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La chronique des arts et de la curiosité — 1903

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Nr. 4 (24 Janvier)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19758#0035
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N° 4. — 1903

BUREAUX : 8, RUE FAVART (2« Arr.)

24 Janvier,

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE SAMEDI MATIN

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Le 3STu.m.ér-o : O fr. 2 S

PROPOS DU JOUR

'il nous faut sans cesse revenir sur
le péril qui menace le Louvre, c'est
qu'une incroyable léthargie semble
s'être emparée de ceux-là même
qui devraient avoir à cœur de protéger notre
grande galerie nationale. Depuis que M. Bon-
nat dénonçait, dans un rapport énergique, le
danger permanent d'incendie qui guette notre
Musée, trois ans se sont écoulés. Et l'on dirait
que, durant ces trois années, les pouvoirs pu-
blics n'ont rien fait d'autre que de s'habituer
à l'idée du péril au point de ne plus l'aper-
cevoir.

L'an dernier, la Chambre, enfin émue,
avait émis le vœu que le ministère des Colo-
nies, abandonnant le pavillon de Flore, allât
s'installer dans les locaux laissés libres
avenue Rapp par le départ tardif et néces-
saire des services de l'Exposition. Mais on
avait compté sans les architectes, sans les
atermoiements administratifs, sans le mau-
vais vouloir des fonctionnaires à qui le salut
de la peinture est moins précieux que le plai-
sir de ne pas déménager. On a prétendu que
les Colonies ne pouvaient s'installer avenue
Rapp ; on a découvert qu'elles ne pouvaient
s'installer non plus ni au Garde-Meuble, ni
au Dépôt des marbres. Elles ne peuvent s'ins-
taller nulle part, et c'est pourquoi elles per-
sistent à occuper le Pavillon de Flore. Mais
avec elles, le péril demeure et l'on ne voit
point comment il sera conjuré.

On a peine à croire qu'une question d'un
intérêt aussi indéniable et aussi général
puisse si longtemps rester en suspens. On a
beaucoup discuté; on a beaucoup promis;

on a fait étalage de beaux sentiments et de
sollicitude ; les députés ont renchéri sur les
directeurs de service, et les ministres ont
renchéri sur leurs fonctionnaires. Aucun acte
n'est intervenu. Attend-on, pour s'apercevoir
que cette négligence est coupable, qu'elle ait
amené d'irréparables désastres ?

NOUVELLES

L'inauguration de la collection Thomy-
Thiéry, au musée du Louvre, est fixée à lundi
prochain, 26 janvier, à 10 h. 1/2 du matin.

Le Conseil des Musées nationaux vient
d'être saisi par l'Administration d'une liste des
principaux donateurs qui ont contribué à l'en-
richissement de nos collections puqliques. Les
noms des donateurs seront inscrits en lettres
d'or sur la plaque de marbre placée à gauche
de l'entrée de la galerie d'Apollon. En voici la
reproduction complète, telle qu'elle a été arrêtée
par l'Administration, qui a suivi l'ordre chro-
nologique :

Marquis de Rivière, S. H. le sultan Mah-
moud Et, Gouvernement hellénique, duc d'Albert
de Luynes, Despréaux de Saint-Sauveur, Charles
Sauvageot, comte Tyskiewicz, Pacifique Dela-
porte, E. Coignard de Saulcy, Louis La Caze,
baron Gustave de Rothschild, M. et Mm" Phi-
lippe Lenoir, His de La Salle, comte Tanneguy
du Chàtel, Adolphe Thiers, Edouard Gatteaux,
baron et baronne Charles Davillier, Milliet,
Schubert et Hauguet, M'"0 F.-L. Sevène, P.-A.-P'.
Bareiller, H. Giraudeau, baron Edmond de
Rothschild, S. H. le sultan Abdul-IIamid, A.-P.-M.
Poirson, Ernest Grandidier, comte Isaac de
Camondo, Société des Amis du Louvre, J.-L.
Leroux, baronne Nathaniel de Rothschild, baron
et baronne Adolphe de Rothschild, Tomy-ïhiéry.

La liste actuelle, qui ne comprend que quel-
ques noms, sera donc prochainement remplacée
 
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