NOTRE BIBLIOTHÈQUE.
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l'on apercevait ses îles. « Entrés; dans le port de Roche-
fort, nous ne voyons plus la mer : le grand port militaire
est bel et bien situé à quatre lieues de la côte,, sur la rive
droite de la Charente. Le nom de Rochefort-en-Terre
conviendrait incontestablement mieux à cette ville murée
dans son enceinte que trouent quelques portes ou poternes
darse des pêcheurs, est. séparée de la ville par une large
esplanade plantée d'arbres.
« De la ville du Château, on rayonne sur toute l'île :
on se rend à la tour, de Chassiron, qui termine Oléron au
nord-ouest et dont le feu éclaire le,.-Pertuis d'Antioche, en
passant par Saint-Pierre, point central de l'île, Saint-
de forteresse. > Georges et Saint-Denis,
« Néanmoins, Roche- , r~ ~'^ggg^ bourgs pittoresques agré-
fort-sur-Mer a des rues \*i-Ê/ÈÊÊtÊÊÊm^ ^ . _ . _ _ t - ,MH montés de plages. A l'autre
larges, une grande place ^^ÊK^^^r^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^m extrémité de l'île, on
centrale, des quartiers de- \ WÊtÊr t^^^/w 1 1 aborde le fameux Permis
couverts en dehors de Mr , - ■ 1J ' ' ~^ ~ u i',J. \ , \ de Aîciiiiiussou, après
l'enceime. et son port, ,V'"< 'y) ''"\:'^y*''r.^ '^Mf '"^fëoljFRgfcËp avoir traversé la région
dont le mouillage est pro- tp'iJÙSfcî wJÊr/Ê^ ~1 ~ V '*\\ 'F"ŒH^ff! des salines, le village de
fond, a de plus i avantage n ^ ^i^^^ÉÎ__^-IBtfl? Saint-Trojan et sa belle
d'être défendu dans la '"i-A; 1,.'" . f'ffi^ïïHrelBlIP W, ^tr^Erhh:; forêt de pins, plantée sur
rade de la Charente, une i^IlHHEHRl 8iH«r-' 'vfflrr ' i:, 1'' IIP' ~ ^B^RWl ^cs dunes clu'1' jadis, sous
des plus sures des cotes ^ a^Sâ/jSr "~5flJËî Mfe|lL=r^=flffifc* la poussée des vents fu-
dc France, non seulement | yMitpilïl-MïMt " .. ^ J, deux, engloutirent l'an-
par les bancs et la barre i,i ' Jt - '3^P* .• Jhh§£-' cien bourg. Chemin fai-
re 6m e du fleuve, mais ^^^jBB^^ ' :'~ mBBbI^ sant- on rencontre de
d'Enetle, de 1 île Madame i . -----~-— ' *'I , ', par un prodige d'équilibre,
et du rocher Boyard, dé- La Rochelle. j ... . • sur leur faible téte déjà
pendant de l'île d'Oléron. » a l'hôtel de ville. ~ " chargée d'ans, une coiffe
Si l'auteur ne vous fait La salerie du rez-de-chaussée,
pas visiter la très intéres-
sante île de Ré, c'est qu'il compte consacrer un guide
spécial à l'ensemble des îles du littoral français. Il a
cependant fait une exception et nous embarque pour
Oléron.
« En 184D, Victor Hugo en voyage nous a laissé le
démesurément ouverte en éventail qu'enfle le vent, comme
une voile de yacht.
