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La chronique des arts et de la curiosité — 1903

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Nr. 11 (14 Mars)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19758#0093
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N° 11. — 1903

BUREAUX : 8, RUE FAVART (2e Arr.)

14 Mars.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

paraissant le samedi matin

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XjO ITaim.éro : O fr. 25

PROPOS DU JOUR

i l'aventure artistique qui vient
d'avoir Gènes pour théâtre, n'avait
un van Dyck pour victime, elle
soulèverait inoins encore d'indi-
gnation que d'étonnement méprisant. Le palais
Brignole-Sale contient des toiles qui étaient
dans un état de conservation parfaite. Mais
un restaurateur s'est trouvé qui voulait res-
taurer quand même. Et ainsi fut fait. Dix toiles
ont eu à souffrir de sa manie malfaisante,
perdant la splendeur de leur coloris ancien
et se voilant d'ombre terne. Les beaux por-
traits du marquis Brignole-Sale et de la mar-
quise Adorno, que tous les visiteurs de Gênes
ont admirés, sont aujourd'hui mutilés.

La ville de Gênes, cependant, avait vu ces
méfaits sans frémir. La municipalité avance,
pour son excuse, qu'elle s'est aperçue trop
tard du malheur accompli. Et, s'en étant aper-
çue, elle a préféré se taire par intérêt. Elle
risquait, en effet, de perdre la galerie tout
entière en se plaignant. La marquise Gal-
liera, en léguant à la ville de Gênes ses ri-
chesses artistiques, a stipulé qu'elles revien-
draient à la ville de Paris si la galerie de
Gênes était mal administrée. En apprenant
les actes de vandalisme commis à la galerie
Brignole-Sale, Paris a réclamé. L'inqualifia-
ble restauration des van Dyck n'était-elle
pas la preuve que Gênes n'était plus digne
de ses collections?

La municipalité de Gênes, émue, a perdu
toute mesure. Non seulement la restauration
incriminée lui a paru innocente, mais elle
a été jusqu'à proclamer que par elle les toiles
avaient été embellies ! Il n'est point d'exagé-

ration méridionale qui explique tant de désin-
volture. Si Gênes veut garder ses richesses,
qu'elle ait à cœur de Men veiller sur elles et
qu'elle n'essaie point de faire oublier la bar-
barie d'un restaurateur qu'elle aurait dû sur-
veiller, par une assurance qui ne s'exerce
qu'aux dépens même des œuvres d'art.

NOUVELLES

**# M. Gaston Migeon, conservateur des
objets d'art du Moyen âge et de la Renaissance
au musée du Louvre, vient d'avoir l'heureuse
idée d'installer dans une des salles de la
Colonnade (salle des faïences italiennes) une
vitrine où sont et seront exposées à l'avenir les
acquisitions récentes de ce département, avant
qu'elles aillent s'intercaler dans leurs séries.
On y voit, dès maintenant, une base de chan-
delier en bronze, représentant un homme che-
vauchant un dragon, très curieuse fonte d'école
lomane (douzième siècle); — une exquise
Vierge en bronze doré, d'art franco-flamand
(commencement du seizième siècle) ; — le Bo-
dhisatva Mirokou, incarnation bouddhique de la
Charité, bronze japonais du huitième siècle,
provenant de la vente Hayashi ; — un vase de
pharmacie, faïence hispano-moresque du quin-
zième siècle ; — un crapaud, bronze italien du
seizième siècle, de M. Jules Maciet.

*** Les fêtes organisées pour célébrer le
jubilé de M. Léopold Delisle ont eu leur épi-
logue dimanche dernier, après midi, dans les
salles de la bibliothèque de l'Institut. On a
remis à l'administrateur général de la Biblio-
thèque Nationale le premier exemplaire de la
bibliographie complète de ses œuvres, rédigée
par M. Paul Lacombe sur l'initiative du con-
grès des bibliothécaires réuni à Paris en 1900,
catalogue >qui ne comprend pas moins de 1.889
numéros.
 
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