DOI Heft:
Nr. 25 (11 Juillet)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19758#0217
N° 25. — 1903
BUREAUX : 8, RUE FAVART (i> Arr.)
11 Juillet,
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
paraissant le saiiloi matin
Les abonnis à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement la Chronique des Arts et de la Curiosité
Prix de l'abonnement pour un an
Paris, Seine et Seine-et-Oisc. ... 10 ff.
Départements........... 12 fr.
Étranger (Etats faisant partie de
l'Union postale)......... 45 ff.
ILe 3ST-u.m.éro : O fr. 25
PROPOS DU JOUR
'est une vérité dés longtemps re-
.'Hv^w-vrv connue rIl]e la vie des peintres
p^f'lg* reste durant de longues années
,ia»^K>lfcZ difficile et précaire. La gloire et la
fortune, quand elles viennent, se font atten-
dre. Et c'est pour les plus originaux qu'elles
sont les plus lentes à venir. La banalité a
vite fait de conquérir une notoriété qui ne
laisse pas d'être commode. Au contraire,
l'œuvre personnelle est par nature celle à
qui le succès se refuse le plus aisément,
parce qu'elle choque la routine et trouble les
paresses accoutumées. L'histoire est pleine
de la renommée de peintres tard venus à la
célébrité, après de durs combats : c'est par-
fois dans une extrême vieillesse que l'homme
de génie a joui de la récompense due à ses
efforts.
En pratique, cette loi sévère a les plus
étranges conséquences. Tel peintre, devenu
un maître et trop âgé pour persévérer dans
le travail, voit ses toiles atteindre des prix
très élevés, tandis qu'il décline dans la mi-
sère. Tel autre, pressé par le besoin, a jadis
vendu, pour une somme dérisoire, des ta-
bleaux qui, dix ans après, sont très recher-
chés. Tel autre, enfin, a consacré sa vie à la
recherche et au labeur fans songer même à
rien en retirer, et ses héritiers végètent clans
une condition parfois très dure, alors que ses
œuvres profitent aux marchands habiles.
Peut-être y aurait-il un moyen de remédier
à ces anomalies et de répartir plus équitable-
ment le bénéfice, refusé à l'heure présente, à
ceux-là mêmes qui y ont les plus réels titres.
Les auteurs dramatiques et les musiciens
sont protégés, eux et leurs œuvres, par les
droits d'auteurs. Il serait possible d'imagi-
ner un équivalent pour les peintres. Toute
vente publique donne lieu à la perception
d'un droit au profit des commissaires-pri-
seurs. Ne pourrait-elle donner lieu aussi à
un droit en faveur des artistes dont les œu-
vres seraient vendues ? Ainsi serait atténuée
celte injustice regrettable et parfois doulou-
reuse dont la jeune Société des Amis du
Luxembourg s'est déjà préoccupée.
NOUVELLES
Ont été inaugurés pendant la dernière
quinzaine :
Le dimanche 28juin, ù Lyon, un monument
à Auguste Burdeau, œuvre du sculpteur Au-
guste Boucher et de l'architecte Gaston Trélat;
Le même jour, ù Bry-sur-Marne, un monu-
ment au sergent Hoir, œuvre du sculpteur
Magron et de l'architecte Débat ;
Le même jour, à Salon, un monument aux
soldats du canton morts en 1870-1871, œuvre du
sculpteur Monnier;
Le lundi G juillet, à Saint-Malo, un monument
au corsaire Robert Surcouf, œuvre du sculpteur
Garavaniez.
Le 23 mai dernier a été inauguré à Tanana-
rive un buste de l'industriel et colonisateur
Jean Laborde.
Le dimanche 14 juin a été inauguré à Saint-
Laurent-de-Mure (Isère), sur la tombe du peintre
et graveur J.-B. Poncet, un médaillon de l'ar-
tiste, œuvre du sculpteur Millefaut.
