LES PEINTRES AMÉRICAINS A L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE CHICAGO. i3i
Early Snow sont dans le même cas parmi les peintures
de Léonard Ochtman et de Walter L. Palmer.
Orrin Peck, qui s'est installé à Munich, compose de
façon un peu confuse, mais sa peinture a du caractère.
William L. Picknell a une bonne toile : The Road to
Concarneau, à laquelle le jury a préféré The Edge of
Win ter.
Charles A. Platt, Robert Reid, Samuel Richards et
Théodore Robinson sont au nombre des élus, le premier
pour Early Spring, le second pour Portrait of Little
Miss S..., le troisième pour Blissful Hours, le quatrième
pour Winter Landscape.
John S. Sargent a tous les dons nécessaires pour
prendre rang parmi les grands portraitistes; il ne lui
manque que de savoir se maîtriser. Sa tendance à brosser
le portrait comme une esquisse est absolument manifeste
dans le Portrait of Ellen Terry as Lady Macbeth, grande
toile dont la coloration désordonnée relève de la pyro-
technie.
Edward E. Simmons est médaillé pour Darby and
Le Palais Féminin.
Architecte : Mademoiselle Sophia G. Hayden.
Joan; Edmund C. Tarbel pour In the Orchard, œuvre
lumineuse et d'une interprétation fine et vraie.
Abbot H. Thayer a abordé la peinture religieuse, ce
qui est rare ici, et le succès de sa Virgin Enthroned a
justifié son audace ; c'est d'un charme attractif et d'un
beau ton. J'aime moins, infiniment moins, Brother and
Sister.
De Louis C. Tiffany : Market at Nuremberg.
D. W. Tryon, qui eut Daubigny pour maître, est, à
juste titre, un des favoris du public, grâce à ses lointains
vaporeux et à la distinction de ses fines tonalités.
C. Y. Turner peint vivant ; The Coppersmith, Washing
Day et Afternoon Tea en témoignent.
Chas. F. Ulrich, qui s'est formé à Munich et vit à
Venise, fait preuve de talents consciencieux dans An
Italian Idyl, In the Land of Promise et Glass Blowers.
Elihu Vedder, qui s'est établi à Rome, est animé de
la passion du grandiose, de l'ambition du style, mais ren-
contre trop souvent l'excentricité. Le meilleur de ses dix
tableaux est : The Young Marsyas.
Frederick P. Vinton a quelques bons portraits large-
ment traités ; il est regrettable qu'il ne soit pas plus pro-
Palais des Moyens de transport.
Architectes : MM. Adler et Sullivan, de Chicago.
digue de distinction et de délicatesse de tons à l'égard de
ses modèles féminins.
Dans Mending the Canoë, Douglas Volk a étoffé un
paysage d'une belle tenue décorative, de figures intelli-
gemment groupées ; l'ensemble fait rêver à la sombre vie
des Puritains.
Viola, par Robert W. Vonnoh ; Hagar and Ishmael,
par Henry O. Walker, et A Stable Interior, par Horatio
Walker, sont au nombre des œuvres distinguées par le
jury ; il en a été de même pour le Christmas Tree, de
J. Alden Weir, élève de Léon Gérome, qui s'est surtout
fait connaître comme peintre de nature morte.
J. Mac Neil Whistler, chez qui l'aquafortiste l'em-
porte considérablement sur le peintre, a transporté ses
pénates de Londres à Paris. On le pose aux États-Unis
en rival de Sargent pour le portrait ; c'est d'une exagérf-
tion qui fait sourire. La postérité se contentera de comp-
ter avec Whistler graveur et admirera les croquis dus à
sa pointe spirituellement impeccable, mais se gardera bien
de le comparer le moins du monde à Rembrandt, ainsi
que le font des thuriféraires ridicules, qui ne ménagent
pas les pavés de l'ours à l'abondante vanité de cet aqua-
fortiste d'infiniment de talent.
The Sonata, qui représente fort agréablement deux
jeunes filles au piano, classe Irving R. Wiles en bon
rang parmi les coloristes. Il clôt la liste des favoris du
jury-
(Lafin prochainement.) LÉOPOLD LeFEBVRE.
