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Clément, François [Editor]
L' Art De Vérifier Les Dates Des Faits Historiques, Des Chartes, Des Chroniques, Et Autres Anciens Monumens, Depuis La Naissance De Notre-Seigneur: Par le moyen d'une Table Chronologique, o l'on trouve les Olympiades, les années de J.C., de l'Ere Julienne ou de Jules César, des Eres d'Alexandrie & de Constantinople, de l'Ere des Séleucides, de l'Ere Césaréenne d'Antioche, de l'Ere d'Espagne, ... ; Avec Deux Calendriers perpétuels, ... (Band 3) — Paris, 1787 [Cicognara, 2479-III-1-2]

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https://doi.org/10.11588/diglit.29076#0789

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DES COMTES ET DES PRINCES D E CAPOUE. 77î

tête d’une arinée, le preinier entra dans laCampanie ,
et vint asseoirson camp surle Mont Gaurus , aujour-
d’iiui nomnjé Monte-Barbaro, près du Lac Lucrin ;
le second passa dans le Samnium, et alia camper à
Saticola près ciu Voiturne. Les Samnites furieux de
voir les Romains faisant , contre leurs intérêts et
au mépris de l’ancienne ailiance conclue avec eux,
cause commune avec les Capouans , rassemblerent
toutes leurs forces pourfaire face au Consul Valérius.
Les deux armées étant en présence , en vinrent, après
différentes escarmouches , à une grande batailie où
l’on combattit de part et d’autre avec le plus grand
| acharnement. Le jour alloit disparoître lorsque les
Samnites, èpuisés de lassitude, commencerent à
prendre la fuite , iaissant sur le champ de batailie
le plus grand nombre des leurs. Plusieurs des fuyards
| furent atteints par les vainqueurs , et les autres, ne
j voyant plus de sûreté pour eux dans la Campanie,

I abandonnerent les logemens qu’ils y avoient aux
Romains qui s’en emparerent. Cornelius, l’autreCon-
sul n’eut pas un moindre succès contre l’autre corps
d’armée que les Samnites lui opposerent avec 1 a
même valeur. Le bruit de cette double victoire vola
bien au-delà de i’Italie, etmérita aux deux Consuls
! ies Iionneurs du triomphe qu’ils obtinrent l’anqii
de la fondation de Ilome. (T. Liv., Decad. 1, L. 7,
c. 23. )

Ces revers n’abattirent pas néanmoins le courage
des Samnites au point de faire cesser leurs hosti-
lités contre lesCapouans. Lescourses fréquentesqu’ils
continuerent de faire sur leur territoire obligerent
ceux-ci d’envoyer à Rome une députation pour sol-
liciter de nouveaux secours. On ieur envoya , coinrne
ils le desiroient, une garnison pour hiverner chez
eux ; mais ce fut à leur détriment. Les soldats ro-
mains voyant la ville de Capoue incomparablement
plus belle et plus spacieuse que Rome , penserent à
s’en rendre les maîtres après en avoir chassé les pro-
priétaires. Pourquoi, disoient-ils, laisserons-nous jouir
de la plus belle viile et du territoire le plus fer-
tile de l’Italie des hommes qui ne savent défendre
ni leurs personnes ni leurs possessions? Iiesterons-
nous sans récompense, après avoir répandu tant de
sang pour chasser les Samnites qui s’obstinoient
à les subjuguer ? Est-il raisonnable que ces gens, qui
se sontdonnés à nous , jouissent de toutes les commo-
dités de la vie , tandis qu’on nous force d’hiverner
tous les ans dans des terres incultes et mal-saines aux
environs de Ilome? Ces murmures et autres sembla-
bles, avant qu’ils fussent rendus publics , étant par-
venus aux oreilles du Consul C. Martius Rutilius,
il laissa son collegue Q. Servilius , à llome et se
renditen diligence à Capoue, où , d’après une infor-
mation faite , il reconnut que la discipline mili-
taire étoit entièrement corrompue dans la garnison ;
; mais pour ne pas effaroucher les conjurés , il les
leura de l’espérance de revenir l’année suivante dans
les mêmes quartiers d’hiver. Les ayant calmés par
là, il les fit entrer en campagne dès que la belle
saison fut ouverte ; et alors i.1 exécuta le dessein qu’il
avoit formé de purger rarinée de ces hommes tur-
bulens, en congédiant les uns sous différens prétextes,
chargeant les autresde divers emplois militaires pour
des pays éloignés , et les dupant tous par l’espoir
d’un meilleur sort.

