La chronique des arts et de la curiosité (1903)

N° 15. - 1903 BUREAUX : 8, RUE FAVART (2° Arr.) 11 Avril.

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LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

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I_.e Numéro : O fr. 25

PROPOS DU JOUR

Y&VlWJvous ^es esPr^s> en ce moment, sont
tournes vers Rome et vers la
mC^B^ît' Grèce : dans la Ville Éternelle, au
y£&&Si, congrès des sciences historiques
va succéder, dans quelques jours, la célébra-
tion du centenaire de la Villa Médicis et du
vingt-cinquième anniversaire do l'École de
Rome; en Grèce, de grandes fêtes vont signa-
ler l'achèvement des fouilles de Delphes par
notre École d'Athènes et l'inauguration du
musée si vite formé et enrichi par elles. Des
deux côtés, c'est la France, le labeur patient
et fécond de ses artistes et de ses savants,
qui va se trouver célébré.

Nous nous associons de tout cœur à cette
glorification, et c'est avec une fierté émue
que nous considérons surtout l'œuvre admi-
rable dont, voici tantôt dix ans, l'éminent
directeur de l'École d'Athènes, M. llomolle,
exposait dans la Gazelle les premiers résul-
tats : du sol sacré de la Grèce de nouveaux
exemplaires de beauté ont surgi, dont le
rayonnement auréole la science française d'un
immortel éclat.

Nou3 sera-t-il permis, seulement, de joindre
un vœu à nos hommages : d'exprimer le
désir qu'aux seules contrées classiques ne se
limitent pas les travaux de nos savants, mais
qu'un peu de leurs efforts se porte sur
leur propre pays ? N'est-il pas légitime
de souhaiter — comme on le faisait récem-
ment — qu'à côté des crédits alloués si
justement en vue de la révélation des ri-
chesses artistiques de la Grèce et de l'Italie,
quelque subvent'on soit accordée, dans un
but similaire, aux Sociétés savantes de nos

provinces, si dénuées de ressources pécu-
niaires, et si pleines, cependant, de bonne
volonté? « Faut-il rappeler, disait-on, que
notre Vienne en Dauphinc et Arles fu-
rent des capitales ? que la Provence fut la
Province? que les colonies grecques essai-
mèrent en Gaule et leurs arts avec elles?
que les historiens anciens les plus intransi-
geants sur la gloire de leur patrie célébrèrent
nos artistes et leurs œuvres?» La terre de
France n'a pas livré tous ses trésors, témoin
les intéressantes découvertes opérées à Arles
il y a quelques mois et celles qu'on se pro-
met encore (1). Ce serait faire œuvre patrio-
tique et belle que d'aider à cette résurrectiou
et d'accoler, dans le programme de nos
études, aux noms d'Athènes et de Rome celui
de la France, leur fille.

NOUVELLES

Par décret rendu sur la proposition du
ministre de l'Instruction publique et des Beaux-
Arts, M. Girardot (Louis-Auguste), peintre, est
nommé chevalier de la Légion d'honneur.

M. Chaplain, membre de l'Institut, est
nommé professeur chef de gravure en mé-
dailles et on pierres fines à l'École des Beaux-
Arts, en remplacement de M. Ponscarme, dé-
cédé.

M. Roty, membre de l'Institut, graveur en
médailles, est nommé membre du conseil supé-
rieur d'enseignement de l'École des Beaux-
Arts, en remplacement de M. Chaplain.

*** Le musée du Louvre vient d'acquérir une
jolie toile de Tocqué, qui figura au Salon de
1753: Portrait de Mm° Danger.

(1) V. la Chronique du 7 mars, p. 74.