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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 14.1888 (Teil 1)

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Lefranc, F.: Nos auteurs dramatiques, [2]: Alexandre Dumas père
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https://doi.org/10.11588/diglit.25872#0104

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et moins de cordialité; le mot est pris, ici, dans tout son sens. Il a été bon jusqu'au bout.
Les succès de ses jeunes rivaux ne l'ont point attristé; il les a aidés de ses conseils et il
n’a point tenté de leur fermer la voie. La vie lui a toujours été clémente. La solitude ne
s’est point faite autour de lui comme autour de Lamartine ; ses romans et plusieurs de ses
drames ont gardé, de son vivant, la faveur publique. Il a eu la joie d'assister aux
triomphes de son fils et il est mort avec l'espoir légitime de laisser un nom deux fois
glorieux. Si Paris n'a pu, au lendemain de sa mort et parmi les ruines de la guerre, lui
rendre les honneurs dont il n’est point avare envers ceux qui l’ont servi ou seulement
amusé, il a depuis acquitté toute sa dette. Alexandre Dumas a sa statue dans un de nos
plus beaux quartiers. Les lettrés en écorneront peut-être le piédestal, mais ils ne l’abattront
pas. La foule, je l’espère, la défendra longtemps. Un tel homme mériterait qu’elle se
départît, pour une fois et en sa faveur, de sa proverbiale inconstance.

F. Lefranc.



NOTRE BIBLIOTHÈQUE

CDLIX

Memorial Catalogue of the French and Dutch Loan
Collection Edinburgh International Exhibition 1886.
In-folio de xxxvn et 133 pages. Edinburgh, Printed
at the University Press by T. et A. Constable and
Published by David Douglas. 1888.

(suite !)

VII

Au début du siècle, un condottiere triomphant, qui
ne comprit la Révolution française que pour la mettre
g au service de ses insatiables ambitions, terriha pen-
dant longtemps l’Europe haletante et ensanglantée.

A ce régime de militarisme exclusif succéda la géné-
ration qui vit son enfance et sa jeunesse se développer,
s’épanouir au sein d’une période de paix et de liberté pro-
gressive d’où sortit une admirable Renaissance artistique
et littéraire.

Le siècle est près de sa fin et paye chèrement les exploits
du condottiere. Lereître, à qui un rêveur inepte a succes-
sivement mis tous les atouts entre les mains, fait à son
tour trembler le Vieux-Monde dont se rit la jeune et pros-
père Amérique.

L’Européen en est arrivé à regarder, hélas! comme un
anachronisme les nobles accents d’Emilio Castelar protes-
tant, en plein Parlement espagnol, contre la domination
des armées et proclamant le droit des nations civilisées à
l’union intellectuelle et pacifique, — un droit qui est un
devoir.

C’est une consolation généreuse et fortifiante de
voir qu’en Angleterre aussi bien qu’en Espagne, on ne
1. Voir l'Art, 140 année, tome Ior, page 48.

désespère pas des grandes destinées morales du genre
humain, et de rencontrer un écrivain de la haute valeur
de M. W. E. Henley, qui se plaît à retracer en ses
pages éloquentes les années les plus glorieuses de la
France du xixe siècle et avec de tels accents, une cha-
leur si communicative qu’il est impossible de ne pas
lire entre les lignes la saine conviction de l’auteur que,
si l’Europe est conduite à de nouvelles hécatombes
inévitables, il est non moins certain que l’Europe verra
revivre ensuite les jours d’immortelle et sereine gran-
deur intellectuelle dont le romantisme fut le glorieux
initiateur. Puisse-t-on, pour en revenir là, souiller le
moins possible de sang le sol de la vieille Europe, si
cruellement éprouvée depuis tant de siècles!

VIII

M. Henley termine le paragraphe introductif de sapré-
face intitulée A Note on Romanticism, en nous disant
qu’il veut « surtout indiquer l’influence qu’exerça l’Ecole
romantique sur l’art de la peinture ». Et, après avoir ex-
cellemment ajouté : The interests of art are the reverse
of local or peculiar 1, il exprime immédiatement cet
espoir on ne peut plus flatteur pour la France : And the
time [it ishoped) is not far distant julien the liâmes of Corot
and Millet ipill Sound no more foreign in English ears
than those of Raphaël and Velaqqueq 2.

L. G AUCHEZ.

(La suite prochainement.)

1. Les intérêts de l'art sont tout l'opposé d'un intérêt local ou
particulier.

2. Et le temps (il faut l’espérer) n’est guère loin ou les noms de
Corot et de Millet ne seront pas plus étrangers aux oreilles anglaises
que ceux de Raphaël et de Velaqqueq.
 
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