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La chronique des arts et de la curiosité — 1903

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Nr. 18 (2 Mai)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19758#0153
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N- 18. - 1903 BUREAUX : 8, RUE FAVART (2° Àrr.) 2 Mai

la

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

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Le Huméro : O fi-. 2 5

PROPOS DU JOUR

j*,^Lj^TL nous est arrivé déjà de parler du
Xn^IÇVJ/^ Conseil des Musées. Toutes les
l«nÉI§5k' fois qu'une faute est commise, au
^Ja^yÇ^ Louvre ou ailleurs, on est assuré
de retrouver sans peine son influence. Achat
malencontreux, refus d'acheter plus malen-
contreux encore, oubli d'acquérir une œuvre
importante, dédain surprenant d'una libéra-
lité, que sait-on encore? éfcroitesse, ignorance
ou légèreté, toutes les erreurs sont familières
à ce fameux Conseil. Les événements qui se
succèdent à l'heure présente sont faits à sou-
hait pour nous remettre en mémoire qu'il
existe. En vérité, on no parle pas assez de
lui.

On se plaît à proclamer la responsabilité
des conservateurs; mais, en fait, elle est sin-
gulièrement affaiblie par le Conseil des Mu-
sées. C'est lui qui, sous l'apparence d'un rôle
strictement consultatif, prend les décisions ;
c'est lui qui, sans cesse, limite, retarde ou
paralyse l'initiative du conservateur; c'est
lui, enfin, qui couvre de sa prétendue autorité
supérieure les actes de l'administration.
Fondé jadis, au lendemain du legs Caillebotte,
sous prétexte de servir de guide, il est devenu
une sorte do tyran occulte et capricieux. Des
avis éclairés pouvaient être, sans nul doute,
d'un grand prix pour le conservateur, mais,
devant la réunion de tuteurs qu'on lui impose,
sa liberté a péri tout entière.

Les musées souffrent de n'avoir point de
chefs libres et responsables portant le poids
de leurs initiatives, fiers do la réussite de
leurs efforts, humiliés de leurs échecs. Ils
sont à la merci d'une assemblée délibérante,

anonyme et irresponsable, et où les fantaisies
d'une majorité plus compacte qu'éclairée font
la loi. A telles enseignes que cette destinée
singulière est dévolue au Conseil : entraver
les achats utiles, sans empêcher les acqui-
sitions blâmables. Si cette institution pou-
vait s'évanouir en même temps que la tiare
disparaîtra des vitrines, le Louvre n'aurait
point payé trop cher les fausses richesses
de Saïtapharnès.

La Tiare de Saïtapharnès

L'enquête de M. Clermont-Ganneau sur la
tiare de Saïtapharnès, après avoir conclu
d'abord, comme nous l'avons dit, à l'inauthen-
ticité de l'œuvre, se continue, on ce qui
concerne la question de paternité, delà façon
la plus rigoureuse, et aussi la plus secrète.
Cependant, nous sommes en mesure de four-
nir dès maintenant à nos lecteurs les rensei-
gnements suivants sur l'auteur de la tiare et
la façon dont elle a été exécutée.

C'est bien le ciseleur russe Rouchomowski
qui serait cet auteur. Mis en présence de la
tiare, il a eu d'abord quelque peine à la recon-
naître : quand elle sortit de ses mains, elle était
absolument intacte, ainsi que le prouve une
photographie qu'il a présentée à M. Clermont-
Ganneau ; mais, par la suite, pour lui donner
une apparence d'ancienneté, la tiare fut
cabossée extérieurement et intérieurement au
moyen de deux instruments divers, et bosse-
lée de quatre-vingt coups qu'on eut bien soin
de no faire porter que sur les fonds, l'orne-
mentation ou les accessoires et jamais sur
les figures (ainsi qu'il arrive pour les faux
Tanagra, où jamais les visages ni les mains
no sont endommagés) ; puis la tiare fut en-
duite d'une couleur rougeâtre qui changea le
ton primitif do l'or.
 
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