DOI Heft:
Nr. 13 (28 Mars)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19758#0113
N- 1S. - 1903 BUREAUX : 8, RUE FAVART (2° Arr.) 28 Mars
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnis à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement la Chronique des Arts et de la Curiosité
Prix de l'abonnement pour un an
Étranger (Etats faisant partie de
l'Union postale)......... 15 fr
Paris, Seine et Seine-et-Oise. ... 10 fr.
Départements........... 12 fr.
Le OSTum-éro : O fr. 25
PROPOS DU JOUR
a mené grand bruit depuis huit
jours autour de la tiare de Saïta-
pharnès acquise il y a quelques
années par le musée du Louvre,
et fameuse, dès le premier jour, par les
doutes émis sur son authenticité et par les
discussions qui s'ensuivirent. Soudainement,
ces opinions diverses viennent de se mani-
fester, plus vives que naguère : d'éminents
archéologues regardent la tiare comme vraie ;
d'autres archéologues, non moins éminents,
s'emploient à en démontrer la fausseté.
En présence de ce conflit, la Direction du
Louvre a pris le seul parti qui fût logique et
raisonnable : elle a retiré de sa vitrine l'œuvre
contestée, pour la soumettre à une enquête
dont la direction a été confiée par le ministre
à M. Clermont-Ganneau, membre de l'Institut,
professeur au Collège de France.
Il faut louer la Conservation des Antiques
de cette décision; on l'eût louée davantage
encore do l'avoir prise plus tôt. C'est une
mauvaise politique que colle de l'atermoie-
ment et du silence : elle justifie tous les soup-
çons et ne fait que reculer l'échéance d'une
dette de plus en plus lourde. Se tromper n'a,
par soi-même, rien de blâmable : c'est une
chose toute humaine, dit le proverbe; mais
il est pervers -- et, ajouterons-nous, plus que
pervers : inintelligent — de persévérer dans
son erreur. La Direction du Louvre l'a com-
pris. Il faut qu'elle ait jusqu'au bout ce cou-
rage et cette intelligence; il faut que l'enquête
qu'elle vient de provoquer soif poursuivie ri-
goureusement et à fond, quels qu'en puissent
être les résultats; le Louvre le doit au public
et à sa propre réputation. Il en sortira plus
honoré si l'œuvre est reconnuè authentique ;
il s'honorera encore en reconnaissant loyale-
ment son erreur, s'il y a lieu, sans vaine
préoccupation d'amour-propre, sans autre
souci que celui de la vérité, Elle seule im-
porte en tout ceci; elle seule demeure.
P.-S. — Aux dernières nouvelles, un orfèvre
russe, qui se prétend l'auteur de la tiare,
offre de venir à Paris faire la démonstration
de ses dires. Pourquoi ne lui en fournirait-on
pas les moyens, comme il le demande? Si l'in-
suffisance des crédits du musée ne permet pas
celte dépense, quelle belle occasion pour la
Société des Amis du Louvre d'intervenir 1
—1—^o ^u.*^*cr^. i/ o--—►-
NOUVELLES
Réunie cette semaine au Palais*Boiirbon,
la Commission de l'Enseignement a approuvé
les conclusions du rapport ds M. Simyan au-
torisant M. le ministre de l'Instruction publi-
que à faire dans la Légion d'honneur une
promotion comprenant 4 croix de grand-officier,
10 de commandeur, 30 d'officier et 40 de cheva-
lier à l'occasion du centenaire de l'installation
de l'Académie de France à Rome à la Villa
Médicis et de l'inauguration du musée de
Delphes.
Le musée du Louvre vient d'acquérir
l'esquisse du plafond de la salle Duchâtel, par
Meynier : Rome donnanl à la terre le code
de Juslinien.
Le jury de peinture au Salon de la So-
ciété des Artistes français est ainsi définitive-
ment composé :
M. Tony Robert-Fleury, président.
Membres : MM. Saintpierre, Vayson, Dame-
ron, A. Maignan, Gagliardini, Aimé Morot, De-
mont, Pelez, de Ricbemont, Renard, Henri
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Le OSTum-éro : O fr. 25
PROPOS DU JOUR
a mené grand bruit depuis huit
jours autour de la tiare de Saïta-
pharnès acquise il y a quelques
années par le musée du Louvre,
et fameuse, dès le premier jour, par les
doutes émis sur son authenticité et par les
discussions qui s'ensuivirent. Soudainement,
ces opinions diverses viennent de se mani-
fester, plus vives que naguère : d'éminents
archéologues regardent la tiare comme vraie ;
d'autres archéologues, non moins éminents,
s'emploient à en démontrer la fausseté.
En présence de ce conflit, la Direction du
Louvre a pris le seul parti qui fût logique et
raisonnable : elle a retiré de sa vitrine l'œuvre
contestée, pour la soumettre à une enquête
dont la direction a été confiée par le ministre
à M. Clermont-Ganneau, membre de l'Institut,
professeur au Collège de France.
Il faut louer la Conservation des Antiques
de cette décision; on l'eût louée davantage
encore do l'avoir prise plus tôt. C'est une
mauvaise politique que colle de l'atermoie-
ment et du silence : elle justifie tous les soup-
çons et ne fait que reculer l'échéance d'une
dette de plus en plus lourde. Se tromper n'a,
par soi-même, rien de blâmable : c'est une
chose toute humaine, dit le proverbe; mais
il est pervers -- et, ajouterons-nous, plus que
pervers : inintelligent — de persévérer dans
son erreur. La Direction du Louvre l'a com-
pris. Il faut qu'elle ait jusqu'au bout ce cou-
rage et cette intelligence; il faut que l'enquête
qu'elle vient de provoquer soif poursuivie ri-
goureusement et à fond, quels qu'en puissent
être les résultats; le Louvre le doit au public
et à sa propre réputation. Il en sortira plus
honoré si l'œuvre est reconnuè authentique ;
il s'honorera encore en reconnaissant loyale-
ment son erreur, s'il y a lieu, sans vaine
préoccupation d'amour-propre, sans autre
souci que celui de la vérité, Elle seule im-
porte en tout ceci; elle seule demeure.
P.-S. — Aux dernières nouvelles, un orfèvre
russe, qui se prétend l'auteur de la tiare,
offre de venir à Paris faire la démonstration
de ses dires. Pourquoi ne lui en fournirait-on
pas les moyens, comme il le demande? Si l'in-
suffisance des crédits du musée ne permet pas
celte dépense, quelle belle occasion pour la
Société des Amis du Louvre d'intervenir 1
—1—^o ^u.*^*cr^. i/ o--—►-
NOUVELLES
Réunie cette semaine au Palais*Boiirbon,
la Commission de l'Enseignement a approuvé
les conclusions du rapport ds M. Simyan au-
torisant M. le ministre de l'Instruction publi-
que à faire dans la Légion d'honneur une
promotion comprenant 4 croix de grand-officier,
10 de commandeur, 30 d'officier et 40 de cheva-
lier à l'occasion du centenaire de l'installation
de l'Académie de France à Rome à la Villa
Médicis et de l'inauguration du musée de
Delphes.
Le musée du Louvre vient d'acquérir
l'esquisse du plafond de la salle Duchâtel, par
Meynier : Rome donnanl à la terre le code
de Juslinien.
Le jury de peinture au Salon de la So-
ciété des Artistes français est ainsi définitive-
ment composé :
M. Tony Robert-Fleury, président.
Membres : MM. Saintpierre, Vayson, Dame-
ron, A. Maignan, Gagliardini, Aimé Morot, De-
mont, Pelez, de Ricbemont, Renard, Henri