insistance impérative, ici non seulement la sculpture isolée
dans un espace clair et un univers sans secrets, mais jus-
qu'aux aspects essentiels de cette même sculpture, là une
expression intermédiaire entre la sculpture et la peinture
dont ses plus ardents efforts ne pourront pas l'arracher,
ailleurs cette pâte aérienne, presque musicale, et selon l'en-
droit fixe ou flottante, qui capte la vie de l'espace parce que
l'espace le veut. Par l'Égypte, par l'Inde, par la peinture et
la musique du Nord européen, par la peinture et la sculp-
ture de la Grèce, de l'Italie — Venise toujours exceptée —
on peut encore aller plus loin. Où la lumière est fixe, où les
formes sont arrêtées, rares, les saisons tranchées, l'atmosphère
claire, une civilisation à tendances statiques se dessine et se
maintient. Où l'espace est brouillé, confus, plein de vapeurs
et de mirages, où la pluie et le brouillard règnent, où des
formes innombrables se pénètrent incessamment, un dyna-
misme irrésistible domine et entraîne l'esprit.
V
N'oublions pas enfin que d'autres éléments, presque aussi
lointains que les déterminations raciales, presque aussi insis-
tants que les répétitions rythmiques des motifs, et certaine-
ment aussi impérieux que les unes et les autres, accroissent
presque à l'infini la complexité du problème, mais par cela
même, il me semble, en démontrent la qualité. Hors de
l'arme, du pot, du cuir, des instruments de musique et de la
musique elle-même, on a peine à concevoir un art des peuples
nomades, allant devant eux dans la steppe à l'aventure, ne
se fixant jamais où ils s'arrêtent pour camper, vivant sous
la tente de peau qui se roule et se transporte, — antithèse
évidente de l'architecture sédentaire dont la géologie et la
météorologie d'un milieu permanent règlent le profil et la
masse, — n'imaginant même pas le décor qui, par la fresque
et la saillie, donnera naissance en d'autres lieux aux peintres
et aux sculpteurs.
— 9° —
dans un espace clair et un univers sans secrets, mais jus-
qu'aux aspects essentiels de cette même sculpture, là une
expression intermédiaire entre la sculpture et la peinture
dont ses plus ardents efforts ne pourront pas l'arracher,
ailleurs cette pâte aérienne, presque musicale, et selon l'en-
droit fixe ou flottante, qui capte la vie de l'espace parce que
l'espace le veut. Par l'Égypte, par l'Inde, par la peinture et
la musique du Nord européen, par la peinture et la sculp-
ture de la Grèce, de l'Italie — Venise toujours exceptée —
on peut encore aller plus loin. Où la lumière est fixe, où les
formes sont arrêtées, rares, les saisons tranchées, l'atmosphère
claire, une civilisation à tendances statiques se dessine et se
maintient. Où l'espace est brouillé, confus, plein de vapeurs
et de mirages, où la pluie et le brouillard règnent, où des
formes innombrables se pénètrent incessamment, un dyna-
misme irrésistible domine et entraîne l'esprit.
V
N'oublions pas enfin que d'autres éléments, presque aussi
lointains que les déterminations raciales, presque aussi insis-
tants que les répétitions rythmiques des motifs, et certaine-
ment aussi impérieux que les unes et les autres, accroissent
presque à l'infini la complexité du problème, mais par cela
même, il me semble, en démontrent la qualité. Hors de
l'arme, du pot, du cuir, des instruments de musique et de la
musique elle-même, on a peine à concevoir un art des peuples
nomades, allant devant eux dans la steppe à l'aventure, ne
se fixant jamais où ils s'arrêtent pour camper, vivant sous
la tente de peau qui se roule et se transporte, — antithèse
évidente de l'architecture sédentaire dont la géologie et la
météorologie d'un milieu permanent règlent le profil et la
masse, — n'imaginant même pas le décor qui, par la fresque
et la saillie, donnera naissance en d'autres lieux aux peintres
et aux sculpteurs.
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