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La chronique des arts et de la curiosité — 1903

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Nr. 8 (21 Février)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19758#0069
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N° 8. — 1908

BUREAUX : 8, RUE FAVARÏ (20 Arr.)

21 :Fcvi'i'e'L',

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE SAMEDI MATIN

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l'Union postale)......... 15 fr

Le ISTtiméro : O fr.

PROPOS DU JOUR

r t*» a Chronique a raconté la semaine
dernière, par la plume de M. Au-
guste Marguiliier, l'incroyable
aventure qui s'est passée à la Pi-
nacothèque de Munich. L'histoire de tous les
Pays d'Europe, à toutes les époques, men-
tionne assurément bien des actes do vanda-
lisme, dus à la négligence ou à l'ignorance de
ceux-là mêmes à qui est échue la garde des
richesses d'art. Mais elle n'en connaissait
pas encore un seul qui réunit à la fois tant
d'inconscience à une si malfaisante ingénio-
sité. On ne s'est pas contenté de restaurer le
célèbre triptyque de Diirer, l'Autel Paum-
Qartner; on a prétondu le refaire selon des
documents authentiques et, sous prétexte de
vérité, on a modifié totalement son aspe;t.

Le môme principe absurde a guidé le môme
Professionnel d 1 « tripatouillage » dans la
Récente restauration des panneaux de J. van
^choorl, du Musée municipal d'Utrecht, re-
présentant des pèlerins de Terre Sainte : ici,
Plusieurs tètes ont même été complètement
refaites, « dans le style », et ce style, nous
dit un correspondant, « est vraiment prodi-
gieux de niaiserie ».

Ces deux histoires semblent faites à souhait
pour la honte définitive des conservateurs que
travaille la manie de la restauration. Jusqu'à
présent, ceux d'entre eux qui étaient assez
audacieux pour prétendre toucher à des chefs-
d'œuvre et qui se trouvaient assez dépourvus
de goût pour tenter les hasards d'une réfec-
tion moderne et médiocre, s'étaient au moins
donné pour tâche de laisser à l'ouvrage qui
subissait leur sollicitude son caractère pri-
mitif. Les grands esprits qui ont opéré à Mu-

nich et à Utrecht ont été beaucoup plus avant
dans la pratique de la barbarie. Il est à sou-
haiter que leur exemple impérissable serve ait
moins à rappeler que les œuvres d'art — et
non seulement les œuvres picturales, mais
aussi les œuvres plastiques et architecturales
— n'ont besoin que d'être conservées. Il faut
leur laisser ce que le temps leur apporte de
mal inévitable, et aussi, Lien souvent, de
charme inattendu. Si elles ont besoin d'être
protégées, c'est contre leurs protecteurs mal-
adroits et béotiens : le travail lent des heures
leur fait moins de mal que l'imagination des
hommes.

NOUVELLES

Mmt Duplessis, veuve de M. Georges Du-
plessis, membre de l'Académie des Beaux-Arts,
a informé cette Académie que, par son testa-
ment, elle lui lègue, pour être déposée à la
bibliothèque de l'Institut, la bibliothèque d'art
que son mari avait formée. La donatrice, à la-
quelle l'Académie a adressé ses remerciements,
tient à rester, sa vie durant, gardienne de cette
bibliothèque.

D'autre part, Me Tollu, notaire, a envoyé à
l'Académie des Beaux-Arts la copie d'un testa-
ment par lequel M. Roux, de son vivant archi-
tecte à Paris, lègue à l'Académie des Beaux-
Arts une somme de 800.000 fr., à réaliser par la
vente de ses immeubles et objets mobiliers,
pour la fondation de divers prix en faveur des
peintres, sculpteurs, architectes et graveurs.
Ces prix seront décernés à la suite de concours
dont les conditions très compliquées sont for-
mulées par le testateur. L'Académie n'aura à
se prononcer sur cette libéralité que lorsqu'elle
aura reçu le dossier complet du legs.

*** Lors de l'installation au Petit Palais du
musée des Beaux-Arts de la Ville, il avait été
 
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