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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 9.1883 (Teil 2)

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Véron, Eugène: Le Palais de Longchamps à Marseille
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Gauchez, Léon: Blenheim Palace
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https://doi.org/10.11588/diglit.19295#0253

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BLENHEIM PALACE. 211

étant à Marseille dans la situation qu'occupait Espérandieu, se soit complètement désintéressé
en 185g d'une question qui devait l'intéresser si fort en i86r, et qu'il ait dédaigné de prendre
connaissance de projets, qui — les journaux du temps l'attestent — mettaient en émoi toute
la ville.

Donc, et l'examen des faits et la comparaison des plans, et le témoignage des hommes qui
ont été le plus directement mêlés à cette affaire, tout nous amène à cette conclusion :

L'auteur du palais de Longchamps, à Marseille, est M. Bartholdi, et l'inscription du seul
nom d'Espérandieu sur les murs de ce monument est un déni de justice.

La ville de Marseille s'honorerait en prenant l'initiative de cette restitution nécessaire, qui,
on peut en être sûr, se fera tôt ou tard.

Eugène Véron.

BLENHEIM PALACE

I

Élevé dans l'admiration profonde mais raisonnée de Rubens, j'ai appris à l'admirer chaque
jour davantage en l'étudiant dans presque tous les musées, dans presque toutes les collections,
grandes ou petites. Nulle part cependant il ne m'a plus vivement impressionné qu'en Angleterre.

J'aurai toujours présents à la mémoire mon premier séjour à Londres — c'était en 1851 —
et ma visite immédiate, le matin même de mon arrivée, à ce qui reste de l'ancien palais de
Whitehall. Le plafond de la Salle des Banquets, aujourd'hui transformée en chapelle royale,
m'apparut comme un prodigieux résumé du génie décoratif du Michel-Ange flamand. Revêtu des
éblouissantes harmonies de sa palette, son magistral dessin si merveilleusement mouvementé s'y
joue littéralement des innombrables difficultés accumulées à plaisir. On n'imagine pas plus
magnifique décoration plus richement composée, plus prestigieusement exécutée1.

Six ans après — en 1857—-l'exposition des Trésors d'art du Royaume-Uni, à Manchester —
le plus extraordinaire événement artistique de ce siècle — me mettait en présence d'une
quarantaine de tableaux de Rubens, — parmi lesquels maints chefs-d'œuvre, — et de ce portrait
célèbre si bien jugé par mon cher Bûrger : « Le seul portrait par Rubens, qu'on voie dans la
Galerie historique, est celui du noble amateur d'art, comte d'Arundel, qui mourut en 1646. La
figure est à mi-corps, si amplement dessinée et tournée qu'elle paraît beaucoup plus grande que
nature. Les portraits de Rubens font souvent cet effet-là. Le comte d'Arundel est de trois quarts
à droite, couvert de son armure. Généreuse tête; magnifique peinture. C'est un des beaux
portraits par Rubens. Il appartient au comte de Warwick. Je suppose qu'il a été gravé
souvent2. »

1. C'est en i63o que fut peint par Rubens le plafond de Whitehall. 11 en divisa la partie centrale en trois compositions, celle du
milieu représente l'Apothéose de Jacques I" ; la seconde nous montre le roi repoussant les horreurs de la Guerre auxquelles il préfère la
Paix et l'Abondance; la troisième le représente touchant à la vieillesse et désignant pour son héritier le prince de Galles, depuis
Charles I".

De chaque côté de la grande peinture centrale sont placées des frises personnifiant la prospérité et le bon gouvernement de l'Angle-
terre. Quatre autres panneaux complètent ce grandiose ensemble par l'allégorie des Vertus du Pouvoir royal.

Cette conception monumentale a été complètement gravée par S. Gribelin en 1720. Lucas Vorsterman le jeune en avait reproduit la
partie centrale de l'Apothéose et les frises.

Il est profondément regrettable que l'action du temps et bien plus encore la main de restaurateurs irrespectueux et maladroits aient
altéré l'éclat de cette splendide création géante dont toutes les figures sont de proportions colossales; les enfants des frises, par exemple,
ont plus de neuf pieds de haut.

2. Trésors d'art exposés à Manchester en iS5j et provenant des Collections royales, des Collections publiques et des Collections
particulières de la Grande-Bretagne, par W. Bûrger. Paris, Ve Jules Renouard, 1857. PaSe 353.
 
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