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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 14.1888 (Teil 1)

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Piat, Adolphe: La gravure & la litographie au salon de 1888
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Leroi, Paul: In Memoriam
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https://doi.org/10.11588/diglit.25872#0310

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L’ART.

258

La gravure sur bois fait d’année en année plus brillante
figure. M. Stéphane Pannemaker, qui l'an dernier avait
tous les droits à la médaille d’honneur, s’est malheureuse-
ment abstenu cette fois, mais nous avons M. Auguste
Leveillé, artiste d’infiniment de talent et bien autrement
fort que M. Baude, dont le Portrait de M. Alexandre
Dumas, de VAcadémie française, d'après M. Bonnat, est
cotonneux, et qui ne séduit que le vulgaire et non le con-
naisseur en prodiguant les noirs sans mesure, de telle
façon que son Portrait de Rembrandt en devient charbon-
neux et photographique. Traduire le maître ainsi que se
le permet cette année M. Baude, c’est le trahir plus
cruellement encore que ne l’a fait de son côté le burin de
M. Henri Vion, et ce n’est certes pas peu dire.

M. Auguste Leveillé est devenu — choix qui l’honore
au plus haut degré — le graveur attitré de M. Auguste
Rodin, le maître sculpteur qui ne s’attache pas seulement
à l’aspect physique de ses modèles; il ne rend pas que
leurs traits, il pénètre dans l’au-delà, analyse leur carac-
tère et le fixe à jamais dans le marbre ou dans le bronze.
Que ce soit un de ses confrères qui pose devant lui, il le
représentera observateur rapide, délié, parisien jusqu’aux
moelles; qu’il s’agisse d’un élu du suffrage universel, il le
montrera politicien des pieds à la tête, alors même qu'il
ne le sculpte qu’en buste. M. Rodin est, dans l’art du
statuaire, la personnalité la plus géniale de ce temps, et

son graveur, qui sent profondément cet art supérieur, le
traduit à la fois avec puissance, avec délicatesse, — en per-
fection en un mot.

M. Dutheil comprend à souhait le rôle du bois. Ses
sept gravures d’après M. Toudouze, pour la Chronique du
règne de Charles IX, de Mérimée, sont excellentes.

Le graveur ordinaire de M. Léon Lhermitte, M. Clé-
ment Bellenger, a bien du talent, mais il en veut trop dire ;
point de sacrifices et naturellement, de ci de là, du papil-
lotage.

M. Lepère a, lui aussi, beaucoup de mérite qu’altère
un peu de confusion.

Théodore Rousseau a bien plus à se louer du bois de
M. Félix que de la lithographie de M. Jules Laurens, qui
dessina si bien autrefois, sur la pierre, tant d'œuvres de
l’illustre paysagiste.

Un Américain, M. William Baxter Closson, est un
graveur essentiellement imaginative, diraient ses compa-
triotes ; il a bien du talent et non moins d’originalité.
C’est quelqu’un en son genre.

M. Emile Roland a fort agréablement rendu deux des-
sins de M. Vuillier, et Mme Lucie Trinquier a fait un bois
charmant de Y Étang de /’ Ilette, le matin, de M. Nozal.

Adolphe Piat.

(La stdte prochainement.)

XI

J’ai retardé la continuation de cette étude, ayant appris que l'ami dévoué de M. James de
Rothschild, M. Emile Picot, allait non seulement faire paraître les autres volumes des Continua-
teurs de Loret, dont le baron avait préparé la publication, mais travaillait aussi à achever le
Catalogue des livres Éares et précieux réunis par l’éminent bibliophile, Catalogue à la rédaction
duquel M. Picot avait été associé, mais M. de Rothschild y avait eu la part principale et avait
décidé qu’il ne porterait que sur les articles choisis. « Il n’y est fait aucune mention ni d’une
bibliothèque moderne composée de plus de vingt mille volumes, ni d’une collection de pièces
historiques relatives au règne de Louis XIII, collection acquise à la mort de M. Pécard, et
considérablement augmentée depuis. »

Ces lignes 2, je les emprunte aux pages pleines de cœur que M. Émile Picot a consacrées à
une trop courte carrière admirablement remplie. J’aurai plus d’une fois à citer quelque passage
d’un sentiment profond, d’un accent d’absolue sincérité, qui se rencontre à chaque page de ce

1. Voir l’Art, 70 année, tome IV, pages 177 et 192.

2. Page xviii de la Notice biographique datée du 7 décembre 1884, que M. Émile Picot a placée en tête du premier volume du
Catalogue des livres composant la bibliothèque de feu M. le baron James de Rothschild.
 
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