LES ACQUISITIONS DES MUSÉES A LA VENTE SPITZER. 87
A côté d'un joli flambeau du xne siècle (n° 972), représentant un homme perçant d'une lance
un dragon sur le dos duquel il est monté, prennent place cinq pièces d'orfèvrerie, toutes de pre-
mier ordre : voici d'abord un autel portatif en forme de tablette, plaque de serpentine montée en
argent, qui provient à n'en pas douter de Bavière (n° 213); un bon fragment d'un reliquaire alle-
mand du xii° siècle (n° 214), la Crucifixion, œuvre d'un émailleur de Cologne, qui permettra au
Musée de Cluny de faire d'utiles comparaisons avec notre émaillerie nationale; un phylactère à
douze lobes, en forme de médaillon (n° 260), appartient au même courant artistique, tandis qu'un
joli reliquaire en forme de rosace, monté sur un pied hémisphérique, rappelle, par ses nielles et
ses filigranes, les travaux délicats de frère Hugues d'Oignies. Enfin, pour terminer avec l'orfè-
vrerie, signalons la grande plaque (n° 214) en cuivre champlevé et émaillé, représentant le Christ
de Majesté. Œuvre limousine de la fin du xne ou du commencement du xme siècle, cette mer-
La Vierge du Rosaire.
Peinture sous cristal de roche. Italie, xvi" siècle. (Collection Spitzer.)
veille de couleur devait rester en France. C'est à peu près le plus bel émail limousin connu et
ses tons et son style parlent même à ceux que ne touchent que médiocrement les questions
archéologiques; il fera bonne figure auprès des épaves du trésor de Grammont, à Cluny.
Le Musée des Thermes est déjà riche en spécimens de cette industrie si curieuse du cuir
gravé, gaufré, estampé; aussi, M. Darcel n'a-t-il pu faire porter son choix que sur des pièces
exceptionnellement intéressantes : c'est ainsi qu'il a acquis le cabinet en cuir gravé, peint et
doré (n° 848), dont l'analogue ne se trouvait point dans nos collections. C'est aussi pour com-
pléter les séries qu'il a acquis deux charmants émaux peints italiens du xve siècle (nos 587 et
1742), spécimens qui manquaient à Cluny; un charmant médaillon en émail translucide sur or
(n° 1798), et enfin deux très beaux émaux d'un émailleur qui a un faire un peu dur peut-être,
mais très caractéristique, Martin Didier; désormais, cet émailleur sera très suffisamment repré-
senté à Cluny par ces reproductions de deux estampes italiennes (nos 532, 533), dont l'une tout
au moins est, au point de vue iconographique, d'une interprétation difficile. Les Trois Grâces,
par H. Poncet, un émailleur bien peu connu mais qui mérite de l'être autant que bien d'autres
A côté d'un joli flambeau du xne siècle (n° 972), représentant un homme perçant d'une lance
un dragon sur le dos duquel il est monté, prennent place cinq pièces d'orfèvrerie, toutes de pre-
mier ordre : voici d'abord un autel portatif en forme de tablette, plaque de serpentine montée en
argent, qui provient à n'en pas douter de Bavière (n° 213); un bon fragment d'un reliquaire alle-
mand du xii° siècle (n° 214), la Crucifixion, œuvre d'un émailleur de Cologne, qui permettra au
Musée de Cluny de faire d'utiles comparaisons avec notre émaillerie nationale; un phylactère à
douze lobes, en forme de médaillon (n° 260), appartient au même courant artistique, tandis qu'un
joli reliquaire en forme de rosace, monté sur un pied hémisphérique, rappelle, par ses nielles et
ses filigranes, les travaux délicats de frère Hugues d'Oignies. Enfin, pour terminer avec l'orfè-
vrerie, signalons la grande plaque (n° 214) en cuivre champlevé et émaillé, représentant le Christ
de Majesté. Œuvre limousine de la fin du xne ou du commencement du xme siècle, cette mer-
La Vierge du Rosaire.
Peinture sous cristal de roche. Italie, xvi" siècle. (Collection Spitzer.)
veille de couleur devait rester en France. C'est à peu près le plus bel émail limousin connu et
ses tons et son style parlent même à ceux que ne touchent que médiocrement les questions
archéologiques; il fera bonne figure auprès des épaves du trésor de Grammont, à Cluny.
Le Musée des Thermes est déjà riche en spécimens de cette industrie si curieuse du cuir
gravé, gaufré, estampé; aussi, M. Darcel n'a-t-il pu faire porter son choix que sur des pièces
exceptionnellement intéressantes : c'est ainsi qu'il a acquis le cabinet en cuir gravé, peint et
doré (n° 848), dont l'analogue ne se trouvait point dans nos collections. C'est aussi pour com-
pléter les séries qu'il a acquis deux charmants émaux peints italiens du xve siècle (nos 587 et
1742), spécimens qui manquaient à Cluny; un charmant médaillon en émail translucide sur or
(n° 1798), et enfin deux très beaux émaux d'un émailleur qui a un faire un peu dur peut-être,
mais très caractéristique, Martin Didier; désormais, cet émailleur sera très suffisamment repré-
senté à Cluny par ces reproductions de deux estampes italiennes (nos 532, 533), dont l'une tout
au moins est, au point de vue iconographique, d'une interprétation difficile. Les Trois Grâces,
par H. Poncet, un émailleur bien peu connu mais qui mérite de l'être autant que bien d'autres