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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 19.1893 (Teil 2)

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Courrier de l'art
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https://doi.org/10.11588/diglit.22769#0086

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62

L'ART.

s'est pas contenté de s'en rapporter au Catalogue rai-
sonné, de Smith, qui indique, à la page i 23 de son tome VII
et sous le n° 340, que le Portrait de Willem Daey est
signé et daté de 1634, et, à la page 176, sous le n° 55 1,
que le Portrait de Mmc Daey est signé et daté de 1643. De
même que M. Emile Michel, Vosmaer était la conscience
même. Je l'ai accompagné deux fois chez M. Van Loon ;
il dessinait très agréablement et dans une de nos visites, il
rit un rapide croquis des deux portraits, puis en releva
les signatures et les dates.

Mais s'il commet, et tout à fait par exception, quelque
erreur plus que vénielle, il n'arrive jamais à M. Emile
Michel de se livrer à des attributions hasardeuses, pour ne
pas dire, ce qui serait plus vrai, à des attributions ultra-
fantaisistes dont s'était fait une spécialité feu le docteur
Waagen, le fondateur d'une tradition par trop cultivée
Outre-Rhin, où l'on ne se contente pas d'avoir des Con-
servateurs très savants et pleins de goût, tels que M. Lip-
mann, directeur du Cabinet des Estampes de Berlin, par
exemple. Il en est malheureusement qui, par esprit aven-
tureux ou par tout autre motif, se livrent à des affirmations
plus qu'étranges, sous le couvert desquelles un spécula-
teur quelconque arrive invariablement à se débarrasser,
un jour ou l'autre, à prix sonores, de peintures plus que
discutables. Un digne Mécène danois et la National
Gallery de Londres ont été victimes de ces habiletés-là,
le Louvre anglais, lors de son acquisition de piètres

COURRIER

MUSÉE NATIONAL DU LOUVRE

M. Camille Carpentier lui a offert seize études du
paysagiste Chintreuil dont la renommée a été considéra-
blement surfaite, et M. Sedelmeyer vient de lui faire don
d'un tableau de nature morte dû au pinceau de Willem
Kalf ; la date de naissance, à Amsterdam, de ce maître
néerlandais, qui mourut en 1693, n'est pas définitivement
établie.

MUSÉE DU LUXEMBOURG

Il vient de s'enrichir d'un cadre d'une soixantaine de
médailles ou plaquettes en bronze, argent ou bronze
argenté, de M. Daniel Dupuis. On y remarque des por-
traits de M. et Mm<= Floquet, du cardinal de Bonnechose,
de Garnier-Pagès, de M. Beauquier, député du Doubs, de
MM. Barrias, Janssen, etc.

MUSÉE DES THERMES ET DE L'HOTEL
DE CLUNY

M. Saglio, conservateur du Département du Moyen-
Age, de la Renaissance et des Temps modernes au Musée
du Louvre, a été nommé directeur du Musée des Thermes
et de l'Hôtel de Cluny.

BIBLIOTHÈQUE NATIONALE

Elle a été autorisée par M. le Ministre de l'Instruction
publique et des Beaux-Arts à accepter le legs que lui a
fait Victor Hugo de ses manuscrits et de ses dessins.

MUSÉE CARNAVALET

MIIe Haurat, ancienne costumière de théâtre, vient de
lui léguer une montre d'or que Mlle Rachel, l'illustre tra-
gédienne, lui avait offerte, ainsi que l'atteste une inscrip-
tion gravée sur le boîtier.

Le prince Lobanof, ambassadeur de Russie à Vienne,
a chargé M. Faucon, directeur de l'Intermédiaire des

tableaux hollandais, à Cassel, et le collectionneur de
Copenhague, en achetant aux enchères, à Cologne, à un
prix énorme, un Rembrandt d'occasion, un de ces tableaux
que l'on qualifie œuvre de jeunesse pour se tirer d'affaire
lorsqu'un véritable connaisseur, écœuré d'une telle attri-
bution, hausse les épaules ou se permet d'en rire, trouvant
que se fâcher ce serait vraiment accorder trop d'honneur
à tant de folie, à moins que ce ne soit à tant d'audace.

