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La chronique des arts et de la curiosité — 1903

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Nr. 31 (3 Octobre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19758#0269
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N° 31. - 1903

BUREAUX ï 8, RUE FAVART (2e Arr.)

3 Octobre,

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

[•«RAISSANT LE SAMEDI MATIN

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Le nsTum-éro : O fr. 25

PROPOS DU JOUR

-jK^S^Çf factures nationales, qui, depuis
\tW$!r q110'-1?1163 années, ait fait effortpour
^^eH^r se renouveler et puisse déjà s'enor-
gueillir des résultats acquis, c'est assurément
celle de Sèvres. Elle n'a pas su pourtant con-
quérir tous les suffrages et, récemment en-
core, certains l'accusaient d'être incohérente
dans ses tentatives et sans goût dans ses
productions.

L'opinion et les faits eux mêmes répondent.
Il est à peine besoin de rappeler le succès de
la Manufacture à l'Exposition de 1900. Le
jury de Céramique déclarait par acclamation
les produits de Sèvres au-dessus de ceux de
Berlin, de Copenhague et de Meissen, et lui
décernait le premier grand prix, en regret-
tant de ne pouvoir faire mieux. Depuis ce
temps, les amateurs ont recherché avec une
assiduité constante les ouvrages venus de
Sèvres; les musées les ont accueillis; l'indus-
trie étrangère, en Allemagne comme en Italie,
les a imités.

A défaut de ces témoignages, il suffit de
considérer quel a été le travail de Sèvres,
pour s'assurer qu'il n'a pas été vain : les
formes ont été renouvelées ; les procédés de
décoration traditionnels et surannés ont été
abandonnés; la série des couvertes colorées de
grand feu a été étendue; de nouvelles cou-
leurs de porcelaine dure ont été créées; la
pâte tendre a été reconstituée ; le biscuit, non
content de reproduire les modèles ouvrés au
xvme siècle, a fait revivre aussi les œuvres
de nos sculpteurs, et a répanda ainsi les pro*

duct:ons récentes de l'art français. Est-ce à
dire que la manufacture de Sèvres, en exécu-
tant ce vaste programme, n'ait créé que des
ouvrages destinés à plaire à tous? Elle n'y
prétendait pas, sans doute. Mais puisque,
d'aventure, une institution d'Etat a secoué sa
torpeur, oublié sa routine et inauguré une
véritable renaissance, c'en est assez pour
qu'on ne lui refuse pas la justice et les en-
couragements dûs à un aussi rare destin.

Chronique du vandalisme. — Le Conseil
municipal d'Arles a, paraît-il, décidé la démo-
lition do la porte de la Cavalerie, datant du
xvi« siècle, qui forme à la ville une entrée si
pittoresque. Nous voulons croire la nouvelle
erronée ; une cité comme Arles, dont tout
l'attrait réside dans les vestiges de son passé,
ne peut se dépouiller do gaieté de cœur d'une
des parures qui lui valent l'admiration de
ses visiteurs. Et nous comptons que la Com-
mission des Monuments historiques saura
intervenir à temps pour s'y opposer, s'il en
est besoin.

A Rouen, un autre genre de vandalisme se
prépare : on se propose de « dégager » la mai-
son de la rue Saint-Romain qu'on eut tant
de peine naguère à sauver : c'est-à-dire qu'on
veut lui enlever une partie de son caractère
en la privant de l'entourage qui forme son
accessoire naturel et nécessaire. Nous espé-
rons bien que la Société des Amis des Monu-
ments rouennais, à qui est duo la conservat-
ion de cette maison, saura jusqu'au bout en
défendre la beauté.
 
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