DOI Artikel:
Badin, Adolphe: Gustave Guillaumet, [2]
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.25872#0055
GUSTAVE GUILLAUMET.
45
Viennent ensuite les réjouissances publiques auxquelles sont conviés tous les gens du ksar
(les deux futurs époux exceptés, chose curieuse), aussitôt que tout est convenu entre les parents
des deux jeunes gens et que la dot exigée par la famille de la jeune fille a été comptée en totalité
devant les témoins assemblés.
Une coutume singulière veut également que l’époux ne paraisse point pendant toute la série
des cérémonies de la noce, et qu’en outre, les sept premiers jours qui la suivent, il ne puisse
voir sa femme qu’en se glissant auprès d’elle à la nuit close pour disparaître dès que revient le
jour.
On pense de quelles peintures brillantes et originales un semblable sujet pouvait fournir
l’occasion à la plume alerte de notre auteur.
Les Chameaux de l’Aga Eddin, qui vinrent ensuite (Nouvelle Revue du ier décembre 1882),
Cardeuse de laine de Bou-Saada,
d’après une e'tude de Gustave Guillaumet pour le tableau : les Fileuses de laine à Bou-Saada.
sont pleins également de traits de moeurs qui montrent combien Guillaumet avait pénétré le
caractère arabe.
L’Aga Eddin était le chef du Djebel-Amour, dans le cercle de Laghouat. Ses chameaux,
mal surveillés, s’échappèrent une belle nuit et vinrent s’ébattre et se repaître au beau milieu de
champs d’orge appartenant à des indigènes de Tadjemout. Et ceux-ci de réclamer à grands cris
une indemnité. Un lieutenant aux affaires, M. de Dianous (celui-là même qui, deux ans plus
tard, devait être massacré par les Touaregs avec le colonel Flatters), qui se trouvait de passage
à Tadjemout, mande aussitôt l’Aga Eddin et le condamne à indemniser les propriétaires des
champs dévastés. Mais à peine a-t-il prononcé ce jugement que les notables de l’endroit viennent
le supplier d’arrêter les poursuites, de peur que, lui parti, le puissant Aga ne leur fasse payer
cher leur indiscrète réclamation.
Adolphe Badin.
(La fin prochainement.)
45
Viennent ensuite les réjouissances publiques auxquelles sont conviés tous les gens du ksar
(les deux futurs époux exceptés, chose curieuse), aussitôt que tout est convenu entre les parents
des deux jeunes gens et que la dot exigée par la famille de la jeune fille a été comptée en totalité
devant les témoins assemblés.
Une coutume singulière veut également que l’époux ne paraisse point pendant toute la série
des cérémonies de la noce, et qu’en outre, les sept premiers jours qui la suivent, il ne puisse
voir sa femme qu’en se glissant auprès d’elle à la nuit close pour disparaître dès que revient le
jour.
On pense de quelles peintures brillantes et originales un semblable sujet pouvait fournir
l’occasion à la plume alerte de notre auteur.
Les Chameaux de l’Aga Eddin, qui vinrent ensuite (Nouvelle Revue du ier décembre 1882),
Cardeuse de laine de Bou-Saada,
d’après une e'tude de Gustave Guillaumet pour le tableau : les Fileuses de laine à Bou-Saada.
sont pleins également de traits de moeurs qui montrent combien Guillaumet avait pénétré le
caractère arabe.
L’Aga Eddin était le chef du Djebel-Amour, dans le cercle de Laghouat. Ses chameaux,
mal surveillés, s’échappèrent une belle nuit et vinrent s’ébattre et se repaître au beau milieu de
champs d’orge appartenant à des indigènes de Tadjemout. Et ceux-ci de réclamer à grands cris
une indemnité. Un lieutenant aux affaires, M. de Dianous (celui-là même qui, deux ans plus
tard, devait être massacré par les Touaregs avec le colonel Flatters), qui se trouvait de passage
à Tadjemout, mande aussitôt l’Aga Eddin et le condamne à indemniser les propriétaires des
champs dévastés. Mais à peine a-t-il prononcé ce jugement que les notables de l’endroit viennent
le supplier d’arrêter les poursuites, de peur que, lui parti, le puissant Aga ne leur fasse payer
cher leur indiscrète réclamation.
Adolphe Badin.
(La fin prochainement.)