« Au-dessus des grands arbres de la forêt de Saint-
Trojan, d'un belvédère improvisé, on découvre l'île
entière, qui compte sept lieues de long sur une largeur
variant d'une à deux lieues ; à l'est et au sud, de vastes
forêts ; plus près, les cônes de sel gris ou blanc qui bordent
les marais ; au delà du Château, les bancs rocheux
d'huîtres vus à l'arrivée ; un peu partout, des moulins à
vent qui tournent lourdement ; à l'ouest, la côte sauvage
rongée par la vague, ensevelie par les sables, le fléau de
cette île aux terres basses, sans protection contre le souffle
de mer qui ne s'apaise jamais, « contre ces sphinx de
« l'abîme dont les ailes démesurées ont besoin du recul
« indéfini des solitudes ». C'est le côté faible d'Oléron,
par où la mort viendra : il
suffit de s'y promener à
l'heure du flux, quand les
vents du large volent en
troupe sur la grève, pour
sentir profondément, sous
les menaces du flot mon-
tableau suivant de cette petite traver- ^B^^P^BB^J^fi||^S^»^_f=- tant, que l'Océan déchaîné
sée : « A la Pointe, on vous embarque y* ^^^S^0ÊKKBB^^ kdmÊÈÊt nc ^era Pas grâce. Et que
« dans un de ces bacs chanceux que i/' " WHBHB^^^^^^^''^-- l'aire contre l'élément im-
le- m ap;v....-m -.il . : , : : . ■ ;ii -b- .:! .e i a-
•< risque-tout. Cela a trois matelots, •'. " '-. ' 'iâËSifr''- :' « souffle se fait massue puis
« quatre avirons, deux mâts et deux voiles, dont
redevient souffle. »
« l'une se nomme le taillevent. Vous avez deux lieues . *.* . Au retour de l'île d'Olé-
« de mer à faire sur cette planche. Les marins qui ron, vous continuez votre
« chargent le bateau commencent par mettre en Un, Embarquement en Gironde. voyage par Taillebourg,
« sûreté, dans le meilleur compartiment, les bœufs, Saintes, que peuple tant de
5 c e n d A n t le fleuve
« les chevaux, les charrettes ; puis, on case les bagages ;
« puis, dans les espaces qui restent, entre les cornes d'un
« bœuf et les roues d'un chariot, on insère les voya-
« geurs. » Notre petit paquebot est plus aimablement
aménagé aujourd'hui.
« Après avoir suivi le chenal creusé entre les vastes
bancs de viviers et de claires, que recouvre, comme une
troupe de mouettes, une fourmilière de femmes coiffées de
« quichenottes ou kissnotts » blanches, nous entrons dans
le port du Château-d'Oléron, ainsi appelé d'un ancien
château fort disparu ; la citadelle, dont le phare domine la
souvenirs de l'époque gallo-romaine, à commencer par
l'Arc de Germanicus, Pons, très remarquable également,
et vous terminez par Bordeaux et Royan, qui a trop d'at-
traits pour ne pas vous décider à vous y reposer.
En quittant « la capitale mondaine de l'Atlantique »,
ainsi qu'un de ses historiens a baptisé Royan, il ne vous
restera plus qu'à prendre « la belle ligne de l'Etat » pour
regagner Paris, non sans visiter, entre deux trains, Niort,
au donjon du xu° siècle, Saumur, dont l'École de cavale-
rie est « destinée à former des officiers et des sous-officiers
instructeurs », et Chartres, dont vous ne vous lasserez pas
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l'on apercevait ses îles. « Entrés; dans le port de Roche-
fort, nous ne voyons plus la mer : le grand port militaire
est bel et bien situé à quatre lieues de la côte,, sur la rive
droite de la Charente. Le nom de Rochefort-en-Terre
conviendrait incontestablement mieux à cette ville murée
dans son enceinte que trouent quelques portes ou poternes
darse des pêcheurs, est. séparée de la ville par une large
esplanade plantée d'arbres.
« De la ville du Château, on rayonne sur toute l'île :
on se rend à la tour, de Chassiron, qui termine Oléron au
nord-ouest et dont le feu éclaire le,.-Pertuis d'Antioche, en
passant par Saint-Pierre, point central de l'île, Saint-
de forteresse. > Georges et Saint-Denis,
« Néanmoins, Roche- , r~ ~'^ggg^ bourgs pittoresques agré-
fort-sur-Mer a des rues \*i-Ê/ÈÊÊtÊÊÊm^ ^ . _ . _ _ t - ,MH montés de plages. A l'autre
larges, une grande place ^^ÊK^^^r^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^m extrémité de l'île, on
centrale, des quartiers de- \ WÊtÊr t^^^/w 1 1 aborde le fameux Permis
couverts en dehors de Mr , - ■ 1J ' ' ~^ ~ u i',J. \ , \ de Aîciiiiiussou, après
l'enceime. et son port, ,V'"< 'y) ''"\:'^y*''r.^ '^Mf '"^fëoljFRgfcËp avoir traversé la région
dont le mouillage est pro- tp'iJÙSfcî wJÊr/Ê^ ~1 ~ V '*\\ 'F"ŒH^ff! des salines, le village de
fond, a de plus i avantage n ^ ^i^^^ÉÎ__^-IBtfl? Saint-Trojan et sa belle
d'être défendu dans la '"i-A; 1,.'" . f'ffi^ïïHrelBlIP W, ^tr^Erhh:; forêt de pins, plantée sur
rade de la Charente, une i^IlHHEHRl 8iH«r-' 'vfflrr ' i:, 1'' IIP' ~ ^B^RWl ^cs dunes clu'1' jadis, sous
des plus sures des cotes ^ a^Sâ/jSr "~5flJËî Mfe|lL=r^=flffifc* la poussée des vents fu-
dc France, non seulement | yMitpilïl-MïMt " .. ^ J, deux, engloutirent l'an-
par les bancs et la barre i,i ' Jt - '3^P* .• Jhh§£-' cien bourg. Chemin fai-
re 6m e du fleuve, mais ^^^jBB^^ ' :'~ mBBbI^ sant- on rencontre de
d'Enetle, de 1 île Madame i . -----~-— ' *'I , ', par un prodige d'équilibre,
et du rocher Boyard, dé- La Rochelle. j ... . • sur leur faible téte déjà
pendant de l'île d'Oléron. » a l'hôtel de ville. ~ " chargée d'ans, une coiffe
Si l'auteur ne vous fait La salerie du rez-de-chaussée,
pas visiter la très intéres-
sante île de Ré, c'est qu'il compte consacrer un guide
spécial à l'ensemble des îles du littoral français. Il a
cependant fait une exception et nous embarque pour
Oléron.