Le tableau, mis en vente à Cologne, avait, peu de
temps auparavant, été adjugé à Londres, chez Christie, à
un prix minime, bien que cher encore pour une telle
œuvre ; elle fut expédiée d'Angleterre vers les bords de la
Sprée, d'où, un beau jour, on s'avisa de l'envoyer, comme
un chef-d'œuvre, à M. Frédéric Spitzer. Celui-ci, qui ne
s'était jamais occupé de tableaux, n'avait nulle prétention
au titre de connaisseur en fait de peinture, mais il avait
infiniment de goût ; on avait ,cru l'éblouir par l'élévation
d'un prix qu'on l'assurait être cependant des plus modé-
rés ; il se borna à le trouver salé, et, son enthousiasme
pour ce soi-disant chef-d'œuvre de Rembrandt étant néga-
tif, il soumit le tableau tour à tour à l'examen de plusieurs
bons juges, qui furent unanimes à lui recommander de ne
pas mordre à pareil hameçon. La caisse reprit le chemin
de l'expéditeur. C'est à la suite de cette mésaventure pari-
sienne que fut résolue la vente publique à Cologne, avec
catalogue illustré et citations à l'usage des naïfs.

(La fin prochainement ) PaUL LerOI.

DE L'ART

chercheurs et des curieux, de remettre de sa part au
Musée Carnavalet une série de six dessins coloriés au
sujet de laquelle il a rédigé la note suivante :

Cet été, j'ai acheté à Vienne, chez un de ces marchands que l'on
appelle « trœdlcr » eu allemand, et qui vendent de tout, — meubles
cassés, ferrailles, etc., — les six dessins coloriés dont la description
suit et qui tous se rapportent au procès Moreau-Pichegru-Cadou-
dal (1804) :

i° Le débarquement des accusés à la falaise de Biville, près de
Dieppe ;

2° Leur transfert à la Conciergerie;

3° Une séance du tribunal qui les a jugés ;

4° M" de Guiche et sa fille se reposant à un feu de cheminée,
dans une auberge d'Ecosse (i8o3);

5° Mm* de Guiche, avec sa fille, apparaissant la nuit à son frère
Armand de Polignac ;

(Ces cinq dessins sont signés : Armand de Polignac fecit au
Temple.)

Et 6° le donjon de Vincennes en 1804.

(Cette dernière feuille n'est pas signée ; elle est évidemment due
à un pinceau plus exercé que celui de M. de Polignac.)

Lorsque je demandai au marchand d'où lui venaient ces dessins,
il me dit qu'il les avait acquis à une vente après décès d'un Fran-
çais, nommé Paradis, et mort à Vienne, l'année passée (1891), à
l'âge de plus de quatre-vingts ans ; il ajouta que ce Français, ancien
capitaine ou colonel de cavalerie, avait été attaché à la personne du
duc d'Angoulème, et, là-dessus, il me proposa un grand portrait
gravé du duc d'Angoulème provenant de la même vente.

Je n'ai pu recueillir aucun renseignement sur cet ancien serviteur
de la famille royale. 11 y a bien, dans la liste des déportés du
18 fructidor, un personnage du nom de Paradis, mais j'ignore s'il
existe un rapport quelconque entre les deux individus.

11 m'a semblé que la place de ces dessins était tout indiquée au
Musée Carnavalet, déjà si riche en tout ce qui concerne la Révolu-
tion française et l'histoire de la ville de Paris, et je me fais un véri-
table plaisir de les offrir à cet établissement.

Prince Lobanof.

Paris, le 25 septembre 1892.

En réponse au gracieux envoi qui lui était fait, M.Jules
Cousin, le très érudit et très zélé directeur du Musée
Carnavalet, a écrit à M. Faucon :

Les aquarelles offertes par M. le prince Lobanof témoignent plu-
 
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