passant pour nous excuser de nous
être un peu longuement arrêté à regarder les immenses cuivres
de ce volume.
Cette dernière planche, composée et exécutée dans le sen-
timent des différents frontispices précédents, représente des
assises de colonnes brisées en mille morceaux, puis le fût de
la colonne cerclé de frettes en fer, puis son chantier de poutres
boulonnées et renforcées d'armatures en fer, le tout posé sur
un terrain rugueux avec quelques maigres feuillages et des
cartouches habilement agencés pour masquer les vides de la
composition.
i. Voir l'Art, oe année, tome II, pages 9g, 160 et 100. —
Piranesi, intitulé : Le Antichita Romane.
te)
Le Recueil intitulé Lapides Capifolini a pour principal
frontispice une grande inscription de dix lignes (J. B. Pira-
ncsii Lapides Capitolini, etc.) Dans le haut de la planche est
un motif enguirlandé placé au-dessus d'une moulure, dont les
extrémités, ornées de têtes de bélier et contournées en volutes,
sont un lointain souvenir de l'ordre dorique.
Sur les trois autres côtés de l'inscription sont des mou-
lures ornées avec des médailles appliquées dans le bas; sur
une tablette effrittée est un large sceau, et dans les angles de
cette tablette quatre médailles — deux de chaque côté —
complètent cet entourage.
La planche qui vient après ce frontispice porte une dédi-
cace à Clément XIII et ses armoiries surmontent un ensemble
de riches guirlandes et de superbes médailles.
Pour le Champ de Mars (Rome, MD.CCLXII), Piranèse a
représenté une dalle brisée supportant une inscription de deux
lignes (Joannis Baptistœ, etc.). Près d'elle sont posés oblique-
ment des fragments de colonne et sur l'un de ces fragments on
lit ces mots : Roberto Adam Britanno Architecte Celeberrim..
La seconde planche de cette série forme encore un double
frontispice. C'est une vue cavalière du Champ de Mars restauré
avec ses temples innombrables et ses interminables avenues
d'arbres, alternant avec des pyramides et des obélisques.
Le recueil des Vases forme deux volumes.
Les quatre lettres initiales que nous reproduisons ici sont empruntées au livre de Giambattista
La colonne Antonine surmontée de la statue de saint
Pierre, que Piranèse a reproduite dans ce même volume dans
une planche de plus de deux mètres de haut, est accompagnée
de vues du piédestal avec l'Apothéose d'Antonin le Pieux et
de Faustine. Les lointains sont formés de maisons à quatre
étages aux toitures aplaties, les rues sont sillonnées de
muletiers, de portefaix, de carrosses et de cavaliers, et au
milieu de la place, dont le sol mal dressé est labouré
d'ornières, s'élève comme une masse le piédestal dont une
face est plongée dans l'ombre et qui détache sa silhouette
imposante et presque terrifiante sur un fond lumineux.
La planche qu'on trouve après celle-ci contient une ins-
cription de trois lignes (Divo Antonino...); c'est une sorte de
frontispice, ceci soit dit en passant pour nous excuser de nous
être un peu longuement arrêté à regarder les immenses cuivres
de ce volume.
Cette dernière planche, composée et exécutée dans le sen-
timent des différents frontispices précédents, représente des
assises de colonnes brisées en mille morceaux, puis le fût de
la colonne cerclé de frettes en fer, puis son chantier de poutres
boulonnées et renforcées d'armatures en fer, le tout posé sur
un terrain rugueux avec quelques maigres feuillages et des
cartouches habilement agencés pour masquer les vides de la
composition.
i. Voir l'Art, oe année, tome II, pages 9g, 160 et 100. —
Piranesi, intitulé : Le Antichita Romane.
te)
Le Recueil intitulé Lapides Capifolini a pour principal
frontispice une grande inscription de dix lignes (J. B. Pira-
ncsii Lapides Capitolini, etc.) Dans le haut de la planche est
un motif enguirlandé placé au-dessus d'une moulure, dont les
extrémités, ornées de têtes de bélier et contournées en volutes,
sont un lointain souvenir de l'ordre dorique.
Sur les trois autres côtés de l'inscription sont des mou-
lures ornées avec des médailles appliquées dans le bas; sur
une tablette effrittée est un large sceau, et dans les angles de
cette tablette quatre médailles — deux de chaque côté —
complètent cet entourage.
La planche qui vient après ce frontispice porte une dédi-
cace à Clément XIII et ses armoiries surmontent un ensemble
de riches guirlandes et de superbes médailles.
Pour le Champ de Mars (Rome, MD.CCLXII), Piranèse a
représenté une dalle brisée supportant une inscription de deux
lignes (Joannis Baptistœ, etc.). Près d'elle sont posés oblique-
ment des fragments de colonne et sur l'un de ces fragments on
lit ces mots : Roberto Adam Britanno Architecte Celeberrim..
La seconde planche de cette série forme encore un double
frontispice. C'est une vue cavalière du Champ de Mars restauré
avec ses temples innombrables et ses interminables avenues
d'arbres, alternant avec des pyramides et des obélisques.
Le recueil des Vases forme deux volumes.
Les quatre lettres initiales que nous reproduisons ici sont empruntées au livre de Giambattista