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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 14.1888 (Teil 1)

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Leroi, Paul: 10e exposition de la Société d'Aquarellistes français
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https://doi.org/10.11588/diglit.25872#0149

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DIXIÈME EXPOSITION DE LA SOCIÉTÉ D’AQUARELLISTES FRANÇAIS. 123

n'ont sans doute pour elles que l’apparence, apparence qui recouvre le néant. C’est aller loin,
mais c’est parfaitement logique en présence de la facture du plat.

Et continuant la série, une néfaste série, Mme Lemaire nous démontre irréfutablement dans
sa principale aquarelle — Abricots — qu’elle ne s’est jamais doutée des lois les plus élémen-
taires de la composition. Elle a bien peint, très bien, des abricots, des prunes et des noisettes,
mais elle n’a pu les établir d’ensemble ; cela ne tient pas dans le cadre et constitue un fâcheux
désordre qui n’est point un effet de l’art.

L’exposition considérable de cette artiste si bien douée offre donc un sujet d’étude des
plus utiles; il en ressort que le dessin n’est pas un objet de luxe et qu’il est grand temps que
Mme Lemaire acquière ce qui lui manque si radicalement de ce côté ; ce n’est qu’à ce prix qu’elle
laissera des œuvres dignes d’une organisation d’élite telle que la sienne. Il ne faut pas exiger
d’elle le style de M. Élie Delaunay, mais qu’elle étudie le dessin de M. Jean Béraud, de
M. Léon Lhermitte, qui a de beaux fusains rue de Sèze, de M. Eugène Lambert, absent cette

Bateau pêcheur dans la Lagune.

Dessin de Henri Dumont, d’après l’aquarelle de Mm: la baronne Nathaniel de Rothschild.
(Dixième Exposition de la Société d’Aquarellistes français.)

année au Salon des Aquarellistes, et, si elle arrive à approcher de leur savoir, il n’y aura
qu’une voix pour applaudir à un progrès qui complétera triomphalement le talent de la vaillante
artiste.

Une dernière critique. Pourquoi manquer de goût dans les encadrements? Que vous suppri-
miez, madame, les passe-partout ainsi que cela se pratique en Angleterre, je n’y contredirai
pas, mais substituer au passe-partout blanc le passe-partout lourdement plaqué d’or, c’est
barbare, et d’un commun !

M. Paul Pujol, qui avait l’an dernier de si brillantes aquarelles de Versailles, tâtonne, cherche
sa voie. On le retrouve excellent dans son Pavillon de (Aurore (au château de SceauxJ, et dans
un Sentier à Gautier-Pyrénées. Mais les Martyrs chrétiens sont une vaste erreur, et, ce qui est
absolument inconcevable chez un peintre qui entend si bien les Intérieurs, c’est que, dans son
Salon de Mme la comtesse de Biencourt et dans le Salon de Mme la comtesse de Mun, les sièges
ne sont nullement en perspective.

M. Guillaume Dubufe est d’autant plus mauvais qu’il est plus prétentieux, incommensu-
 
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