La chronique des arts et de la curiosité (1903)

N" 17. - 1903

BUREAUX : 8, RUE FAVART Arr.)

35 Avril

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE SAMEDI MATIN

Les abonnés à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement la Chronique des Arts et de la Curiosité

Prix de l'abonnement pour un an

Paris, Seine et Seine-et-Oise. ... 10 fr.
Départements........... 12 fr.

Étranger (Etats faisant partie de
l'Union postale)......t . . 15 fr.

Le IsTuirLéro : O fr. 25

PROPOS DU JOUR

IN a donc fêté dans Rome la Villa
Môdicis; on a discouru sur elle
f£ officiellement; on a célébré son
?£9t passé; on a dit à la fois ce que
nous lui devions et ce que nous attendons
d'elle, il n'y a rien que de très naturel en ces
cérémonies. Le prix de Rome a, depuis des
siècles, un prestige dont il demeure, en
somme, quelque chose. Aussi les fêtes du
centenaire de la Villa ont-elles été occasion
pour certains de rajeunir d'antiques exubé-
rances. D'aucuns ont fait entendre sur la Ville
Eternelle, source de toute lumière et de tout
génie, des louanges indiscrètes; d'autres ont
redit, au nom de l'inspiration libre, les éter-
nels griefs des ennemis de l'Académie de
France.

11 y a quelque intérêt à constater que ces
démonstrations ont paru exesssives et sans
nouveauté. C'est le signe certain que sur ce
sujet l'éducation de l'opinion est faite. On a
beau lui imposer des éloges traditionnels;
elle sait à quoi s'en tenir et ce n'est pas en
vain que Manette Salomon a eu son heure. Si
elle est trop juste pour voir dans l'Académie
de France une école forcément néfaste et à
l'inlluence de laquelle aucun talent ne peut
résister, elle sait aussi que le meilleur titre
de cette institution à l'admiration est son an-
cienneté, qui ne distribue pas le talent à qui
en manque; elle gêne trop souvent l'indivi-
dualité timide.

L'histoire de ces dernières années et les
expositions des prix de Rome ont mis en lu-
mière que, même en dehors du style académi-
que, les pensionnaires de la Villa n'arrivaient
point à exprimer de personnalité bien défi-

nie. C'est chose entendue. Les esprits cha-
grins qui se sont fâchés de l'éloquence offi-
cielle et des éloges de commande dont le
bruit est venu jusqu'à Paris, ont bien eu tort :
on entend encore le panégyrique de la Villa,
mais chacun sait ce qu'il faut penser de ce
délicieux séjour.

NOUVELLES

Lundi dernier, 20 avril, a eu lieu, au
pavillon de Marsan, sous la présidence de
M. Georges Berger, député, président de l'Union
Centrale des Arts décoratifs, l'inauguration de
l'exposition des Arts musulmans, organisée
par MM. Gaston Migeon, conservateur au musée
du Louvre, Maciet, Metman et Raymond Kœ-
chlin.

Un savant petit catalogue descriptif de cette
exposition a été rédigé par MM. G. Migeon,
Max van Berchem, attaché à l'Institut archéolo-
gique du Caire, et Huart, professeur à l'École
des langues orientales.

Nos lecteurs trouveront, dans le numéro
du 1er mai do la Gazette, un compte rendu
détaillé de cette exposition, par M. Gaston
Migeon.

L'Académie française décerne cette année
le prix Goberl, sa plus haute récompense, à
M. Pierre de Nolhac, conservateur du château
do Versailles, directeur adjoint â l'École des
Hautes études, pour son bel ouvrage d'après
les sources inédites : La Création de Ver-
sailles, dont la Gazette a eu la primeur de plu-
sieurs chapitres.

Nous sommes particulièrement heureux de
cette distinction si méritée, et nous prions
notre éminent collaborateur d'agréer nos plus
cordiales félicitations.

M. Jules Maciet vient de faire don au
musée Carnavalet de plusieurs tableaux du
xvni" siècle et du xix.% parmi lesquels des pas-