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L'ART.
que l'on ne peut donc assimiler, comme on l'a fait généralement, et comme le répète M. Naville,
à un « sanctuaire » proprement dit ou signe hat, toujours dépourvu d'anses, bien entendu. Ce
n'est qu'à une époque très récente que ce naos a pu perdre les anses. A Philée, elles sont
transformées, comme souvent ailleurs, en un ornement de forme semblable, mais non percé
(fig. 6); et une figure de Dieu, à tête surmontée du disque, paraît se trouver clans le naos
hathorien1. C'est un jeu d'esprit propre aux basses époques et dont nous pouvons facilement
nous rendre compte. Hathor signifie temple d'Horus : et il était naturel de mettre sur la tête
Fig. 4.
de la déesse le hiéroglyphe complet du nom, le naos se lisant hat et le dieu qui s'y trouvait
représentant Horus. C'était une imitation des hiéroglyphes dTsis et de Nephthys placés au-
dessus des têtes de ces déesses. Mais la tête d'Hathor peut être donnée tout à fait isolément
du sommet du sistre ou du naos. Nous en avons de nombreux exemples, et il ne faut pas
s'étonner si à Bubastis il n'y avait au-dessus de la tête de la déesse qu'une corniche avec ttraeus,
1. En ce qui touche les colonnes hathoriennes (de Philée) portant un naos avec dieu, j'ai suivi ici l'opinion que venait de m'exprimer
notre distingué collègue, M. Trawinski. Pendant mon séjour à Philée, il m'avait semblé voir aussi dans ces prétendus naos un dieu dont la
tête était surmontée du disque. Mais mon cher ancien élève, M. Benedite, attaché à notre département, a eu à Philée une impression diffé-
rente, et, en examinant les planches de Lepsius, il me semble qu'en effet on peut croire à un serpent uraeus dressé. Notons que cet uraeus
se lisait parfois her. En réalité, le prétendu naos en question est un sistre, non un naos. Et même, en ce qui concerne les anses pleines,
ce .sistre, s'il diffère du sistre effectif des prêtresses, est en tout semblable à certains sistres d'offrande renfermant le serpent disqué. Il en
existe au Louvre, comme il y existe aussi, acquis récemment, un sistre en bronze trouvé dans le temple d'Isis, à Rome.
L'ART.
que l'on ne peut donc assimiler, comme on l'a fait généralement, et comme le répète M. Naville,
à un « sanctuaire » proprement dit ou signe hat, toujours dépourvu d'anses, bien entendu. Ce
n'est qu'à une époque très récente que ce naos a pu perdre les anses. A Philée, elles sont
transformées, comme souvent ailleurs, en un ornement de forme semblable, mais non percé
(fig. 6); et une figure de Dieu, à tête surmontée du disque, paraît se trouver clans le naos
hathorien1. C'est un jeu d'esprit propre aux basses époques et dont nous pouvons facilement
nous rendre compte. Hathor signifie temple d'Horus : et il était naturel de mettre sur la tête
Fig. 4.
de la déesse le hiéroglyphe complet du nom, le naos se lisant hat et le dieu qui s'y trouvait
représentant Horus. C'était une imitation des hiéroglyphes dTsis et de Nephthys placés au-
dessus des têtes de ces déesses. Mais la tête d'Hathor peut être donnée tout à fait isolément
du sommet du sistre ou du naos. Nous en avons de nombreux exemples, et il ne faut pas
s'étonner si à Bubastis il n'y avait au-dessus de la tête de la déesse qu'une corniche avec ttraeus,
1. En ce qui touche les colonnes hathoriennes (de Philée) portant un naos avec dieu, j'ai suivi ici l'opinion que venait de m'exprimer
notre distingué collègue, M. Trawinski. Pendant mon séjour à Philée, il m'avait semblé voir aussi dans ces prétendus naos un dieu dont la
tête était surmontée du disque. Mais mon cher ancien élève, M. Benedite, attaché à notre département, a eu à Philée une impression diffé-
rente, et, en examinant les planches de Lepsius, il me semble qu'en effet on peut croire à un serpent uraeus dressé. Notons que cet uraeus
se lisait parfois her. En réalité, le prétendu naos en question est un sistre, non un naos. Et même, en ce qui concerne les anses pleines,
ce .sistre, s'il diffère du sistre effectif des prêtresses, est en tout semblable à certains sistres d'offrande renfermant le serpent disqué. Il en
existe au Louvre, comme il y existe aussi, acquis récemment, un sistre en bronze trouvé dans le temple d'Isis, à Rome.