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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 9.1874

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Nr. 2
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Blanc, Charles: Grammaire des arts décoratifs pour faire suite à la grammaire des arts du dessin, [6]
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https://doi.org/10.11588/diglit.21838#0105

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98

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

d’harmonie, il est naturel que ces trois qualités distinguent le vêtement
de l’homme et encore plus celui de la femme, puisqu’elle a dans la vie
la mission, le désir et le don de plaire.

L’ordre, il se manifeste par la similitude et la correspondance qui
existe entre les organes doubles et les membres symétriquement rangés
à droite et à gauche de la ligne médiane. Et comme la symétrie du
corps humain, lorsqu’elle est rompue par le mouvement, se retrouve
dans l’équilibre, l’ordre que doit présenter la toilette d’une femme
résultera de la symétrie qu’offriront les parties correspondantes et sur-
tout les ornements relatifs à la pesanteur, tels que les pendants
d’oreilles, et de la place qu’occuperont dans l’axe de la coiffure, ou sur
la ligne médiane du corps, les bijoux, les touffes de fleurs, les bou-
quets, les coques de ruban qui parent la chevelure, les médaillons du
collier, les boucles, les nœuds de ceinture, les jabots de dentelle, les
soutaches régulières du paletot, les rangées de boutons et les suites
graduées de brandebourgs, de biais en taffetas, de motifs en jais.

Une toilette peut être jolie, sans doute, avec quelques défauts inten-
tionnels de symétrie, comme, par exemple, une aigrette, une plume,
une rose que l’on met de côté dans la coiffure, ou bien un relevé retenu
par une boucle ou par un nœud de ruban sur une seule hanche,... mais
il est sûr qu’un ornement placé en dehors de l’axe vertical et non répété
donne à la parure un accent de fantaisie que la répétition symétrique
n’aurait point. Un certain désordre a quelquefois du piquant, de la
gentillesse, de l’attrait; mais, pour mériter son nom, la beauté a besoin
tout au moins de cette pondération qui est un des aspects de l’ordre et
un équivalent de la symétrie.

Ce n’est pas tout : le corps humain a des proportions typiques, en
dépit des variétés sans nombre que présente la nature individuelle. La
taille moyenne de la femme est plus petite d’un vingt-deuxième que
celle de l’homme. Son visage est plus court d’un dixième, et, comme
l’espace entre les yeux reste le même, l’ovale de la face se rapproche
plus du rond. La tête, mesurée dans sa longueur, est un peu moins du
septième de la hauteur du corps. Les épaules sont moins larges d’un
trentième et les côtes d’un onzième. Il en résulte que les bouts du
sein forment avec la fossette du cou un triangle équilatéral.

Telles sont les proportions génériques de la femme, et le vêtement
doit les respecter. Cependant, comme il y a toujours chez les individus,
enfants de la vie, quelque légère déviation, quelque inégalité qui les
éloigne plus ou moins de la perfection typique, il est nécessaire pour
décorer la personne humaine de racheter les irrégularités qui la dépa-
 
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