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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 19.1893 (Teil 2)

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Molinier, Émile: Notes sur l'exposition de Madrid
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https://doi.org/10.11588/diglit.22769#0025

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NOTES SUR L'EXPOSITION DE MADRID.

i3

Je ne m'arrêterai aux peintures dont l'Exposition comptait un grand nombre et aux miniatures
provenant de l'Escurial ou de la Bibliothèque Nationale qui ont fait l'objet d'un mémoire publié
par mon confrère Paul Durrieu dans la Bibliothèque de l'École des Chartes, que pour signaler le
joli triptyque attribué à Van der Weyden et qui avait été envoyé de Valence. Quoi qu'on puisse
dire de l'attribution dont ce tableau est affublé, il n'en est pas moins vrai que c'est une œuvre
excessivement soignée et dont certaines parties sont tout à fait dignes d'attention. La Descente de
croix qui occupe le centre de ce triptyque, bien que conçue suivant les règles iconographiques
immuables auxquelles les Flamands sont si longtemps restés attachés, dénote cependant assez de
personnalité pour que Ton ne considère pas le tableau comme une œuvre d'école. C'est en somme
une bonne peinture; qui plus est, elle est parvenue jusqu'à nous presque intacte, ce qui en
augmente singulièrement l'intérêt.

Pour un pays où bon a tant sculpté, il était évident au premier coup d'ceil que la sculpture
était maigrement représentée à l'Exposition de Madrid; il est vrai que la qualité —■ je parle de

Collection- d'armes appartenant au marquis de Casa Torses.
(Exposition rétrospective de Madrid.) — Dessin de L. Henry Poteriet.

la sculpture du Moyen-Age —■ faisait amplement oublier le peu d'abondance : voici d'abord la
statue couchée en bronze, en partie émaillée, de l'évèque Maurice (-f- 1240) provenant de la cathé-
drale de Burgos. C'est la plus belle des figures émaillées sorties des ateliers de Limoges que l'on
possède aujourd'hui, et franchement nous pouvons être fiers des produits que les Limousins fabri-
quaient pour l'exportation en plein xme siècle. Contrairement à ce qui a lieu généralement, les
mains, au lieu d'être de cuivre battu, sont fondues; elles étaient, ainsi que le visage de l'évèque,
peintes au naturel. De cette image funéraire, d'un très beau style, il faut rapprocher, mais sans
leur accorder la même valeur artistique, une très importante table de bronze gravée, une tombe
de femme datée de 1371, provenant du Musée de Séville et rappelant beaucoup un monument
du même genre acquis depuis peu par le Louvre; et enfin le tombeau de l'évèque de Cordoue
Eneo Manrique 1496), qui présente au point de vue technique des particularités fort curieuses.
La statue de Charlemagne en albâtre polychrome, de la cathédrale de Gérone (xive siècle), si
intéressante pour le précieux et le fini des détails du costume militaire, m'amène à dire un mot
du beau diptyque en ivoire de la Passion que possède le Musée archéologique de Madrid. On
 
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