« En 184D, Victor Hugo en voyage nous a laissé le
démesurément ouverte en éventail qu'enfle le vent, comme
une voile de yacht.
« Au-dessus des grands arbres de la forêt de Saint-
Trojan, d'un belvédère improvisé, on découvre l'île
entière, qui compte sept lieues de long sur une largeur
variant d'une à deux lieues ; à l'est et au sud, de vastes
forêts ; plus près, les cônes de sel gris ou blanc qui bordent
les marais ; au delà du Château, les bancs rocheux
d'huîtres vus à l'arrivée ; un peu partout, des moulins à
vent qui tournent lourdement ; à l'ouest, la côte sauvage
rongée par la vague, ensevelie par les sables, le fléau de
cette île aux terres basses, sans protection contre le souffle
de mer qui ne s'apaise jamais, « contre ces sphinx de
« l'abîme dont les ailes démesurées ont besoin du recul
« indéfini des solitudes ». C'est le côté faible d'Oléron,
par où la mort viendra : il
suffit de s'y promener à
l'heure du flux, quand les
vents du large volent en
troupe sur la grève, pour
sentir profondément, sous
les menaces du flot mon-
tableau suivant de cette petite traver- ^B^^P^BB^J^fi||^S^»^_f=- tant, que l'Océan déchaîné
sée : « A la Pointe, on vous embarque y* ^^^S^0ÊKKBB^^ kdmÊÈÊt nc ^era Pas grâce. Et que
« dans un de ces bacs chanceux que i/' " WHBHB^^^^^^^''^-- l'aire contre l'élément im-
le- m ap;v....-m -.il . : , : : . ■ ;ii -b- .:! .e i a-
•< risque-tout. Cela a trois matelots, •'. " '-. ' 'iâËSifr''- :' « souffle se fait massue puis
« quatre avirons, deux mâts et deux voiles, dont
redevient souffle. »
« l'une se nomme le taillevent. Vous avez deux lieues . *.* . Au retour de l'île d'Olé-
« de mer à faire sur cette planche. Les marins qui ron, vous continuez votre
« chargent le bateau commencent par mettre en Un, Embarquement en Gironde. voyage par Taillebourg,
« sûreté, dans le meilleur compartiment, les bœufs, Saintes, que peuple tant de
5 c e n d A n t le fleuve
« les chevaux, les charrettes ; puis, on case les bagages ;
« puis, dans les espaces qui restent, entre les cornes d'un
« bœuf et les roues d'un chariot, on insère les voya-
« geurs. » Notre petit paquebot est plus aimablement
aménagé aujourd'hui.
« Après avoir suivi le chenal creusé entre les vastes
bancs de viviers et de claires, que recouvre, comme une
troupe de mouettes, une fourmilière de femmes coiffées de
« quichenottes ou kissnotts » blanches, nous entrons dans
le port du Château-d'Oléron, ainsi appelé d'un ancien
château fort disparu ; la citadelle, dont le phare domine la
souvenirs de l'époque gallo-romaine, à commencer par
l'Arc de Germanicus, Pons, très remarquable également,
et vous terminez par Bordeaux et Royan, qui a trop d'at-
traits pour ne pas vous décider à vous y reposer.
En quittant « la capitale mondaine de l'Atlantique »,
ainsi qu'un de ses historiens a baptisé Royan, il ne vous
restera plus qu'à prendre « la belle ligne de l'Etat » pour
regagner Paris, non sans visiter, entre deux trains, Niort,
au donjon du xu° siècle, Saumur, dont l'École de cavale-
rie est « destinée à former des officiers et des sous-officiers
instructeurs », et Chartres, dont vous ne vous lasserez pas