L' art: revue hebdomadaire illustrée (19.1893 (Teil 2))

LES ACQUISITIONS DES MUSÉES

A LA VENTE SPITZER'

(suite)

Nous indiquerons un peu sommairement les principales acquisitions du Cabinet des Médailles
et du Musée de Lyon, pour dire un mot de celles du Musée de Cluny et de celles du Musée de
Bruxelles, deux Musées qui peuvent être très légitimement fiers des victoires qu'ils ont rem-
portées à la vente Spitzer.

Parmi les acquisitions du Cabinet des Médailles, à la Bibliothèque Nationale à Paris, en
dehors d'un certain nombre de pièces tout à fait hors ligne, mais dont on connaît d'autres
épreuves, je ne vois à signaler que deux acqui-

sitions : Tune, une pla- '-"'i^î^Q2$J7"î quette française (n° 1594),

jadis décrite par M. Mo- J^3^^^^^^^^^^^^. linier, Pierre de Pro-

.....mm ' ni

et une médaille italienne ^MB^S^W^^mÊtK^ * * '"OSSk anonyme de la fin du

n° 131 1), qui mBÊ^BÊKBSSB^mm^É emprunte à une décou-

. de la Tour, <3f pr" '^faJmff' * " ,1 ' du Cabinet des Médailles,

xve siècle

verte de M. de la Tour,
un intérêt tout particu-

Or, on sait combien l'ico-

vence et la belle Mague- JjjÊy' '"^^^^^^^^^^^^m "^fe l°nne> bronze rarissime

et tout à fait charmant J$jfy~ \ de l'époque de Louis XII;

0V5HI

1 '^ÊÊBÊ^KÊ^i lier-Cette médaille ne

serait autre que le por- ' j;= s ' \ . ; ». 1 trait de César Borgia.

^^^^^s^^^J: " ' <,y"WÈ "ographie de ce person-
nage est loin d'être fixée : ' T '^^^i . j ' une seule image est con-
sidérée comme authen- ' * ^ '^^^^^^^^^^^^^^^ tique, celle donnée par
Paul Jove, et le portrait • / \ • lïlSSP^ 6n bronze s'en raPProclie
beaucoup. C'est donc un ^^^^^^^^^^^^^^ monument fort précieux;
espérons que le mémoire que doit lui consacrer

WlLBALD DE R.EDW1TZ, ÉVÈQUE DE BAMBERG.

M. de la Tour permettra Médaille allemande du nr siècle. (Collection spitzer.) de retrouver le nom de
l'artiste qui a fixé les traits du célèbre Borgia

et aussi d'établir à quel moment de sa vie l'idée lui est venue de se faire pourtraire par un
médailleur.

Le Musée de la Chambre de commerce de Lyon s'est enrichi de trois pièces de broderie
qui sont toutes très intéressantes à des titres divers: le numéro 3049, grande broderie anglaise du
xive siècle représentant l'Arbre de Jessé, était la pièce capitale de la série de tissus réunie par
Spitzer. C'est un morceau qui tiendra bien sa place dans un établissement déjà si riche en pro-
duits de l'art textile; la chape n° 3oo2, composée d'une étoffe tissue d'or aux armes des rois
catholiques, aux orfrois bourrés et recouverts de paillettes de métal, est un échantillon plus somp-
tueux qu'artistique, un excellent exemple des écueils que rencontre le brodeur quand il veut

1. Voir l'Art, 19° année, tome II, page 45.

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