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La chronique des arts et de la curiosité — 1907

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Nr. 8 (23 Février)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19764#0072
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LA CHRONIQUE DES ARTS

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sion 143-5, quelques petits métiers et les foulons
provoquèrent une émeute, dirigée contre le bailli
et la loi. Les deux premiers échevins, Josse Yyt
et Simon Bette (1), avertis du complot, prévinrent
les intentions des rebelles, occupèrent d’avance
avec les « bonnes gens » et les partisans de l’ordre
le Marché du Vendredi et déployèrent les bannières
du Comte et de la Ville. A la vue des précautions
de l’autorité prévenue, les chefs du complot pri-
rent la fuite avec leurs hommes et se dispersèrent
dans les quartiers excentriques. Sept foulons, qui
avaient dirigé l’émeute, furent arrêtés et décapités
sur le pont de l’Exécution, en face du château des
Comtes.

Le 15 juillet 1485, Josse Vyt vendit la maison
De Aextre à Wulfaert, seigneur de Coyghem et de
Grammene, qui, depuis quelque temps, avait pris
à bail cette maison de son propriétaire (2). C’est le
dernier acte du patricien gantois qui nous soit
connu. Il mourut sans postérité vers 1439 (8) ; sa
veuve, Elisabeth Borluut, lui survécut fort peu et
mourut le 5 mai 1443 (4).

Vyt et sa femme avaient fait orner la dixième
chapelle de l’église Saint-Bavon, dans laquelle se
trouve exposé le triptyque, d’une verrière où figu-
raient leurs écussons et leurs sigles entrelacés (5).
La chapelle fut longtemps désignée sous le nom du
généreux mécène (è). Il semble qu’il ait eu l’inten-
tion de se faire enterrer dams la chapelle de la
crypte située immédiatement au-dessous de celle
portant son nom dans legliso haute, et qui fut
appelée depuis chapelle de Sainte-Agnès, d’après
la Chambre de Rhétorique de ce nom qui en reçut
la possession en 1469 (7).

Pourtant, d’après un épitaphier gantois composé
en 1555 par Josse Borluut, seigneur de Schoonberge,
Élisabeth Borluut, femme de Josse Vyt, fut enter-
rée à l’église Saint-Etienne-des-Augustins (8), et il
est probable que son mari y reçut également la
sépulture.

Le riche héritage de l’ancien receveur du pays de
Waas fut pariagé entre les Borluut et les Triest.
Son neveu Nicolas Triest, qui fut haut-bailli de
Gand de 145'-» à 1467 (9), hérita de son hôtel de la
rue du Gouvernement, et y reçut Louis XI, alors
dauphin, lors de sa visite à la ville de Gand le
5 novembre 1459 (10).

(1) J. de Meyere, Annales Flandriæ (Anvers,
1561 f°, 280 r°),/Taprès un manuscrit perdu du Me-
morieboek.

(2) F. van den Bemden, Registres manuscrits,
t. VI, f. 22.

(3) Ibid., t. VI, f. 23. Cette date est établie par
l’acte d’accord d’Elisabeth Borluut avec ses neveux
les Triest.

(4) Fr. de Potter, Second Cartulcûre de Gancl,

p. 391.

(5) Ibid., p. 378; Registre LL (aux archives de
la ville de Gand), f. 87, cité par F. De Putter,
Gent, t. V, p. 471, note.

(6) Ibid., p. 430, n. 1, à l’année 1479: « de cap-
pelle van Joos Vyt ».

(7) Ibid., p. 470, n. 1.

(8) Fr. De Potter, Second Gartulaire, p. 391.

(9) V. Fris, Les Baillis de Gand, dans Bulletins
de la Société d'Histoire cle Gancl, t. XIV (1906).

(10) Dagboek van Gent van 1147 tôt 1470 (éd.
V. Fris), t. II, p. 187.

L’opulence dams laquelle vécut le grand financier
gantois sous le règne du duc Philippe le Bon nous
permet do supposer que le talent des doux van
Eyck aura trouvé en Josse Vyt un généreux
mécène.

V. Fris.

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REVUE DES REVUES

! Revue des Deux-Mondes (1er février). —
Dans une étude sur les conditions de la richesse
depuis sept cents ans, M. le vicomte Georges
cTAvenel expose quelle fut la situation matérielle
des artistes, peintres et sculpteurs, du Moyen âge
à nos jours. Bien qu’on ne doive consulter ce
travail qu’avec précaution à cause de quelques
inexactitudes qu’il contient (par exemple, ce n’est
pas un Martyre de saint Barthélemy que Durer
peignit pour la confrérie des marchands allemands
cle Venise, mais une Fêle du Rosaire destinée à
leur église de Saint-Bartf|lemy ; ailleurs, le
peintre Gérard Ilorehout est appelé « Gérard Hu-
rembour »), on y trouvera d’intéressants détails sur
les honoraires des artistes et les prix payés à tel
ou tel maître pour certaines œuvres célèbres.

= Journal des Débats (15 et 22 février). —- A
propos du centenaire de Fragonard, M. André
ITallays évoque la vie du peintré à Gi’asse, pendant
l’hiver de 1790-1791, chez son cousin Maubert où il
peignit les cinq beaux panneaux décoratifs, d’abord
destinés au château de Mme Dubarry à Louve-
ciennes, et aujourd’hui propriété cle M. Pierpont-
Morgan, puis énumère et étudie les principales
œuvres du maître en ce moment exposées à Nice.

|| Le Journal des Arts (16 février). — Dans
un article très documenté intitulé : Un peu d'es-
thétique édilitaire, M. Paul Marmotta n critique à
juste titre la hauteur démesurée donnée en maints
endroits à des maisons nouvelles clans Paris, non
seulement au détriment de la beauté et de l’hygiène
de la ville, mais encore au mépris, bien souvent,
des règlements, comme cela s’est produit, entre
autres, place des Victoires et rue cle Rivoli, place
des Pyramides. M. P. Marmottan demande à la
préfecture de la Seine l’acloption d’une révision
des hauteurs des façades d’immeubles dans Paris
et leur abaissement maximum à 17m55, ainsi que
la révision des règlements relatifs à la largeur des
rues.

O Kunstchronik (25 janvier). — Notre collabo-
rateur M. Emil Jacobsen apporte cle nouvelles
contributions à l’histoire de Léonard. Se basant
sur un dessin du maître dans la collection Malcolm
au British Muséum, offrant un portrait idéal du
condottiere Bartolommeo Colleoni et d’autres têtes
semblables de Léonard aux Offices de Florence;
remarquant, d’autre part, la ressemblance du
Colleoni cle Verrocchio avec ces figures, il pense
qu’on en peut conclure très vraisemblablement que
le jeune Léonard dut collaborer avec son maître à
la statue de Venise.

M. Jacobsen rapproche, en outre, cle la Résur-
 
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