AQUARELLISTES FRANÇAIS ET ÉTRANGERS. i63
décidé à passer outre et à dire du talent plein de maîtrise d'Harpignies tout le bien que j'en
pense, sans plus me soucier de ses illustrations, qu'Anne, ma sœur Anne, ne verra jamais venir.
Ce qui charme irrésistiblement dans les aquarelles de Mme de Rothschild, c'est que, possédant
au plus haut degré le sentiment de cet art, elle en a également le faire libre, prime-sautier,
très artiste, et ne s'égare jamais à lui demander de laborieux excès de virtuosité qui ne trompent
que les seuls ignorants et ne les trompent même pas longtemps ; l'événement le prouve surabon-
damment. La lassitude est venue; il n'a pas fallu cinq ans pour que l'on se fatiguât de tous ces
chercheurs de midi à quatorze heures; le public, jusqu'en ses couches les plus bourgeoises, est
désormais blasé sur toutes ces productions annuellement toujours les mêmes ; il lui faut du
nouveau, n'en fût-il plus au monde, et il l'a trouvé dans ce qu'il avait eu le grand tort de trop
délaisser, dans la simple aquarelle vraie, sincère, naturelle, enlevée de verve, l'aquarelle d'artiste,
l'aquarelle de peintre telle que la comprend et la pratique si bien Mmc de Rothschild, cette
aquarelle qui, pour l'honneur de l'école française, compte, en dehors de la Société d'Aquarellistes
de la rue de Sèze, de fort brillants adeptes; ce n'est pas d'hier, par exemple, que l'on applaudit
soit M. Ziem soit M. Berchère, pour me borner à ces deux noms.
Paul Leroi.
(La suite prochainement.)
CUL-DE-LAMPE
composé et dessiné pour l'Art par J. Habert-Dys,
décidé à passer outre et à dire du talent plein de maîtrise d'Harpignies tout le bien que j'en
pense, sans plus me soucier de ses illustrations, qu'Anne, ma sœur Anne, ne verra jamais venir.
Ce qui charme irrésistiblement dans les aquarelles de Mme de Rothschild, c'est que, possédant
au plus haut degré le sentiment de cet art, elle en a également le faire libre, prime-sautier,
très artiste, et ne s'égare jamais à lui demander de laborieux excès de virtuosité qui ne trompent
que les seuls ignorants et ne les trompent même pas longtemps ; l'événement le prouve surabon-
damment. La lassitude est venue; il n'a pas fallu cinq ans pour que l'on se fatiguât de tous ces
chercheurs de midi à quatorze heures; le public, jusqu'en ses couches les plus bourgeoises, est
désormais blasé sur toutes ces productions annuellement toujours les mêmes ; il lui faut du
nouveau, n'en fût-il plus au monde, et il l'a trouvé dans ce qu'il avait eu le grand tort de trop
délaisser, dans la simple aquarelle vraie, sincère, naturelle, enlevée de verve, l'aquarelle d'artiste,
l'aquarelle de peintre telle que la comprend et la pratique si bien Mmc de Rothschild, cette
aquarelle qui, pour l'honneur de l'école française, compte, en dehors de la Société d'Aquarellistes
de la rue de Sèze, de fort brillants adeptes; ce n'est pas d'hier, par exemple, que l'on applaudit
soit M. Ziem soit M. Berchère, pour me borner à ces deux noms.
Paul Leroi.
(La suite prochainement.)
CUL-DE-LAMPE
composé et dessiné pour l'Art par J. Habert-Dys,