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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 19.1893 (Teil 2)

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Melani, Alfredo: Une statue à Giorgione
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https://doi.org/10.11588/diglit.22769#0119

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UNE STATUE A GIORGIONE

L'Italie, qui, dans ces dernières années, a élevé tant de
statues sur ses places publiques, ne pouvait oublier Gior-
gione, son Giorgio Barbarelli, né en 1478 à Castelfranco
Veneto. L'illustre Giovanni Bellini, dont il fut l'élève,
Giorgione et Tiziano ne constituent-ils pas une trinité de
génie qui domine la peinture de la Renaissance dans la
Vénétie? Confondu à Munich avec Tiziano et à Dresde
avec Palma il Vecchio (voir le Catalogue de la Galerie de

Dresde compilé par M. Htibner), Giorgione devrait s'être
inspiré, selon Vasari, des tableaux de Léonard que vrai-
semblablement il ne doit avoir jamais vus!

Quoi qu'il en soit, à cause de l'influence qu'il exerça
sur plusieurs maîtres de la Renaissance, la critique, celle
du xvne siècle surtout, gratifia Giorgione de diverses pein-
tures de Tiziano, de Sebastiano del Piombo, de Palma il
Vecchio, de Dosso Dossi, etc. ! La vérité, c'est que les

Statue de Giorgione, a Castelfkanco Veneto,
par Augusto Benvenuti. — Dessin de Ch. Kreutzberger.

ouvrages authentiques de Barbarelli sont très rares; on
sait que ses meilleures œuvres n'ont été produites que dans
les dernières années de sa vie, c'est-à-dire à partir de 1504.

Dans le peu d'ouvrages de Giorgione parvenus jus-
qu'à nous — ses peintures murales ayant été presque
toutes complètement ruinées par l'action de l'air salin —■
le talent original et poétique, du jeune maître atteint
parfois une expression inoubliable. Le pinceau de Gior-
gione a créé des figures d'une noblesse charmante
auxquelles l'opulence et l'harmonie des colorations vives

et profondes donnent une séduction irrésistible. Et les
fonds de ses tableaux ? Avec Cima da Conegliano et le
Basaiti, n'est-il pas le plus aimable paysagiste de l'École
vénitienne ?

Feu M. Ivan Lermolieff1 observa très justement que
Giorgione était une nature de poète, ingénue et brillante;
— c'était un poète lyrique, ajoute l'auteur du célèbre

1. Il s'agit du sénateur italien Morelli qui, sous ce pseudonyme
russe, écrivit en allemand la plupart de ses livres.

(Note de la Rédaction.)
 
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