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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 9.1883 (Teil 2)

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Soldi, Émile: Des origines de l'art dans l'antiquité par MM. G. Perrot et Chipiez, [5]
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https://doi.org/10.11588/diglit.19295#0284

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DES ORIGINES DE L'ART DANS L'ANTIQUITÉ'

Par MM. G. PERROT et CHIPIEZ

(fin)

Il ne faut pas oublier la fabrication vraiment
extraordinaire de charmes, d'amulettes, de colliers en
pierres fines, de bagues en cornaline qui peuplent les
vitrines de nos musées. Souvent la perfection de leur
travail fait bien regretter ' la perte de la fameuse
statuette, également en cornaline, de la xie dynastie,
regardée par Champollion comme un chef-d'œuvre et
dont M. G. Perrot déplore le vol au Louvre, en
juillet i83o.

A l'époque des Ptolémées, l'emploi du touret nous
semble encore moins discutable. Non seulement, pour
exécuter les beaux camées de Saint-Pétersbourg, de
Vienne, de Paris, représentant les Ptolémées, l'emploi
du touret est indiscutable ; mais pour travailler ces
belles et grandes pièces le graveur devait avoir les
mains libres, et les plus grandes ont exigé une
machine très compliquée pour les tenir, un système
complet de contrepoids pour les présenter au touret,
les manœuvrer, les travailler. Avec tous ces perfec-
tionnements, cinq années, au moins, ont été néces-
Groupe de Tanis. Granit gris. BoulaoJ. saires pour exécuter le grand camée romain qui

Gravure tirée de l'Histoire de l'art dans l'antiquité : l'Égypte. appartient à notre Bibliothèque nationale.

On voit combien nous différons d'avis avec
M. King qui prétend que « la roue (touret) n'a été probablement introduite chez les Romains
qu'à l'époque de Domitien, lorsque les pierres gravées avaient pris une grande extension parmi
les peuples orientaux ».

D'autres considérations nous paraissent encore utiles à présenter bien qu'elles soient de
moindre importance. Est-ce que l'usage de tourner la roue du potier avec le pied, et d'autre
part la meule à aiguiser tournant par une roue à pédale, si souvent représentée dans les peintures
de Pompei et sur les pierres gravées, ne peuvent faire supposer l'adoption certaine des systèmes
analogues au tour à graver, surtout à l'époque où paraissent les grands camées, au seul moment
dans l'histoire de l'art où l'on trouve une telle facilité, une telle habileté, une telle hardiesse
pour oser s'attaquer aux plus grandes pierres connues ? Est-ce que le fameux passage de Pline,
— malgré les commentaires qui l'ont discuté et obscurci, —■ ne parle pas évidemment du mouve-
ment si vif du touret à pédale, lequel ne peut résulter de la lenteur relative du va-et-vient de
l'archet ou de la corde comme moteur ?

Aussi notre conclusion est-elle que l'Égypte a possédé longtemps avant les autres pays
une mécanique parfaite de la glyptique ; pendant de longs siècles elle en a tiré un faible parti

i. Voir l'Art, 9" année, tome II, pages 17, 55, 141 et 172.

■j.. Un des plus curieux exemples de l'influence des matériaux : le filet et les poissons forment une masse compacte devant les figures ;
le sculpteur n'a pu les évider avec ses outils en silex.
 
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