La chronique des arts et de la curiosité (1903)

K- 32. — 1903

BUREAUX : 8, RUE FAVART (2* Arr.)

IV Octobre.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ART'S

PARAISSANT LE SAMEDI AI A T ï N

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PROPOS DU JOUR

n remet en question, à la faveur
d'événements récents et de possi-
bilités prochaines, l'existence de
SvxX££i&l la direction des Beaux-Arts et sa
transformation en sous-secrétariat. L'Admi-
nistration des Beaux-Arts fait, en outre, tous
les ans, lors de la discussion du budget, le
sujet de quelques observations, qui trop sou-
vent — qu'on pense au Louvre ! — demeurent
platoniques. Peut-être les débats de cette
année, qu'on nous promet cependant si rapi-
des, nous réservent-ils des surprises? Il n'est
pas besoin de les attendre pour déclarer par
avance que la transformation en sous-secré-
tariat de la direction des Beaux-Arts serait
une déplorable mesure.

Les Beaux-Arts sont un des rares domai-
nes que la politique n'ait pas envahi tout
entier. Ce serait faire preuve, assurément,
d'un optimisme complaisant et peu avisé que
de les croire encore tout à fait intacts. Le
précédent ministère avait risqué sur ce point
des innovations avec lesquelles son succes-
seur n'a eu garde de rompre, et s'il en fallait
rappeler une preuve, on la trouverait dans
l'inoubliable histoire du musée de Cluny.
Mais ces infractions graves ne semblent pas
entrées définitivement dans les mœurs ; elles
sont encore des causes de scandale ; on ad-
met que le mérite a plus d'importance que
les jeux de la politique, et que l'Administra-
tion des Beaux-Arts ne doit pas tomber entre
les mains d'une coterie. De si beaux prin-
cipes méritent d'être sauvegardés, et si quel-
que réforme est souhaitable, c'est celle-là
seulement qui saura repousser définitivement

les tentatives menaçantes des influences po*
litiques.

Faut-il ajouter que la transformation de la
direction en sous-secrétariat serait loin d'offrir
les garanties nécessaires? Quand bien même
on parerait ce sous-secrétaire, encore imagi1
naire, de toutes ies vertus, il lui sera bien
malaisé de lutter contre la force des choses
et de tenir son département à l'abri d'in-
fluences qui régissent presque tous les autres.
Il y aurait lieu aussi d'avancer humblement
que, même parmi les membres de la majo-
rité, il n'est point assuré qu'on rencontre les
compétences nécessaires. Mais il est advenu
que dans le problème de la direction des
Beaux-Arts, les qualités de compétence qu'on
pourrait croire essentielles n'ont pas joué le
premier rôle. On en est arrivé à redouter
pour les Beaux-Arts un administrateur qui
manque à la fois de goût, d impartialité, de
désintéressement et qui fasse intervenir des
considérations de chapelles. Ce n'est pas
manquer au Parlement que de souhaiter
avant tout à l'administrateur des Beaux-Arts
une origine extra-parlementaire.

NOUVELLES

**# Depuis le 1™ octobre, les musées natio*
naux du Louvre et du Luxembourg ne sont
plus ouverts que de dix heures du matin à
quatre heures du soir. Il en est de même des
musées de Versailles et de Saint-Germain-en^
Laye.

*** Ont été inaugurés pendant la dernière
quinzaine :

Le dimanche 11 octobre, à Glermont-Ferrand,
un monument à Vercingétorix, œuvre du sculp-
teur Bartholdi ;