M. Glermont-Ganneau a fait la remise à
M. Trawinski, secrétaire agent comptable des
musées nationaux, pour être joints à la tiare
dite « de Saïtapharnès », des quatre échantil-
lons du travail de M. Rouchomowski, exécutés
par ce dernier sous sa surveillance, et qui
témoignent irrôcusablement de l'inauthenticité
BUREAUX : 8, RUE FAVART (i> Arr.)
11 Juillet,
LA
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ET DE LA CURIOSITÉ
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ILe 3ST-u.m.éro : O fr. 25
PROPOS DU JOUR
'est une vérité dés longtemps re-
.'Hv^w-vrv connue rIl]e la vie des peintres
p^f'lg* reste durant de longues années
,ia»^K>lfcZ difficile et précaire. La gloire et la
fortune, quand elles viennent, se font atten-
dre. Et c'est pour les plus originaux qu'elles
sont les plus lentes à venir. La banalité a
vite fait de conquérir une notoriété qui ne
laisse pas d'être commode. Au contraire,
l'œuvre personnelle est par nature celle à
qui le succès se refuse le plus aisément,
parce qu'elle choque la routine et trouble les
paresses accoutumées. L'histoire est pleine
de la renommée de peintres tard venus à la
célébrité, après de durs combats : c'est par-
fois dans une extrême vieillesse que l'homme
de génie a joui de la récompense due à ses
efforts.
En pratique, cette loi sévère a les plus
étranges conséquences. Tel peintre, devenu
un maître et trop âgé pour persévérer dans
le travail, voit ses toiles atteindre des prix
très élevés, tandis qu'il décline dans la mi-
sère. Tel autre, pressé par le besoin, a jadis
vendu, pour une somme dérisoire, des ta-
bleaux qui, dix ans après, sont très recher-
chés. Tel autre, enfin, a consacré sa vie à la
recherche et au labeur fans songer même à
rien en retirer, et ses héritiers végètent clans
une condition parfois très dure, alors que ses
œuvres profitent aux marchands habiles.
Peut-être y aurait-il un moyen de remédier
à ces anomalies et de répartir plus équitable-
ment le bénéfice, refusé à l'heure présente, à
ceux-là mêmes qui y ont les plus réels titres.
Les auteurs dramatiques et les musiciens
sont protégés, eux et leurs œuvres, par les
droits d'auteurs. Il serait possible d'imagi-
ner un équivalent pour les peintres. Toute
vente publique donne lieu à la perception
d'un droit au profit des commissaires-pri-
seurs. Ne pourrait-elle donner lieu aussi à
un droit en faveur des artistes dont les œu-
vres seraient vendues ? Ainsi serait atténuée
celte injustice regrettable et parfois doulou-
reuse dont la jeune Société des Amis du
Luxembourg s'est déjà préoccupée.
NOUVELLES
Ont été inaugurés pendant la dernière
quinzaine :
Le dimanche 28juin, ù Lyon, un monument
à Auguste Burdeau, œuvre du sculpteur Au-
guste Boucher et de l'architecte Gaston Trélat;
Le même jour, ù Bry-sur-Marne, un monu-
ment au sergent Hoir, œuvre du sculpteur
Magron et de l'architecte Débat ;
Le même jour, à Salon, un monument aux
soldats du canton morts en 1870-1871, œuvre du
sculpteur Monnier;
Le lundi G juillet, à Saint-Malo, un monument
au corsaire Robert Surcouf, œuvre du sculpteur
Garavaniez.
Le 23 mai dernier a été inauguré à Tanana-
rive un buste de l'industriel et colonisateur
Jean Laborde.
Le dimanche 14 juin a été inauguré à Saint-
Laurent-de-Mure (Isère), sur la tombe du peintre
et graveur J.-B. Poncet, un médaillon de l'ar-
tiste, œuvre du sculpteur Millefaut.
M. Glermont-Ganneau a fait la remise à
M. Trawinski, secrétaire agent comptable des
musées nationaux, pour être joints à la tiare
dite « de Saïtapharnès », des quatre échantil-
lons du travail de M. Rouchomowski, exécutés
par ce dernier sous sa surveillance, et qui
témoignent irrôcusablement de l'inauthenticité