Early Snow sont dans le même cas parmi les peintures
de Léonard Ochtman et de Walter L. Palmer.
Orrin Peck, qui s'est installé à Munich, compose de
façon un peu confuse, mais sa peinture a du caractère.
William L. Picknell a une bonne toile : The Road to
Concarneau, à laquelle le jury a préféré The Edge of
Win ter.
Charles A. Platt, Robert Reid, Samuel Richards et
Théodore Robinson sont au nombre des élus, le premier
pour Early Spring, le second pour Portrait of Little
Miss S..., le troisième pour Blissful Hours, le quatrième
pour Winter Landscape.
John S. Sargent a tous les dons nécessaires pour
prendre rang parmi les grands portraitistes; il ne lui
manque que de savoir se maîtriser. Sa tendance à brosser
le portrait comme une esquisse est absolument manifeste
dans le Portrait of Ellen Terry as Lady Macbeth, grande
toile dont la coloration désordonnée relève de la pyro-
technie.
Edward E. Simmons est médaillé pour Darby and
Le Palais Féminin.
Architecte : Mademoiselle Sophia G. Hayden.
Joan; Edmund C. Tarbel pour In the Orchard, œuvre
lumineuse et d'une interprétation fine et vraie.
Abbot H. Thayer a abordé la peinture religieuse, ce
qui est rare ici, et le succès de sa Virgin Enthroned a
justifié son audace ; c'est d'un charme attractif et d'un
beau ton. J'aime moins, infiniment moins, Brother and
Sister.
De Louis C. Tiffany : Market at Nuremberg.
D. W. Tryon, qui eut Daubigny pour maître, est, à
juste titre, un des favoris du public, grâce à ses lointains
vaporeux et à la distinction de ses fines tonalités.
C. Y. Turner peint vivant ; The Coppersmith, Washing
Day et Afternoon Tea en témoignent.
Chas. F. Ulrich, qui s'est formé à Munich et vit à
Venise, fait preuve de talents consciencieux dans An
Italian Idyl, In the Land of Promise et Glass Blowers.
Elihu Vedder, qui s'est établi à Rome, est animé de
la passion du grandiose, de l'ambition du style, mais ren-
contre trop souvent l'excentricité. Le meilleur de ses dix
tableaux est : The Young Marsyas.
Frederick P. Vinton a quelques bons portraits large-
ment traités ; il est regrettable qu'il ne soit pas plus pro-
Palais des Moyens de transport.
Architectes : MM. Adler et Sullivan, de Chicago.
digue de distinction et de délicatesse de tons à l'égard de
ses modèles féminins.
Dans Mending the Canoë, Douglas Volk a étoffé un
paysage d'une belle tenue décorative, de figures intelli-
gemment groupées ; l'ensemble fait rêver à la sombre vie
des Puritains.
Viola, par Robert W. Vonnoh ; Hagar and Ishmael,
par Henry O. Walker, et A Stable Interior, par Horatio
Walker, sont au nombre des œuvres distinguées par le
jury ; il en a été de même pour le Christmas Tree, de
J. Alden Weir, élève de Léon Gérome, qui s'est surtout
fait connaître comme peintre de nature morte.
J. Mac Neil Whistler, chez qui l'aquafortiste l'em-
porte considérablement sur le peintre, a transporté ses
pénates de Londres à Paris. On le pose aux États-Unis
en rival de Sargent pour le portrait ; c'est d'une exagérf-
tion qui fait sourire. La postérité se contentera de comp-
ter avec Whistler graveur et admirera les croquis dus à
sa pointe spirituellement impeccable, mais se gardera bien
de le comparer le moins du monde à Rembrandt, ainsi
que le font des thuriféraires ridicules, qui ne ménagent
pas les pavés de l'ours à l'abondante vanité de cet aqua-
fortiste d'infiniment de talent.
The Sonata, qui représente fort agréablement deux
jeunes filles au piano, classe Irving R. Wiles en bon
rang parmi les coloristes. Il clôt la liste des favoris du
jury-
(Lafin prochainement.) LÉOPOLD LeFEBVRE.