Les Capouans persèvérerentlong-tems dans l’associa-
tionqu’ils avoient contractéeavecRome. L’an 433 de
lafondationde cetteville, après l’ignominieuse défaite
que les Samnites firent essuyer à son armée auxFour-
ches Caudines, ils ouvrirent chez euxune retraite aux
yaincus et n’omirentaucunsoinpour les consoler dans
leur malheur. Maisl’an538deRome, l’arrivée d’Anni-
bal en Gampanie après avoir vaincu les Romains à
la bataille de Cannes , changea les dispositions des
Capouans àleur égard : ce Général étant venuétablir

ses quartiers d’hiver à Capoue et dans sonterritoire, 1
y trouva les esprits préparés à subir la loi qu’il vou- I
droit leur imposer. Les Romains ne leur pardonnerent 1
pas cette défection. Ceux-ci, l’an 540 deîlome, épou-
vantés des grands préparatifs de guerre que les Romains
faisoient conlre eux , députerent vers Annibal qui
campoit alors dans la Pouille , pour l’engager à se
rapprocher de leur ville menacée d’un siége par les
Romains. Ce Général accélere aussitôt sa marche ,
retourne à Tifate où il avoit auparavant pris des
logemens avec son arinée ; ayantplacé là une garnison
de Numides et d’EspagnoIs, une autre dans Capoue,
il descendit vers le Lac d’Àverne , d’où , sous prétexte
de sacrifier aux Dieux , il se proposoit de déloger la
garnison nombreuse que Fabius, peu de teins au-
paravant, y avoit misè par ordre du Sénat. (T. Liv.
Décad. 3, L. 4 , c. 3. ; Là, vint se joindre à lui,
suivant Siiius italicus ( L. 2 ) , une troupe considé-
rable des plus distingués deCapoue, en la compagnie
desquels il parcourut ces lieux que Ja nature olire à
l’oeii étonné du spectateur, le Lac Lucrin , le Lac
d’Averne , les Collines deliaie, et ces merveilleuses et
prosondes Cavernes par où les Poëtes ont imaginé
une route pour arriver aux eaux du Styx.

Fabius , dès qu’il eut appris qu’Annibal étoit re-
passé d’Arpiclans la Campanie , partit incontinent de
Rome , et, marchant nuit et jour , parvint dans un
court espace de tems à son camp. Le Carthaginois, au
lieu du sacrisice qu’ii avoit annoncé sur ie Lac d’A-
verne, s’occupoit à dévaster le territoire de Cumes
jusqu’au promontoire de Misene ; de là il envoya
proinptement ses troupes contre Pouzole , dans ie
dessein de surprendre cette place : elle étoit garnie
de sixmillehommes , et par son assiette, il étoit diffi- |
cile de la forcer. Après avoir essavé, rnais en vain, de '
corrompre la garnison , il alla faire le dégât dans le j
territoire de Naples. Comme il s’approchoit de Nole, |
la populace , ennernie des Romains, lui ht tumultuai-
remenl une députation pour l’inviter à venir prendre
possession de la ville : mais le Consul Marceilus ,
averti par la Noblesse cle Noie , le prévint ; et dans un
seuljour étant arrivé à Calvi et à Suessula, ilht entrer
de nuit six milie hommes d’infanterie et trois cens
de cavalerie pour la défense du Sénat. Étonné de
cette diligence, Annibai commença à se repentir
de son entreprise ; mais il n’en fut pas quitte pour
avoir manqué son coup : il fallut en venir , près de
Nole à une batailie où le Consul lui fit perdre
plus de deux mille hoinmes et n’en perdit que quaLre
cens des siens.

Fabius, de son côté, ne restoit pas dans l’inaction.
Ayant établi son camp dans la plaine de Casilin, il
projettoit de se rendre maitre de ia place, défenduepar
deux rnille Capouans et septcens Carthaginois , à ia
tête desquels étoit Statius Minius,envoyéparCn. Mag-
aius Atella, Gouverneur de Capoue. Mais tandis
qu’il en formoit le siége, Minius arrnoit le bas peuple
et les esclaves pour donner l’assaut au cainp des Ro-
mains. Fabius instruit de cette manoeuvre, avertit
Marcellus qui étoit à Nole , qu’il avoit besoin d’une
seconde armée pour s’opposer auxefforts desCapouans
tandis qu’il serroit la forteresse de Casilin. Sur cet avis
Marcellus, laissant deux mille hommes à Nole, vient
avec le reste de ses troupes joindre son collegue. Les
Capouans , lorsqu’ils le virent approc’ner, cesserent de
reinuer et resterent spectateurs des attaques que les
deux armées consulaires livrerent au château de Ca-
silin. Les Romains ne trouverent pas les facilités dont
ils s’étoient flattés pour emporter la place. 11s éprou-
verent tant de pertes et reçurent tant de blessures
dans cette entreprise , cjue Fabius jugea qu’il valoit
rnieux l’abandonner, attendu la modicité de l’objet
comparé avec les disficultés etles dangers auxquels il
s’exposoit, etse tourner vers d’autres rnoin's périlleuxet
d’une utilité plus marquée. Marceilus, au contraire,
 
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