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La chronique des arts et de la curiosité — 1903

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Nr. 22 (30 Mai)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19758#0189
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N° 22. —

1903

BUREAUX : 8, RUE FAVART (2° Àrr.)

.30 Mai,

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ
supplément a la gazette des beaux-arts

V * HAI SSA.NT LE SAJirùI MATIN

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Avis à MM. les Abonnés

A partir d'aujourd'hui, la C'HKOXIQUE ne
paraîtra plus que tous les quinze jours,
suivant l'usage adopté pendant la saison
d'été.

I^e prochain numéro portera la date du
lit juin.

PROPOS DU JOUR

vOVÎ\f<3y^OLS ceux 1ui s'intéressent aux des-
jjSjjjLjo tinées du musée de Cluny avaient
j^jMjtëiv) été fort émus, il y a déjà plus
iSsi^iSli d'un an, par la nouvelle subite-
ment répandue de la retraite de son direc-
teur. On assurait que l'Administration, sans
égard pour un vénérable savant, projetait de
renoncer prématurément à ses services pour
demander ceux d'un poète à qui elle voulait
du bien. A peine connu, ce bruit étrange sou-
leva de telles protestations que le ministre
effarouché laissa le soin de dénouer la ques-
tion à son successeur. Aujourd'hui les solli-
citations et les intrigues recommencent. Il
serait étrange que le ministre d'aujourd'hui
donnât son assentiment à une nomination
inadmissible et que son prédécesseur même
n'avait pas osé sanctionner.

La question depuis un an n'a point changé.
Sans parler du procédé dont on prétend user
à l'égard du conservateur do Cluny, la pré-
tention de confier le sort de nos collections à
un poète, amateur d'objets d'art, demeure in-
tolérable. Qu'on honore les poètes, qu'on leur
crée des loisirs, qu'on leur facilite les rêve-
ries et les paresses douces à l'inspiration,

rien de mieux. Mais, à la vérité, c'est en
prendre à son aise que de jouer les Mécène
aux dépens de nos collections publiques, et ce
serait acheter chèrement la poésie que de la
p.ayer au prix du désordre et de l'incurie dans
nos musées. La direction de Cluny réclame
un homme d'études; parmi les précieux ou-
vrages qu'il renferme, il reste à accomplir un
travail de classement complexe et délicat,
pour lequel il est besoin de lumières spé-
ciales.

Il serait affligeant que l'Administration
prit plaisir à méconnaître elle-même le carac-
tère professionnel de fonctions qu'elle doit
être la première à sauvegarder et à tenir à
l'écart des jeux de la politique. La conserva-
tion des musées exige des hommes mûris dans
un long commerce avec les œuvres d'art, fa-
miliarisés avec elles par une intimité an-
cienne et sincère, dévoués à elle avec science,
et compétents avec amour. Ainsi furent les
Du Sommcrard et les Darcel. Si les adminis-
trations et les ministères, oublieux de leur
devoir, se montrent complaisants aux fa-
veurs, si loi poètes, infidèles au rôle tradi-
tionnel qui faisait d'eux les gardiens de la
justice et les juges des gouvernements, se
plaisent aux attitudes inclinées, c'est à tous
les amis désintéressés de l'art de protester
avec force et de rappeler à propos la seule
règle qui soit convenable aux nominations
dans les musées : « le vrai homme à la vraie
place ».

Nous avons à déplorer un nouvel acte de
barbarie : l'église Saint-Evremond de Creil,
charmant spécimen de l'architecture de tran-
sition, probablement de la fin du xnc siècle,
depuis longtemps désaffectée et déclassée,
vient d'être abattue par une municipalité
ignorante comme il en existe trop, avec la
 
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