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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 19.1893 (Teil 2)

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Revillout, Eugène: Lettre à M. le directeur des musées nationaux sur le don de l' "Exploration Fund" au musée du Louvre
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https://doi.org/10.11588/diglit.22769#0260

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20& L'ART.

moment des fouilles, montrent les chapiteaux hathoriens accompagnant toujours les colonnes
rondes à boutons de lotus, etc., et surtout planche VII (fig. i), dans la position exacte qu'ils
auraient eue si, surmontant les colonnes, ils étaient tombés avec elles. Le texte même de
M. Navilie n'est pas moins explicite à cet égard (pages 10 et suivantes) :

« A l'ouest de la seconde salle, sur une longueur de 60 pieds (anglais) et une largeur de 35
sont répandues les ruines de cette belle construction (la salle hypostyle), fûts et chapiteaux de
colonnes colossales, architraves, têtes d'Hathor...

« Dans le milieu de la salle étaient quatre grosses colonnes monolithiques (lotiformes) en
granit rouge à chapiteaux en forme de boutons de lotus... Des quatre colonnes qui étaient au
milieu de la salle, les bases ont été préservées, sur lesquelles les fûts monolithiques étaient
attachés si fortement que quand une de ces colonnes fut renversée, sa chute souleva la base...

« A côté de ces quatre colonnes s'en trouvaient quatre autres qui n'étaient pas tout à fait si
hautes, également de granit, monolithiques avec des fûts plus menus se terminant en chapiteaux
à feuilles de palmier. Le sommet des feuilles, avec l'abaque le surmontant, forme une pièce sépa-

FlG. 2.

rée... Tandis que les larges colonnes n'ont presque pas d'écriture, sauf vers le bas, celles-ci ont
des inscriptions du haut en bas...

« Comme il y avait quatre colonnes de (chacune des) deux espèces différentes dont la propor-
tion et le type n'étaient pas les mêmes, il se trouvait aussi deux groupes de quatre chapiteaux
hathoriens dont les dimensions diffèrent dans la même proportion que les colonnes...

dirigées par M. Pétrie et celles qui ont été dirigées par M. Naville. M. Pétrie, sur un plan fort bien tracé, marque la place de chaque monu-
ment ou document découvert. Il fait les fouilles méthodiquement. Il découvre les murs de manière à les suivre dans toute leur longueur,
établit scientifiquement l'édifice et prépare ainsi le travail à tous ceux qui veulent étudier après lui. M. Naville bouleverse tout, sans ordre,
sans méthode aucune, et se livre à des hypothèses architecturales qui rappellent les rêves des Mille, et une Nuits. Voici, par exemple,
comment, dans son premier volume, M. Naville s'est représenté le temple de Bubastis. Ce temple serait composé, suivant lui, de quatre
salles consécutives se succédant de l'est à l'ouest. La première salle, la salle d'entrée, avec seulement deux colonnes au péristyle, aurait eu,
dans le sens de la longueur du bâtiment, 80 pieds, sur 160 dans le sens de la largeur. La salle suivante, celle que M. Naville nomme la salle
des fêtes « the festival hall », —■ à cause d'une théorie étrange qui lui fait regarder cette salle comme bâtie en vue d'une fête d'un jour, —
aurait eu 80 pieds de longueur sur i3o de large. « Elle n'avait pas de colonnes », a-t-il soin d'ajouter lui-même, « it had no columns ».
Puis, venait la salle hypostyle. Et le temple finissait par une dernière salle, « la salle de Nechthorhib », de / 60 pieds en carré, sans colonnes.

M. Naville ne s'est pas demandé un seul instant comment des salles de pareilles dimensions, sans voûtes et sans colonnes, pouvaient
avoir une couverture, un plafond faisant toit, un « roof », de tells solidité que, pour une de ces salles, il puisse, en outre, supposer l'existence
d'un pavillon et d'une piate-forme à quatre escaliers construits sur ce « roof » : « this platform i believe to be on the roof ; it probably was
Nechthorhib not very distant from the pavilion ».

Ce qui frappe surtout dans cette œuvre, c'est la puissance d'imagination de M, Naville et la faculté remarquable qu'il possède de
s'abstraire aussi bien du possible que de l'existant, au besoin. M. Naville ne voit jamais qu'une seule salle, qu'il rêve d'une longueur
immense, entre deux tas de ruines très distants l'un de l'autre et chacun de petite dimension. Je dis : deux tas de ruines et non résultats de
deux fouilles, car les ruines de Bubastis étaient en partie découvertes, et M. Naville prend très consciencieusement soin lui-même de rappeler
 
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