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Lefebvre, Léopold: Les peintres américains à l'Exposition Universelle de Chicago, [1]
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.22769#0171
LES PEINTRES AMERICAINS, ETC. 129
bien dessinée, mais d'un coloris gris verdàtre clair désagréablement
George de Forest Brush, qui, élève de Léon Gérome, a conservé, quoique installé
depuis longtemps à New-York et se consacrant aux sujets purement américains, des
traces très marquées des qualités et non des défauts de son maître; aussi The Indian
and the Lily et The Head Dress lui valent-ils de légitimes éloges pour le goût et la
finesse de son exécution;
Frederick S. Church possède une réelle originalité, mais je préfère chez lui le
dessinateur et l'aquafortiste au peintre qui, sous prétexte de plein air, pratique trop les
tonalités d'un blanc crayeux. J'avoue que je ne vois point la nature de la sorte et que
je suis rebelle à cette façon de l'interpréter.
Thomas Shields Clarke, artiste consciencieux; son Portrait of Madame d'E...
témoigne de qualités sérieuses ;
Kenyon Cox, élève de Gérome et de Carolus Duran, a le tort de s'être trop sou-
venu de l'Amour sacré et l'Amour profane, ce chef-d'œuvre du Titien, de la galerie
Borghèse, dans la composition de son tableau : Painting and Poetry. An Eclogue
révèle plus d'individualité chez M. Cox, mais ses nymphes sont par trop bourgeoises.
Son Portrait of Augustus Saint-Gaudens, Péminent sculpteur new-yorkais, est au
contraire d'un haut intérêt ; œuvre très distinguée et tout à l'honneur de M. Kenyon
Cox1.
Charles C. Curran expose toute une série de petits tableaux, entre autres Winter
Morning in a Barnyard, mais il se recommande surtout par A Bree\y Day et
A Corner in a Barnyard ; l'air y circule à souhait; c'est très fin d'aspect et d'une
facture habile et grasse;
Charles H. Davis débuta par traiter exclusivement la figure; il a étudié à Paris sous
Gustave Boulanger et Jules Lefebvre. Rentré dans sa patrie, il ne s'est plus adonné
qu'au paysage; il lui doit sa renommée. Il reproduit avec une grande sincérité, avec
une harmonieuse puissance de coloration les sites de son pays. Il est aujourd'hui un ffif .5^^$
des premiers paysagistes des Etats-Unis. Vous avez pu en juger au Salon de Paris.
Il n'a pas exposé à Chicago moins de six cadres parmi lesquels le jury a tout spéciale-
ment distingué : Abandonned.
Louis P. Dessar, élève de Bouguereau et de Tony Robert-Fleury. The Fishermen's
Departure est sa toile la plus importante, la meilleure des trois exposées. Des portraits
peints par T. W. Dewing, le plus remarquable est incontestablement une Lady in Mue.
De G. Ruger Donoho : La Marcellerie ; — de Franck Duveneck : Portrait of Wil-
liam Adams; — de Thomas Eakins : Mending the Net; — de Mark Fisher : Teste
Valley Meadows ; — et de Ben Foster, un bon paysage : A Maine Hillside.
Frank Fowler est un coloriste distingué, aux tonalités tour à tour fines et vigou-
reuses. Sa Lady in White vous retient, vous captive, mais ne vous empêche pas
de regretter quelques négligences de dessin; les mains d'un aussi beau modèle ne
devraient surtout point laisser à désirer.
De Frederick W. Freer, une Lady in Black qui n'est pas à dédaigner.
De Gilbert Gaul : Charging the Battery, et de Childe Hassam : Snoivy Day on
Fifth Avenue.
1. Nous sommes heureux de pouvoir publier la gravure inédite d'un très bon portrait peint pai
M. Kenyon Cox, lorsqu'il habitait Paris; il exposa ce portrait, sous le n° 684, au Salon de 1882.
(Note de la Rédaction.)
bien dessinée, mais d'un coloris gris verdàtre clair désagréablement
George de Forest Brush, qui, élève de Léon Gérome, a conservé, quoique installé
depuis longtemps à New-York et se consacrant aux sujets purement américains, des
traces très marquées des qualités et non des défauts de son maître; aussi The Indian
and the Lily et The Head Dress lui valent-ils de légitimes éloges pour le goût et la
finesse de son exécution;
Frederick S. Church possède une réelle originalité, mais je préfère chez lui le
dessinateur et l'aquafortiste au peintre qui, sous prétexte de plein air, pratique trop les
tonalités d'un blanc crayeux. J'avoue que je ne vois point la nature de la sorte et que
je suis rebelle à cette façon de l'interpréter.
Thomas Shields Clarke, artiste consciencieux; son Portrait of Madame d'E...
témoigne de qualités sérieuses ;
Kenyon Cox, élève de Gérome et de Carolus Duran, a le tort de s'être trop sou-
venu de l'Amour sacré et l'Amour profane, ce chef-d'œuvre du Titien, de la galerie
Borghèse, dans la composition de son tableau : Painting and Poetry. An Eclogue
révèle plus d'individualité chez M. Cox, mais ses nymphes sont par trop bourgeoises.
Son Portrait of Augustus Saint-Gaudens, Péminent sculpteur new-yorkais, est au
contraire d'un haut intérêt ; œuvre très distinguée et tout à l'honneur de M. Kenyon
Cox1.
Charles C. Curran expose toute une série de petits tableaux, entre autres Winter
Morning in a Barnyard, mais il se recommande surtout par A Bree\y Day et
A Corner in a Barnyard ; l'air y circule à souhait; c'est très fin d'aspect et d'une
facture habile et grasse;
Charles H. Davis débuta par traiter exclusivement la figure; il a étudié à Paris sous
Gustave Boulanger et Jules Lefebvre. Rentré dans sa patrie, il ne s'est plus adonné
qu'au paysage; il lui doit sa renommée. Il reproduit avec une grande sincérité, avec
une harmonieuse puissance de coloration les sites de son pays. Il est aujourd'hui un ffif .5^^$
des premiers paysagistes des Etats-Unis. Vous avez pu en juger au Salon de Paris.
Il n'a pas exposé à Chicago moins de six cadres parmi lesquels le jury a tout spéciale-
ment distingué : Abandonned.
Louis P. Dessar, élève de Bouguereau et de Tony Robert-Fleury. The Fishermen's
Departure est sa toile la plus importante, la meilleure des trois exposées. Des portraits
peints par T. W. Dewing, le plus remarquable est incontestablement une Lady in Mue.
De G. Ruger Donoho : La Marcellerie ; — de Franck Duveneck : Portrait of Wil-
liam Adams; — de Thomas Eakins : Mending the Net; — de Mark Fisher : Teste
Valley Meadows ; — et de Ben Foster, un bon paysage : A Maine Hillside.
Frank Fowler est un coloriste distingué, aux tonalités tour à tour fines et vigou-
reuses. Sa Lady in White vous retient, vous captive, mais ne vous empêche pas
de regretter quelques négligences de dessin; les mains d'un aussi beau modèle ne
devraient surtout point laisser à désirer.
De Frederick W. Freer, une Lady in Black qui n'est pas à dédaigner.
De Gilbert Gaul : Charging the Battery, et de Childe Hassam : Snoivy Day on
Fifth Avenue.
1. Nous sommes heureux de pouvoir publier la gravure inédite d'un très bon portrait peint pai
M. Kenyon Cox, lorsqu'il habitait Paris; il exposa ce portrait, sous le n° 684, au Salon de 1882.
(Note de la Rédaction.)