DOI article:
Grand-Carteret, John: L' Exposition Internationale de Munich, [2]
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.19462#0225
Dessin à la plume de Fritz-August Kaulbach, pour ses peintures décoratives du Tir fédéral allemand (1877).
L'EXPOSITION INTERNATIONALE DE MUNICH
1
unich a été, de tout temps, le pays des exhibi-
tions artistiques, et, plus que jamais, elle tient
à conserver cette particularité de son caractère,
en présence de la concurrence que Berlin paraît
vouloir lui faire. En 1858 et en 1863, des Expo-
sitions internationales se tenaient clans ses murs,
et voici, aujourd'hui, la troisième des grandes
Expositions de peinture que la Société des
artistes — une société riche et influente —
compte ouvrir tous les quatre ans. — Les deux
premières ont eu lieu en 18y5 et en 1879. — Je
dis compte, parce que, cette année déjà, pour
Lettre tirée de 1' « Orthographia » de Joli. Daniel Preisler, mener ToSUVre à bien, les difficultés Ollt été
grandes : le Nord surtout a montré fort peu
d'empressement, et c'est seulement en ayant recours à de hautes influences qu'on a pu le décider.
D'autre part, il faut savoir si le résultat répondra aux espérances de la Société des Artistes,
c'est-à-dire si les peintres trouveront dans l'envoi de leurs œuvres à Munich un intérêt suffisant.
Il ne faut point se dissimuler, en effet, ceci, c'est que, en présence de la multiplicité des
Expositions, l'artiste ne peut suffire à tous les appels qui lui sont adressés, si bien qu'il se réserve
avec juste raison pour l'endroit qui paraît lui offrir le plus de chances de succès. Or, Munich
est-elle encore aujourd'hui dans les conditions voulues pour cela ?
Au point de vue de la vente, la capitale de la Bavière est certainement un des centres les
plus importants : l'Angleterre et l'Amérique viennent y acheter beaucoup, mais, au point de vue
du niveau artistique, je ne sais pas si cette exportation a une influence des plus heureuses ; à
dire vrai, j'en doute. La peinture qui se vend ainsi tient plus de la fabrique que du grand art : il
suffit, pour s'en rendre compte, de visiter les nombreux magasins-expositions qui abondent à
Munich. C'est, au reste, malheureusement, un des mauvais côtés de tous les pays qui doivent
L'EXPOSITION INTERNATIONALE DE MUNICH
1
unich a été, de tout temps, le pays des exhibi-
tions artistiques, et, plus que jamais, elle tient
à conserver cette particularité de son caractère,
en présence de la concurrence que Berlin paraît
vouloir lui faire. En 1858 et en 1863, des Expo-
sitions internationales se tenaient clans ses murs,
et voici, aujourd'hui, la troisième des grandes
Expositions de peinture que la Société des
artistes — une société riche et influente —
compte ouvrir tous les quatre ans. — Les deux
premières ont eu lieu en 18y5 et en 1879. — Je
dis compte, parce que, cette année déjà, pour
Lettre tirée de 1' « Orthographia » de Joli. Daniel Preisler, mener ToSUVre à bien, les difficultés Ollt été
grandes : le Nord surtout a montré fort peu
d'empressement, et c'est seulement en ayant recours à de hautes influences qu'on a pu le décider.
D'autre part, il faut savoir si le résultat répondra aux espérances de la Société des Artistes,
c'est-à-dire si les peintres trouveront dans l'envoi de leurs œuvres à Munich un intérêt suffisant.
Il ne faut point se dissimuler, en effet, ceci, c'est que, en présence de la multiplicité des
Expositions, l'artiste ne peut suffire à tous les appels qui lui sont adressés, si bien qu'il se réserve
avec juste raison pour l'endroit qui paraît lui offrir le plus de chances de succès. Or, Munich
est-elle encore aujourd'hui dans les conditions voulues pour cela ?
Au point de vue de la vente, la capitale de la Bavière est certainement un des centres les
plus importants : l'Angleterre et l'Amérique viennent y acheter beaucoup, mais, au point de vue
du niveau artistique, je ne sais pas si cette exportation a une influence des plus heureuses ; à
dire vrai, j'en doute. La peinture qui se vend ainsi tient plus de la fabrique que du grand art : il
suffit, pour s'en rendre compte, de visiter les nombreux magasins-expositions qui abondent à
Munich. C'est, au reste, malheureusement, un des mauvais côtés de tous les pays qui doivent