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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 14.1888 (Teil 1)

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Venturi, Adolfo: Les arts à la cour de Ferrare, [2]: Franceso del Cossa
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Leroi, Paul: Une artiste
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https://doi.org/10.11588/diglit.25872#0123

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UNE ARTISTE.

IOI

le palais de Giovanni Bentivoglio, en y représentant peut-être des scènes de l’Énéide; mais'
cette royale résidence de Bentivoglio fut au commencement du xvie siècle détruite par la fureur
du peuple révolté contre ses seigneurs.

Nous ne connaissons pas la date de la mort de Cossa. Il dut mourir jeune, c'est-à-dire vers
l’âge de quarante-deux ans. Mais si en i^56 c’était, comme nous avons dit, un simple débutant,
il faudra admettre qu’il soit mort à peu près en 1480. L’âge de Cossa à sa mort se trouve au
bas de deux épigrammes attribuées à Eudovico Bolognini. Les deux épigrammes sont rapportées
dans une copie du manuscrit, qui fut faite au xvie siècle1. Il nous est donc impossible d’en
déterminer la date précise. Seulement, il convient de remarquer que dans d’autres épigrammes,
copiées dans les mêmes pages et avec la même écriture, on trouve les dates de 1454, 1484 et 1494.
Ce qui est plus fâcheux encore, c’est qu’il est impossible d’expliquer entièrement le sens des
épigrammes qui semblent écrites ainsi :

Francisci Cosse pictoris ferrarien.

Qui vixisset Coum superasset Apelleru
Franciscus iacet hic cossa deü (sic) socius.

Pro Eodem.

Querere Cossani unquam, nec perdere desij
Mors intervenit; nunc ab utroque vaco.

Jesu. Op. Max.

F. Cosse pictori veltisto (sic) obstinate parce rapto viro integro ac ingenio claro atque veteri heu amici infelicissimi
hoc sacrum per salute dedicarunt. Vixit annis xidj me. ij, die. 8 foelix lapis (sic).

Ces épigrammes sont attribuées à l’humaniste, au savant jurisconsulte réformateur des
Pandectes. Nous regrettons de n’avoir pas pu faire plus complète la biographie de ce remarquable
artiste, qui a été laissé presque jusqu’à nos jours dans un ingrat et injuste oubli.

A. Venturi.

«

1. Ce manuscrit se conserve à la Bibliothèque royale de l’Universite' de Bologne. Les épigrammes furent publiées par M. Gozzadini
avec quelques changements. (Vita di Giovanni II Bentivoglio. Bologne, 183g.)

UNE ARTISTE

Si je n’étais et par goût et par habitude rebelle à la cour-
tisanerie, j’eusse certainement écrit : Une royale artiste,
mais je ne sais rien de moins llatteur, pour une femme de
réel talent, que la mise en vedette de sa haute position
sociale; la malignité est immédiatement portée à douter
de la sincérité des éloges et à les croire bien plus com-
mandés par la situation exceptionnelle que par le mérite
de la personne à qui ces louanges s’adressent.

J’écarte donc l’Altesse Royale de ce que j’ai à dire de
Mme la comtesse de Flandre. Elle est femme de trop de
goût et d’esprit pour ne pas comprendre que je ne veuille
connaître d’elle ici que l’artiste. C’est ce titre qu’elle porte
à bon droit, qui seul lui donne droit de cité chez nous.

Fille du prince Charles-Antoine de Hohenzollern, qui
fut un amateur très éclairé, — il avait réuni et admirable-
ment installé, dans sa résidence de Sigmaringen, de pré-
cieuses collections de tableaux et d’objets d’art et de haute
curiosité, — petite-fille d’une princesse Murat et de cette
séduisante Stéphanie de Beauharnais , fille adoptive de
Napoléon Ier, qui la maria au grand-duc de Bade, Mme la
comtesse de Flandre a de qui tenir, et il n’est pas étonnant
que, se sentant brillamment douée, elle ait tenu à déve-
lopper des talents destinés à dépasser de beaucoup les
limites assignées aux gens du monde, qui ne voient, dans

les diverses manifestations de l’art, qu’autant d’agréables
passe-temps.

Musicienne accomplie, la princesse eut la digne ambi-
tion de transformer également son très vif penchant pour
la peinture en un talent sérieux, et, en quelque sorte dès
son arrivée à Bruxelles, elle demanda les leçons d’un ar-
tiste qui, s’il n’a point dégagé comme peintre une person-
nalité hors de pair, est un très excellent professeur, un
guide sûr. M. Guillaume Van der Hecht n’a eu qu’à s’ap-
plaudir des très rapides progrès de son élève, devenue une
paysagiste qui établit un tableau avec autant de savoir que
de goût, et qui le brosse vaillamment. Une de ses œuvres
les plus parfaites est le Chemin des Rochers, dans le parc
des Amérois 1, dont M. Max Weber a fait pour l’Art une
excellente gravure.

Mme la comtesse de Flandre ne manie pas la pointe de
l’aquafortiste avec moins de succès que le pinceau. Elle a
publié des planches justement estimées, dans un recueil
fondé avec quelques autres artistes, recueil qui, si je ne me
trompe, n’a malheureusement pas été continué.

Paul Leroi.

i. Domaine de S. A. R. le comte de Flandre, dans la province de
Luxembourg.

Tome XLIV.
 
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