N° 29. — 1903
BUREAUX : 8, RUE FAVÀRT (i« Arr.)
5 Septembre.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE S A M E ù I MATIN
Les abcn:iès à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement la Chronique des Arts et de la Curiosité
Prix de l'abonnement pour un an
Paris, Seine et Seine-et-Oise. ... 10 fr.
Départements........... 12 fr.
Étranger (Etats faisant partie de
l'Union postale)......... 15 fr.
I..O ITuméro : O fr. 25
PROPOS DU JOUR
(j^WVi^iC.v réorganisation du service des
k Beaux-Arts do la A'ille de Paris a
été étudiée il y a quelque temps
par le Conseil municipal. Et fina-
lement, on a vu paraître une longue liste de
fonctionnaires, avec ou sans traitement. Peut-
être y a-t-il quoique exagération dans le luxe
avec lequel le Conseil prodigue les conserva-
teurs, les conservateurs adjoints, les attachés,
libres ou non, à un Palais des Beaux-Arts
qui, on dehors de la collection Dutuit, ne
contient pis grand'chose. C'est beaucoup de
sollicitudes administratives sans objet, et le
Petit Palais n'en est pas meublé davantage.
Du moins est-on en droit de penser que ces
nominations si vite faites ont été réglées
selon une méthode sévère. Dans l'intéressant
rapport qu'il a réd'gé sur la réorganisation
des musées de la Ville do Paris, M. Quentin
Bauchart posait, dans un projet de règlement
les principes les plus précis sur le personne!
des musées. Il ne prétendait pas en faire une
loi inflexible qui dût réagir sur le passé; mais
il semblait y voir un guide très »ùr pour
l'avenir. « Les conservateurs et attachés, di-
sait-il, seront choisis de préférence parmi les
anciens élèves de l'École du Louvre, des
Écoles françaises d'Athènes et de Rome, de
l'École des Hautes Études, do l'École des
Chartes, et en général des grandes écoles
artistiques, littéraires ou scientifiques de
l'État. » Lisez, après cela, la liste des nomi-
nations relatives au Petit Palais, et demandez-
vous combien de fois la règle a été observée.
La Ville a des collections dont elle est flère
à juste titre, elle a vu les unes s'accroître et
les antres s'ordonner fort heureusement de-
puis quelques années. Il lui appartient de
veiller à leurs destinées, et de préférer les
sollicitudes compétentes aux zèles mal éclai-
rés, si chaleureux qu'ils soient par nature, et
si embellis qu'ils paraissent par la grâce dea
iniluenecs politiques. Ce n'est point parce que
l'Administration nationale des Beaux-Arts
s'est illustrée récemment par une insigne fai-
blesse, que la Ville doit s'inspirer des mômes
principes.
NOUVELLES
Ont été inaugurés pendant la dernière
quinzaine :
Le dimanche 2!: août, à Langres, un monu-
ment élevé au chimiste Auguste Laurent,
œuvre du statuaire Antide Péchiné et de l'ar-
chitecte Léon Pasquier;
Le môme jour, à Grand-Serre (Drûme), un
monument à Louis Bizarelli, ancien sénateur,
œuvre du sculpteur Zoitlin et de l'architecte
lîomiguière.
Le 30 août, à Marmande, un monument, Le
Printemps de la vie, œuvre du sculpteur
Gampeil.
On vient d'exposer au musée du Louvre,
daus la Grande Galerie, au milieu des tableaux
de l'école allemande, une Flagellation du
Christ, récemment acquise par le musée et que
le conservateur de la peinture attribue à Wohl-
gemut.
Le dimanche 23 août, à l'occasion du
centenaire de Berlioz, a été inauguré à la
Cote-Saint-André, dans la maison natale du
musicien, un petit musée de souvenirs du
maître. On y voit, entre autres, la collection
des belles lithographies où M. Fantin-Latour
a commenté graphiquement les diverses œu-
BUREAUX : 8, RUE FAVÀRT (i« Arr.)
5 Septembre.
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PROPOS DU JOUR
(j^WVi^iC.v réorganisation du service des
k Beaux-Arts do la A'ille de Paris a
été étudiée il y a quelque temps
par le Conseil municipal. Et fina-
lement, on a vu paraître une longue liste de
fonctionnaires, avec ou sans traitement. Peut-
être y a-t-il quoique exagération dans le luxe
avec lequel le Conseil prodigue les conserva-
teurs, les conservateurs adjoints, les attachés,
libres ou non, à un Palais des Beaux-Arts
qui, on dehors de la collection Dutuit, ne
contient pis grand'chose. C'est beaucoup de
sollicitudes administratives sans objet, et le
Petit Palais n'en est pas meublé davantage.
Du moins est-on en droit de penser que ces
nominations si vite faites ont été réglées
selon une méthode sévère. Dans l'intéressant
rapport qu'il a réd'gé sur la réorganisation
des musées de la Ville do Paris, M. Quentin
Bauchart posait, dans un projet de règlement
les principes les plus précis sur le personne!
des musées. Il ne prétendait pas en faire une
loi inflexible qui dût réagir sur le passé; mais
il semblait y voir un guide très »ùr pour
l'avenir. « Les conservateurs et attachés, di-
sait-il, seront choisis de préférence parmi les
anciens élèves de l'École du Louvre, des
Écoles françaises d'Athènes et de Rome, de
l'École des Hautes Études, do l'École des
Chartes, et en général des grandes écoles
artistiques, littéraires ou scientifiques de
l'État. » Lisez, après cela, la liste des nomi-
nations relatives au Petit Palais, et demandez-
vous combien de fois la règle a été observée.
La Ville a des collections dont elle est flère
à juste titre, elle a vu les unes s'accroître et
les antres s'ordonner fort heureusement de-
puis quelques années. Il lui appartient de
veiller à leurs destinées, et de préférer les
sollicitudes compétentes aux zèles mal éclai-
rés, si chaleureux qu'ils soient par nature, et
si embellis qu'ils paraissent par la grâce dea
iniluenecs politiques. Ce n'est point parce que
l'Administration nationale des Beaux-Arts
s'est illustrée récemment par une insigne fai-
blesse, que la Ville doit s'inspirer des mômes
principes.
NOUVELLES
Ont été inaugurés pendant la dernière
quinzaine :
Le dimanche 2!: août, à Langres, un monu-
ment élevé au chimiste Auguste Laurent,
œuvre du statuaire Antide Péchiné et de l'ar-
chitecte Léon Pasquier;
Le môme jour, à Grand-Serre (Drûme), un
monument à Louis Bizarelli, ancien sénateur,
œuvre du sculpteur Zoitlin et de l'architecte
lîomiguière.
Le 30 août, à Marmande, un monument, Le
Printemps de la vie, œuvre du sculpteur
Gampeil.
On vient d'exposer au musée du Louvre,
daus la Grande Galerie, au milieu des tableaux
de l'école allemande, une Flagellation du
Christ, récemment acquise par le musée et que
le conservateur de la peinture attribue à Wohl-
gemut.
Le dimanche 23 août, à l'occasion du
centenaire de Berlioz, a été inauguré à la
Cote-Saint-André, dans la maison natale du
musicien, un petit musée de souvenirs du
maître. On y voit, entre autres, la collection
des belles lithographies où M. Fantin-Latour
a commenté graphiquement les diverses œu-