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I 3 2
L’ART.
et si original qu’il paraisse et tienne probablement à le
paraître, M. Charles Cousin pourrait bien être tout bon-
nement un sage ; ce n’est point moi qui m’en montrerais
le moins du monde surpris.
On ne raconte pas plus allègrement que lui ses débuts
en qualité de secrétaire intime du prince de Capoue ; on
n’expose pas avec plus de clarté, bien qu’avec la plus spi-
rituelle bonhomie, les études des lieutenants de vaisseau
Lucien Wyse et Armand Reclus, études qui décidèrent de
la constitution de la Compagnie Universelle du Canal de
Panama ; on ne passe pas avec une plus aimable aisance
« du grave au doux, du plaisant au sévère », et c’est sans
surprise qu’à peine avez-vous été initié aux secrets de
quelque conspiration politique ou de quelque vaste concep-
tion industrielle, vous entendez célébrer les séductions de
précieuses majoliques à reflets métalliques, l’intérêt de
maints autographes, la perfection de toute une série d’an-
ciennes reliures, la maîtrise d’un dessin du xvie siècle, les
charmes irrésistibles d’une foule de meubles, bibelots et
œuvres d’art réunis au Grenier.
IV
Un des plus piquants mérites des Racontars, c’est d’y
rencontrer à chaque instant l’inattendu sans que le livre
en reçoive une impression de décousu.
(Racontars illustrés d’un vieux Collectionneur, par Charles Cousin.)
Ici vous apprendrez que c’est Gambetta, alors prési-
dent de la Chambre, qui décerna le glorieux titre de Grand
Français à M. Ferdinand de Lesseps.
Là, vous verrez à l’œuvre, à la Comédie-Française,
Mme Allan, Regnier, MM. Legouvé, Eugène Feuillet et
Charles Cousin s’efforçant d’amadouer la censure qui
prétendait exercer ses ciseaux sur la comédie de Péril en
la demeure, d’Octave Feuillet.
Que si vous vous arrêtez aux Souvenirs des deux
Sièges de Paris, vous y lirez l’élection à l’unanimité de
M. le baron Alphonse de Rothschild, en qualité de capi-
taine-trésorier du 256e bataillon de Paris, et, quelques
pages plus loin, la fin tragique du prince Bagration.
Vous vous dériderez à Anglaisiana, h. P ont-à-Mous s on,
à Clicquot et Rœderer, etc.
Je m’arrête ; il faut vous laisser le plaisir ou plutôt les
plaisirs de la surprise ; ils seront nombreux.
V
Ce qui me reste d’espace, M. Charles Cousin ne me
pardonnerait point de ne pas le consacrer à l’éloge de son
admirable collaborateur, M. Léonard Danel, le grand
typographe lillois qui, plus que jamais, a fait merveille en
l’honneur des Racontars. Le texte de l’auteur a été revêtu,
par ce maître-imprimeur, de la parure la plus brillante, si
bien que tout est réuni à souhait pour justifier l’énorme
succès qu’obtient le nouveau livre de M. Charles Cousin.
S’il en reste quelques exemplaires, la grâce que je vous
souhaite, ami lecteur, c’est de pouvoir en conquérir le
plus tôt possible un pour en enrichir votre bibliothèque.
Paul Leroi.
Le Directeur-Gérant, EUGÈNE VÉRON.
L’ART.
et si original qu’il paraisse et tienne probablement à le
paraître, M. Charles Cousin pourrait bien être tout bon-
nement un sage ; ce n’est point moi qui m’en montrerais
le moins du monde surpris.
On ne raconte pas plus allègrement que lui ses débuts
en qualité de secrétaire intime du prince de Capoue ; on
n’expose pas avec plus de clarté, bien qu’avec la plus spi-
rituelle bonhomie, les études des lieutenants de vaisseau
Lucien Wyse et Armand Reclus, études qui décidèrent de
la constitution de la Compagnie Universelle du Canal de
Panama ; on ne passe pas avec une plus aimable aisance
« du grave au doux, du plaisant au sévère », et c’est sans
surprise qu’à peine avez-vous été initié aux secrets de
quelque conspiration politique ou de quelque vaste concep-
tion industrielle, vous entendez célébrer les séductions de
précieuses majoliques à reflets métalliques, l’intérêt de
maints autographes, la perfection de toute une série d’an-
ciennes reliures, la maîtrise d’un dessin du xvie siècle, les
charmes irrésistibles d’une foule de meubles, bibelots et
œuvres d’art réunis au Grenier.
IV
Un des plus piquants mérites des Racontars, c’est d’y
rencontrer à chaque instant l’inattendu sans que le livre
en reçoive une impression de décousu.
(Racontars illustrés d’un vieux Collectionneur, par Charles Cousin.)
Ici vous apprendrez que c’est Gambetta, alors prési-
dent de la Chambre, qui décerna le glorieux titre de Grand
Français à M. Ferdinand de Lesseps.
Là, vous verrez à l’œuvre, à la Comédie-Française,
Mme Allan, Regnier, MM. Legouvé, Eugène Feuillet et
Charles Cousin s’efforçant d’amadouer la censure qui
prétendait exercer ses ciseaux sur la comédie de Péril en
la demeure, d’Octave Feuillet.
Que si vous vous arrêtez aux Souvenirs des deux
Sièges de Paris, vous y lirez l’élection à l’unanimité de
M. le baron Alphonse de Rothschild, en qualité de capi-
taine-trésorier du 256e bataillon de Paris, et, quelques
pages plus loin, la fin tragique du prince Bagration.
Vous vous dériderez à Anglaisiana, h. P ont-à-Mous s on,
à Clicquot et Rœderer, etc.
Je m’arrête ; il faut vous laisser le plaisir ou plutôt les
plaisirs de la surprise ; ils seront nombreux.
V
Ce qui me reste d’espace, M. Charles Cousin ne me
pardonnerait point de ne pas le consacrer à l’éloge de son
admirable collaborateur, M. Léonard Danel, le grand
typographe lillois qui, plus que jamais, a fait merveille en
l’honneur des Racontars. Le texte de l’auteur a été revêtu,
par ce maître-imprimeur, de la parure la plus brillante, si
bien que tout est réuni à souhait pour justifier l’énorme
succès qu’obtient le nouveau livre de M. Charles Cousin.
S’il en reste quelques exemplaires, la grâce que je vous
souhaite, ami lecteur, c’est de pouvoir en conquérir le
plus tôt possible un pour en enrichir votre bibliothèque.
Paul Leroi.
Le Directeur-Gérant, EUGÈNE VÉRON.