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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 9.1883 (Teil 2)

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Soldi, Émile: Des origines de l'art dans l'antiquité par MM. G. Perrot et Chipiez, [3]
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https://doi.org/10.11588/diglit.19295#0174

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DES ORIGINES DE L'ART DANS L'ANTIQUITÉ. 147

L'ornement par le cercle varie ses expressions suivant les procédés techniques, c'est-à-dire suivant
la matière employée; il prend des développements fantastiques suivant les pays et les époques.
A notre avis, l'art particulier trouvé à Mycènes par M. Schliemann dérive de l'art de l'orfèvre,
de la facilité d'exécuter des cercles parfaits dans les matrices des bijoux. Nous avons même
affirmé il y a quelques années que le style de Mycènes est dû entièrement à cette facilité; qu'il
s'est suivi et développé avec toutes ses conséquences, même aux époques où les ressources de
l'art permettaient de dépasser cette formule.

Nous avons déjà montré un des plus curieux exemples de la technique du cercle dans la
sculpture américaine, dans les anciens ouvrages mexicains, à propos des figures formées de cercles
ou de parties de cercles sur les pierres gravées ou sculptées trouvées dans ce pays.

La pierre des Pyramides a de grands rapports de technique avec les procédés mexicains.
Les cercles n'ont pas été produits à sa surface à l'aide d'un point de centre comme dans les
procédés mycéniens et ceux de la Grèce primitive, ni par un instrument à pointe double, la
première tournant autour de l'arc de la deuxième. Ils sont exécutés par une tarière ronde, creusée
au centre, dont la rotation n'a pu être maintenue sur la pierre que par un mastic résistant.

Nous avons dit que l'idée de relier deux cercles par une ligne courbe gracieuse a créé la
spirale, c'est l'essai que présente la pierre des Pyramides. Le graveur a éprouvé une difficulté
énorme à tracer ces malheureuses petites lignes courbes exécutées évidemment à la main et à
l'aide de la pointe d'une flèche en quartz. C'est plus tard que l'on emploie la pointe diamantée
(avec la poussière du quartz ou du corindon ou plus simplement de l'émeri), certifiée par Pline1;
elle est encore en usage de nos jours, accidentellement il est vrai, pour obtenir certaines finesses
de détails dans les camées.

Tous les arts primitifs, arrivés au troisième degré incliqué plus haut, dans n'importe quelle
matière, contiennent des spirales, derniers souvenirs techniques de l'art précédent. Pour la
glyptique, la seconde améthyste des Pyramides est un exemple. Les deux amulettes trouvées à
Gebeil par M. Renan2, améthystes avec spirales et hiéroglyphes, appartiennent aussi à cette
série. Nous en avons mentionné d'autres dans notre travail sur les cylindres babyloniens ;!. L'art
de Mycènes, quoique d'une période plus avancée, en contient encore des quantités, très bien
représentées dans le livre publié par M. Schliemann 4.

Emile Soldi.

(La suite prochainement.)

1. Pline, livre XXXVII, chapitre xv.

2. Renan, Mission en Phénicie, page 161. Ces pierres sont au Louvre.

3. Revue archéologique.

4. Mycènes, Hachette, éditeur.
 
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