LES ACQUISITIONS DES MUSÉES, ETC.
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Couteau à manche incrusté d'argent; Italie, xvne siècle. Tout cela est bon, mais
rien de plus. C'est l'art mesquin d'acheter la quantité au lieu de la qualité excep-
tionnelle qu'a au contraire constamment préférée M. Vermersch pour enrichir le
Musée d'Antiquités de Bruxelles, bien que celui-ci ne dispose en aucune façon
ni des capitaux sonores ni du brillant revenu du Musée des Arts décoratifs.
On se plaint avec raison de l'incompétence du nouveau président du conseil
d'administration de ce Musée ; il est réellement par trop étranger aux questions
d'art et de goût. M. Georges Berger avait du reste déplorablement inauguré son
entrée en fonctions en s'avisant de reprendre l'inepte projet de son prédécesseur,
M. Antonin Proust. Ce n'était vraiment pas la peine d'être des plus ardents à
critiquer fort justement les agissements de ce dernier pour en arriver à patron-
ner à nouveau l'idée ridicule de cet austère démocrate qui voulait installer au
palais en ruines du quai d'Orsay un Musée fondé dans l'intérêt des intelligents
artisans des industries d'art du Marais et du faubourg Saint-Antoine. M. Georges
Berger se montre tout aussi aveugle que M. Antonin Proust en matière d'initia-
tive privée, mais il a sur ce dernier l'indiscutable avantage d'être un homme
très correct et parfaitement incapable d'organiser une loterie de la façon dont le
fut la Loterie des Arts décoratifs ou de se permettre des pantalonnades du genre
de la trop célèbre acquisition de /'Angélus, cette peinture frelatée dont l'état eût
alors indigné Millet s'il avait encore été de ce monde.
Un des Musées de la seconde ville de France et la plupart des Musées
étrangers ont été infiniment mieux inspirés que le Musée des Arts décoratifs.
Le Musée archéologique de Lyon, à la tête duquel est placé un connaisseur
éminent, M. J. B. Giraud, qui — c'est fort regrettable — dispose seulement
de très faibles ressources, a acquis deux Plats de Palissy (nos 6o3 et 610), un Plat
du XVe siècle en faïence de Valence (n° 1019) et deux Carreaux en faïence
■persane (nos 995 et 997;, pour la somme de 1,076 francs.
Le splendide Musée de la Chambre de Commerce de Lyon, que dirige avec
tant de goût M. Terme, est au contraire richement doté, ce qui lui a permis
d'appliquer 56,70 1 francs à de très remarquables acquisitions :
Soqg. Broderie anglaise, fin du xine siècle. — 3o5o. Broderie flamande,
xvie siècle. — 3o5i. Broderie espagnole, xvie siècle. — 3o52-3o53. Chape et
chaperon espagnols, xvie siècle. — 3o54- Broderie flamande, fin du xve siècle. —
3093. Pluvial de chape italien, xve siècle. — 3141. Paire de gants italiens,
xviic siècle. — 3147. Justaucorps espagnol, xvie siècle. — 3 1 58. Broderie fran-
çaise ou italienne, xvie siècle. — 3169. Tissu de soie italien, xve siècle. —
3171. Étoffe de coton italienne, xve siècle, — 3172. Tissu de coton italien,
xve siècle. — 3184. Ancien damas oriental. — 3199. Velours italien, xvie siècle.
— 3208. Velours italien, xve siècle.
Le South Kensington Muséum, de Londres, a employé 60,165 francs à
acquérir :
2ii. Reliure d'évangéliaire, ixe au xe siècle. — 35 1. Applique bronze doré :
Saint Roch; Italie, xve siècle. — 785. Panneau en chêne sculpté; France,
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Couteau à manche incrusté d'argent; Italie, xvne siècle. Tout cela est bon, mais
rien de plus. C'est l'art mesquin d'acheter la quantité au lieu de la qualité excep-
tionnelle qu'a au contraire constamment préférée M. Vermersch pour enrichir le
Musée d'Antiquités de Bruxelles, bien que celui-ci ne dispose en aucune façon
ni des capitaux sonores ni du brillant revenu du Musée des Arts décoratifs.
On se plaint avec raison de l'incompétence du nouveau président du conseil
d'administration de ce Musée ; il est réellement par trop étranger aux questions
d'art et de goût. M. Georges Berger avait du reste déplorablement inauguré son
entrée en fonctions en s'avisant de reprendre l'inepte projet de son prédécesseur,
M. Antonin Proust. Ce n'était vraiment pas la peine d'être des plus ardents à
critiquer fort justement les agissements de ce dernier pour en arriver à patron-
ner à nouveau l'idée ridicule de cet austère démocrate qui voulait installer au
palais en ruines du quai d'Orsay un Musée fondé dans l'intérêt des intelligents
artisans des industries d'art du Marais et du faubourg Saint-Antoine. M. Georges
Berger se montre tout aussi aveugle que M. Antonin Proust en matière d'initia-
tive privée, mais il a sur ce dernier l'indiscutable avantage d'être un homme
très correct et parfaitement incapable d'organiser une loterie de la façon dont le
fut la Loterie des Arts décoratifs ou de se permettre des pantalonnades du genre
de la trop célèbre acquisition de /'Angélus, cette peinture frelatée dont l'état eût
alors indigné Millet s'il avait encore été de ce monde.
Un des Musées de la seconde ville de France et la plupart des Musées
étrangers ont été infiniment mieux inspirés que le Musée des Arts décoratifs.
Le Musée archéologique de Lyon, à la tête duquel est placé un connaisseur
éminent, M. J. B. Giraud, qui — c'est fort regrettable — dispose seulement
de très faibles ressources, a acquis deux Plats de Palissy (nos 6o3 et 610), un Plat
du XVe siècle en faïence de Valence (n° 1019) et deux Carreaux en faïence
■persane (nos 995 et 997;, pour la somme de 1,076 francs.
Le splendide Musée de la Chambre de Commerce de Lyon, que dirige avec
tant de goût M. Terme, est au contraire richement doté, ce qui lui a permis
d'appliquer 56,70 1 francs à de très remarquables acquisitions :
Soqg. Broderie anglaise, fin du xine siècle. — 3o5o. Broderie flamande,
xvie siècle. — 3o5i. Broderie espagnole, xvie siècle. — 3o52-3o53. Chape et
chaperon espagnols, xvie siècle. — 3o54- Broderie flamande, fin du xve siècle. —
3093. Pluvial de chape italien, xve siècle. — 3141. Paire de gants italiens,
xviic siècle. — 3147. Justaucorps espagnol, xvie siècle. — 3 1 58. Broderie fran-
çaise ou italienne, xvie siècle. — 3169. Tissu de soie italien, xve siècle. —
3171. Étoffe de coton italienne, xve siècle, — 3172. Tissu de coton italien,
xve siècle. — 3184. Ancien damas oriental. — 3199. Velours italien, xvie siècle.
— 3208. Velours italien, xve siècle.
Le South Kensington Muséum, de Londres, a employé 60,165 francs à
acquérir :
2ii. Reliure d'évangéliaire, ixe au xe siècle. — 35 1. Applique bronze doré :
Saint Roch; Italie, xve siècle. — 785. Panneau en chêne sculpté; France,